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EAN : 9782264036223
125 pages
10-18 (13/05/2004)
3.5/5   146 notes
Résumé :
Pierre raconte comment, après une enfance religieuse, il fut, à l'âge de dix-sept ans, initié à la perversion par sa mère. Plongeant grâce à elle dans l'orgie et la débauche, il découvre l'extase de la perdition où se mêlent l'angoisse, la honte, la jouissance, le dégoût et le respect. Respect pour cette femme, la mère, qui a su brûler ses vaisseaux jusqu'au dernier et qui, ayant touché le fond de l'abîme, entraîne son fils dans la mort qu'elle se donne. Ma mère est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Jouir jusqu'au bout. Absolument. À mort. C'est le leitmotiv de ce live hallucinant que Georges Bataille a laissé inachevé.
L'auteur a poussé loin, et même au-delà, l'esprit du tabou et de la transgression. Il vous décortique la lumière noire de la débauche, portée par une écriture serrée, élégante et fiévreuse... Et ce que d'aucun qualifieront de ténèbres, éclairent le lecteur curieux et débarrassé un instant de ses préjugés.
L'amour-plaisir, à l'encontre d'une morale étranglée par l' église, laisse entrevoir le portrait du Dieu terrible et primitif d'avant les religions. L'amour issu, pour cette mère friponne et atypique, d'un grenier et des bois.
Le fruit de ce plaisir, c'est le fils Pierre. L'oeuvre doit être achevée, par l'initiation à la perversion la plus débridée... Mais le fils ne peut-être copie de la mère.
Ce récit va encore longtemps tourner dans ma tête.
Un livre, Ma mère, non essentiel mais fort indispensable.
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Ce roman inachevé de Georges Bataille traite d'une relation mère/fils dérangeante, incestueuse ou le fils est sous l'emprise de la mère.
Pierre a 17 ans son père qu'il déteste meurt.
Sa mère à qui il voue un culte depuis le plus jeune âge, qu'il vénère comme une sainte va lui montrer un autre visage de sa personnalité qui la déborde. Elle va lui faire découvrir son monde ou il n'y pas de limite à la débauche. Elle va l'initier à sa perversion ou se mêle l'extase, l'angoisse, la honte, la jouissance, et le dégoût.
On ne ressort pas indemne de cette lecture puissante, psychologique, à l'atmosphère glauque, accompagnée d'une très belle écriture.
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J'adore Bataille ! Cette propension qu'il a de nous mettre le nez dans notre m...
Et oui, la Mère dont il s'agit va initier son fils au sexe, à la dépravation et pour finir à l'inceste, laissant son fils complètement désemparé. Il fallait l'imaginer ! Seul Sade aurait pu y penser.
J'aime cette littérature qui va au bout de l'Humain, au-delà du bien et du mal, au-delà de notre société bien pensante de consommateurs ahuris.
Outre que ce livre est un chef-d'oeuvre d'écriture - la dépravation de ce pauvre garçon est toute graduelle et j'oserais dire en finesse - la pensée qui l'accompagne ne devrait jamais être perdue de vue : l'Humain est capable de tout ! Un livre à mettre dans (presque) toutes les mains.
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L'oeuvre inachevée de Georges Bataille : ma mère, n'est pas à mettre entre toutes les mains. Il s'agit comme toujours de littérature érotique, certes, mais celle-ci aborde un sujet tabou : l'inceste.
Là où le bas blesse, c'est que ce tabou de base va servir de tremplin au reste du récit. Les esprits les plus sensibles sont priés de s'abstenir de ce genre de lecture ! Pour les autres... On ne ressort jamais indemne d'une lecture de Bataille. Cet homme a un don pour mettre en lumière les recoins sombres de votre être. Et plus c'est sombre, plus vous allez le suivre...

Sans s'apesantir sur le fond, la forme est aussi intrigante. le style de Bataille est d'ordinaire composé de phrases courtes, percutantes. Ici, la part belle est donnée aux longues phrases souvent alambiquées. Bref, nous sommes dans les brouillons de Bataille. J'ai compris en lisant ce livre, que son travail de relecture et de correction devait être aussi important que celui de Baudelaire.

Même si cela n'est pas une oeuvre majeure de Bataille, les amateurs du genre devraient apprécier.
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C'est ce que j'appelle une très belle écriture et ce n'est pas pour rien que George Bataille, qui n'a pas été reconnue de son vivant, a influencé de grands écrivains.
C'est aussi une écriture qui dérange comme avec "Ma mère" publié en 1966 et qui évoque des rapports troublants entre un fils et sa mère.
Ce roman n'est pas une histoire d'inceste mais plutôt de débauche, de dévotion et surtout de psychologie masculine. Bataille raconte l'amour de Pierre pour sa mère qui va l'entraîner dans la perversion.

