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3,64

sur 52 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une dystopie percutante écrite à quatre mains… lue en une journée, en un souffle.
Le choix des auteurs est d'inverser les rôles en nous projetant dans une France ravagée par une crise économique. le pays autrefois terre d'accueil se vide progressivement de ses habitants devenus migrants. Tous partent vers le Nord, vers un là-bas qu'ils espèrent meilleur. Mais il leur faut affronter bien des dangers…

La trame est classique : des chapitres alternent, évoquant deux familles qui ne se connaissent pas et dont certains membres vont finir par se rencontrer et se lier. le récit d'Iza, accompagnée de son frère, va se faire à la première personne tandis que celui de Léon se fera à la troisième personne. C'est la seule différence notable. L'écriture est harmonieuse entre les deux plumes qui se mêlent agréablement.
Un développement plus approfondi des personnages m'a tout de même manqué : ils sont juste ébauchés mais il est clair qu'il est difficile de faire mieux en quelques 270 pages. Savoir comment ils étaient « avant » aurait néanmoins pu aider à comprendre ce qu'ils perdent vraiment, leur évolution au cours du périple. On sait peu de choses sur leurs goûts, leur caractère.
Le récit est enlevé, on tourne les pages pour connaitre la suite. Dans ce type d'histoire j'apprécie les descriptions de paysages, les explications sur les changements d'habitudes d'un pays à l'autre. Rien de tout ça dans ce roman. le parti pris est ici de ne décrire aucun pays traversé. On ne sait pas quel est ce « là-bas » vers lequel tout le monde aspire à se rendre. C'est au Nord, très loin, 4000 km… et nous n'en saurons pas davantage. Les personnages ne franchissent qu'une seule frontière avant d'arriver au point fatidique. C'est assez curieux. le roman étant clairement ancré dans une France que l'on connait, on se retrouve ensuite dans un univers fictif à imaginer de nous-même.
Le propos est certainement autre. Les auteurs ont choisi d'orienter la réflexion sur ce que l'on peut ressentir lorsqu'on abandonne sa vie, on quitte tout et on perd beaucoup. Comment survivre ? Où trouver le courage de poursuivre sa route malgré les obstacles ? Dans un pays étranger dont on ne comprend pas la langue, dont on se sent rejeté, où l'on n'a plus d'identité car on a perdu ses papiers.
Sur ce point je pense que le roman est réussi : on s'interroge, on se met facilement à la place des personnages. Pas de doute qu'après cette lecture le regard sur l'autre aura évolué.
Personnellement il m'a manqué un petit plus pour apprécier totalement cette histoire et qu'elle devienne un coup de coeur, même si je suis restée plongée dedans jusqu'à la dernière page.
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Un roman pour la jeunesse qui a le mérite de traiter d'un sujet d'actualité d'un point de vue... renversant !

Dans ce récit, les migrants, c'est nous. Les français. Vu par trois adolescents, avec un rythme binaire (un chapitre centré sur Léon, un autre sur Iza et son frère), le roman retrace le long chemin de l'exil. On ressent bien le deuil : d'un pays, d'une langue, de ses effets personnels, de ses amis, de sa famille et même de ses parents. L'exil n'est pas un choix, non. L'exil est une souffrance, une survie dans laquelle on perd l'essentiel.
Si cet aspect est bien rendu et permet, grâce au point de vue ethnocentré des adolescents, de rendre compte de toute la difficulté et de l'humanité de l'exil, ça va un peu vite par moments. En effet, ça reste un roman YA et le récit s'apparente fortement au roadtrip. Malheureux ici, certes. Mais les étapes s'enchainent, la route s'enchaine, les péripéties. Les chapitres s'enchainent aussi, et pour un récit à quatre mains ils sont bien mêlés, la première phrase du chapitre suivant reprenant toujours un mot du chapitre précédent (jusqu'à ce que les destins se croisent). Il manquait peut-être un contexte historique, de s'attarder un peu sur les raisons qui condamnent à ce choix sans retour en arrière possible.
En tout cas, le roman a le mérite de traiter du sujet de l'immigration en renversant les positions (ce qui est très intéressant) tout en gardant les ingrédients essentiels à la littérature pour la jeunesse : un style simple et un récit d'aventures pour un véritable page-turner.
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Chère Pascale et chère Sylvie,

