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Citations sur La déchirure (17)

Encore quinze ans, encore douze, encore dix avant d'être grand. On croyait ne jamais pouvoir le supporter. Et voici que l'enfance est finie aux yeux de tous, alors que l'enfant est encore là tout entier, tel qu'il a été marqué par les dures années sous-marines.
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Tant qu'on résiste, on est encore quelqu'un. On garde un pouvoir. Le pouvoir de dire merde.
On l'aime ce mot ? Oui, on l'aime. Son refus tient en suspens tous les mots du dictionnaire.
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Je suis toujours le même, cela dégoûte, mais cela rassure aussi.
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A l’entrée d’une chambre, une infirmière est en train de tancer un vieillard qui sonne trop souvent.
On coupera votre sonnette si vous continuez ainsi.
C’est que j’ai peur.
De quoi avez-vous peur, mon Dieu, dans votre chambre.
La réponse vient, d’une voix terne : J’ai peur de mourir.
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Depuis sa maladie je pense à maman comme à un enfant , un enfant de plus dont je suis responsable .Non sans irritation pour les problèmes que cela me pose . Non sans douceur à cause de sa faiblesse,des larmes qui s'emparent d'elle et bouleversent son pauvre visage en partie paralysé . La mort n'y a rien changé . Le silence ne s'est pas rétabli entre nous , ni l'absence et le froid qui nous ont séparés pendant tant d'années .Elle demeure en moi sans ses méfiances passées,avec le rire charmant qui parfois jaillissait d'elle et ce geste un peu vague de sa main encore vivante .Un geste humble,un peu ironique et qui semblait dire qu'elle ne savait pas très bien,qu'elle n'était pas très sûre.Comme moi.
Aujourd'hui c'est la mer qui me fait penser à elle et qui me presse d'aller à sa recherche.Après la tempête d'hier,la matinée est légère,à peine ensoleillée et la mer,étendue,semble dormir sur les rochers.C'est cela qui évoque le mystère de sa vie et de sa mort en moi .
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Maman ne lui répond pas, elle ne peut plus parler, mais elle la regarde de loin, de toujours plus loin. On a l’impression qu’elle ne la voit plus, quand soudain, avec l’ombre esquissée d’un sourire, elle fait deux fois ce petit geste de la main gauche qui lui est devenu familier depuis sa maladie. Un geste d’adieu. Adieu pour toujours, ma chère, c’est la dernière fois que nous nous voyons sur la terre et nous le savons très bien toutes les deux, malgré ce que tu racontes. Et un autre d’indifférence paisible pour ces paroles, qui mangent de l’air, qui mangent du souffle et qui ne sont plus nécessaires. Un mouvement infime, mais d’une ironie tendre, sainte, supérieure. Je ne suis plus là où tu crois, je n’ai rien à offrir. Celle qui croyait pouvoir le faire n’existe plus. Ce que j’ai de souffle, je le conserve pour aller à la rencontre de ce que je n’ai pas été, de ce que je suis, de ce que je n’ai pas assez aimé. Je ne dépenserai plus ma mort que pour cela. Sa main est retombée sur le lit, elle ferme les yeux, elle ne les ouvrira plus. Elle ne fera plus un geste, avant d’avoir épuisé ses dernières forces et de mourir.
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Que la lumière est pauvre dans cette chambre. C’était ainsi dans les maisons de province. Elle aura donc vécu sa vie avec une lumière de province. Sa jeunesse s’est écoulée avec des lampes à pétrole, des bougies et la grosse lampe verte à acétylène qu’on posait sur la table ronde de la véranda à Blémont. (…) On peut seulement se demander ce que maman serait devenue avec une autre lumière. Si elle avait su conduire. Si elle avait pu comprendre le Cubisme en 1910 ou même en 1920. Si elle avait, une fois, nagé nue dans la mer.
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Le grenier ressemble au grand-père. Il a son vaste dos gris et jusqu'à ce souffle un peu rauque que fait, entre les poutres, le courant d'air qui le traverse incessamment.
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Au même moment une voix affirme, qu’en face de la mort, on n’a pas assez fait l’amour et que le seul temps qui ne fut pas perdu, a été celui-là. Faire l’amour, comme on fait un tableau, comme on crée une œuvre – celle qu’on n’a pas faite – on est surpris de n’avoir jamais pensé à la signification de ces mots.
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On voudrait une femme, avec une grand feuillage et le cœur furieux de tendresse.
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