Pierre est un petit garçon fragile et après avoir grandi à la campagne chez sa grand-mère, il rejoint ses parents à Paris à l'adolescence. Il y découvre son père. Ce père alcoolique le terrifie et il se raccroche à sa mère.
A la mort du père, il se retrouve seul avec sa mère et il en est heureux mais elle décide de lui révéler ce qu'elle lui a toujours caché : l'horreur de sa vie dissolue dans la boisson, les femmes, les plaisirs du sexe. Dès lors vont se développer entre Pierre et sa mère des relations incestueuses, elle va le faire coucher avec ses maîtresses et chercher à l'entraîner dans sa folie. Elle va entreprendre un voyage en Égypte pour échapper à cette situation en laissant Pierre dans les bras de Hansi dont il va tomber amoureux.

Je trouve qu'il n'y a rien de pornographique dans ce roman, aucune scène de sexe n'est décrite, seulement le ressenti. de plus, la perversion est toute relative car le sexe est l'affaire de chacun quand il s'agit d'intimité. Mais ce qui est très fort c'est la façon dont Bataille fait monter la tension de l'enferment dans lequel se trouve le jeune homme, incapable de vivre sans vénérer sa mère. C'est puissant.


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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Je ne cessai d'adorer ma mère et de la vénérer comme une sainte. Cette vénération, j'admettais que je n'avais plus de raison de l'avoir, mais jamais je ne pus m'en défendre. Ainsi vivais-je en un tourment que rien ne pouvais apaiser, dont seul me sortiraient la mort et le malheur définitif. Que je cède à l'horreur de la débauche où je savais maintenant que ma mère se complaisait, aussitôt le respect que j'avais d'elle faisait de moi-même et non d'elle un objet d'horreur. A peine revenais-je à la vénération, je devais me dire à n'en pas douter que sa débauche me donnait la nausée.
Mais j'ignorais quand elle sortit, et que je dus me dire où elle courait, le piège infernal qu'elle m'avait tendu. je le compris beaucoup plus tard. Alors dans le fond de la corruption et de la terreur, je ne cessai pas de l'aimer : j'entrai dans ce délire où il me sembla me perdre en DIEU.
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Elle dit :

– Tu ne m’as pas connue. Tu n’as pas pu m’atteindre.

– Je t’ai connue, lui dis-je. Maintenant, tu reposes dans mes bras. Quand mon dernier souffle viendra, je ne serai pas plus épuisé.

– Embrasse-moi, me dit-elle, pour ne plus penser. Mets ta bouche dans la mienne. Maintenant, sois heureux à l’instant, comme si je n’étais pas ruinée, comme si je n’étais pas détruite. Je veux te faire entrer dans ce monde de mort et de corruption où déjà tu sens bien que je suis enfermée ; je savais que tu l’aimerais. Je voudrais que maintenant tu délires avec moi. Je voudrais t’entraîner dans ma mort. Un court instant du délire que je te donnerai ne vaut-il pas l’univers de sottise où ils ont froid ? Je veux mourir, « j’ai brûlé mes vaisseaux ». Ta corruption était mon œuvre : je te donnais ce que j’avais de plus pur et de plus violent, le désir de n’aimer que ce qui m’arrache les vêtements. Cette fois, ce sont les derniers.
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DIEU est l'horreur en moi de ce qui fut, de ce qui est et de ce qui sera si HORRIBLE qu'à tout prix je devrais nier et crier à toute force que je nie que cela fut, que cela est ou que cela sera, mais je mentirai.
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Bouleversé, je pleurai. Je pleurai de la peur que ma mère avait eue pour ma vie, peu m'importait, ces larmes se chargeaient d'une douleur autrement profonde, lourde, si elles me débordaient c'est que ces larmes en moi touchaient enfin l'extrémité des choses, l'extrémité de toute la vie.
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LA VIEILLESSE RENOUVELLE LA TERREUR A L'INFINI. ELLE RAMÈNE L'ÊTRE SANS FINIR AU COMMENCEMENT. LE COMMENCEMENT QU'AU BORD DE LA TOMBE J'ENTREVOIS EST LE PORC QU'EN MOI LA MORT NI L'INSULTE NE PEUVENT TUER. LA TERREUR AU BORD DE LA TOMBE EST DIVINE ET JE M'ENFONCE DANS LA TERREUR DONT JE SUIS L'ENFANT.
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Vidéo de Georges Bataille
À propos du roman de Yannick Haenel, le Trésorier-payeur (Gallimard, septembre 2022) qui est lié à Georges Bataille : c'est en un sens une biographie imaginaire de Bataille en banquier anarchiste d'une succursale de la Banque de France. Une lecture romanesque déviante de la Part maudite.
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C'est mon quiz, mon Bataille, fallait pas qu'il s'en aille !

Ce qui est écrit est écrit, mais je ne comprendrai jamais pourquoi Georges en a fait toute une histoire :

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