Bataille commence par une définition de l'érotisme qu'il positionne comme une recherche psychologique indépendante e l'activité sexuelle et sa fin naturelle de reproduction.
La première partie ( la plus structurée: la seconde est une série d'études indépendantes par exemple sur Sade, l'inceste vu par Lévy Strauss..) est l'occasion pour Bataille d'exposer plusieurs de ses idées.
Il insiste particulièrement sur l'importance de la recherche de continuité (fusion dans l'univers, immortalité) de tout organisme, par opposition à la discontinuité (la mort). Ainsi la continuité est présentée comme la "substitution d'une continuité merveilleuse, entre deux êtres, à leur discontinuité persistante". L'érotisme est en cela proche du mysticisme, par d'autres moyens bien sûr.
Une autre idée a trait à la violence de l'érotisme: violation de l'être des partenaires, violation qui confine à la mort, au meurtre, afin d'atteindre l'être au plus intime. Avec un rôle particulier de la mise à nu, "équivalence sans gravité de la mise à mort".
Mais sûrement son point principal est il le rôle majeur l'interdit dans l'érotisme, ....via sa transgression. En cela il y a une proximité entre érotisme, mal et meurtre.
Quelques passages portent sur le rôle des femmes dans l'érotisme: je vous laisserais les découvrir, car je les pense critiquables, pour le moins!
Finissons avec la beauté (définie comme aversion à tout ce qui rappelle la forme animale) qui tient une place importante dans l'érotisme.... mais afin de pouvoir la profaner et finalement "exaspérer le désir à l'exaltation des parties animales".
Dans L'Érotisme, George Bataille fait la part belle à Satan contre la tentative de récupération des écrits de Sade par le nazisme. En effet, pour l'auteur, la littérature de Sade est essentiellement celle d'une victime. Il n'y a que les victimes pour décrire les tortures quand les bourreaux emploient nécessairement le langage hypocrite de l'ordre et du pouvoir établi. Chez Sade ( dans Les 120 journées de Sodome), le pouvoir des mots culmine quand il commande la répétition des corps, la faculté démonstrative, la fonction supérieure du langage, le raisonnement est lui-même une violence (Justine, La Philosophie dans le Boudoir), l'intention de convaincre se veut ici pédagogique : elle se confond avec la solitude et la toute-puissance, l'unicité et l'identité du démonstrateur. Il y a du Spinozisme chez Sade, pénétré d'esprit mathématique – infinie répétition, processus quantitatif qui additionne les victimes du raisonnement toujours solitaire de « l'instituteur » sadique.
Ce qui est en jeu dans l'oeuvre de Sade, c'est la négation dans toute son étendue et sa profondeur. Une esthétique de la décomposition se fait jour. D'où la déception du héros sadique puisqu'il sait que le crime absolue est impossible : il ne se console jamais en pensant que la douleur des autres lui fait plaisir. C'est l'Idée du Mal qui l'excite, pas les multiples tentatives de lui donner raison (idem en mathématiques) - c'est un délire de la monotonie – rechercher le sublime dans l'infâme (Les Infortunes de la Vertu), surtout lorsque l'on sait que cette invention nait de la solitude d'un cachot (26 ans…). Selon Hawthorne « Il y a dans ces latrines quelque chose de Dieu » - Rapport Politique : Lien avec Saint-Just – Institutions républicaines L'institution contre la loi et le contrat, une conception autoritaire de la république face à une fondation plus libérale pour imposer l'athéisme, la prostitution, le vol, le meurtre, en mouvement révolutionnaire perpétuel (Français, encore un effort…)…
Dans cet ouvrage composite (Un essai intitulé "l'érotisme et la transgression" et 7 études sur des auteurs divers mais en rapport avec le principal) Bataille met constamment en relation Eros et Thanatos . Soit l''érotisme comme antidote à la mort (fusion vs séparation) soit l'érotisme comme transgression et violence . C'est intéressant mais tout de même considéré à peu près exclusivement du point de vue du mâle . Et j'ajouterai , parfois un peu nébuleux.
une énigme, toujours actuelle.
A voir: le film d'André Labarthe, "Bataille, à perte de vue". Collection "un siècle d'écrivains" France 3
excellent essai de sociologie
La beauté importe au premier chef en ce que la laideur ne peut être souillée, et que l'essence de l'érotisme est la souillure. L'humanité, significative de l'interdit, est transgressée dans l'érotisme. Elle est transgressée, profanée, souillée. Plus grande est la beauté, plus profonde est la souillure.
L'homme nie essentiellement ses besoins animaux, c'est le point sur lequel portèrent la plupart de ses interdits, dont l'universalité est si frappante et qui vont en apparence si bien de soi qu'il n'en est jamais question.
Il n’est pas de sentiment qui jette dans l’exubérance avec plus de force que celui du néant.
In n'y a pas en chaque femme une prostituée en puissance,mais la prostitution est la conséquence de l'attitude féminine .
Ce qui est écrit est écrit, mais je ne comprendrai jamais pourquoi Georges en a fait toute une histoire :