Votre récit c'est celui de l'exil, c'est la volonté d'interpeller, de provoquer la prise de conscience, de confronter les polémiques qui font l'actualité, de dire que cela peut arriver à n'importe qui, n'importe où, et que tous les jugements sur les populations migrantes, sont, trop souvent exprimés de loin, sans vision complète de ce qui a été quitté, abandonné, vécu…
C'est révéler aussi ces espoirs, ces espérances qui s'expriment à travers ce bouleversement où partir ailleurs, plus loin, permet de bénéficier d'une vie, d'un futur, tout simplement.

En cela, la thématique de votre roman est importante, et choisir de l'aborder du point de vue adolescent, moment charnière où l'on sort de l'enfance pour accéder à la vie d'adulte que l'on espère, est une approche qui m'a semblé très intéressante. On suit ce cheminent vers là-bas, synonyme d'une promesse d'un demain avec des possibles. Ce voyage, décrit à partir de deux axes de narration (un au présent qui nous immerge dans l'action immédiate avec toutes ses incertitudes, l'autre au passé laissant présager un après) nous révèle tous les drames qui se jouent sur cette longue route…

Seulement voilà, on vit avec vos personnages une accumulation de malheur qui finit par devenir banale, on s'attend au prochain coup dur, comme une évidence, comme l'étape inévitable, alors que non, rien de tout cela n'est normal ou acceptable. Dans votre écriture, il manque peut-être plus de sentiments, de ressentis. Les moments difficiles sont vécus avec une forme de distance, jusqu'à l'embûche suivante. Tout reste un peu trop factuel, observé dans l'instant, les émotions ne transparaissent pas véritablement. Il m'a manqué un souffle, une corde sensible que l'on ferait vibrer un peu plus, pour créer le lien, créer une véritable empathie pour les personnages, et intensifier l'identification.

Mais l'essentiel est là, parce qu'avant tout, ce roman oblige au questionnement, à aller plus loin dans ses réflexions et en cela il est parfaitement réussi.

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Je tiens tout d'abord à remercier Babelio pour son opération masse critique privilégiée ainsi que les éditions Scrineo qui m'ont permis de découvrir ce roman que je n'aurai certainement jamais lu de moi - même. J'ai accepté de participer pour "sortir de ma zone de confort", n'étant vraiment pas friande de littérature jeunes adultes qui est pourtant très tendance depuis plusieurs années maintenant.

J'avoue avoir été déçue par ce roman. Je trouve que le sujet offrait pourtant une multitude de scénarios possibles. J'ai trouvé le roman long, surtout la première partie où on suit notamment Iza et Erwan. Mais même quand le rythme du récit s'accélérait, je n'ai pas réussi à rentrer dedans. La plume est fluide, certes et le roman se lit tout seul mais je n'ai ressenti aucune émotion, même pendant les passages les plus tristes.

Cela reste mon avis personnel.
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En 2030, une crise économique d'une ampleur sans précédent ravagé l'Europe. Léon, adolescent, décide de quitter la ferme familiale au bord de la faillite pour trouver un meilleur avenir, là-bas, dans le nord de l'Europe. Iza, Erwan et leurs parents quittent la Bretagne pour un long périple en voiture. Ils n'arrivent plus à joindre les deux bouts. La France est désertique. Tous ont l'espoir d'un avenir meilleur...
Sous le prétexte d'une crise économique, les deux auteurs abordent la question migratoire. C'est assez intelligemment joué face à un jeune lecteur qui comprendra mieux le destin et le périple d'adolescents qui lui ressemblent. Pour autant, je suis restée sur ma faim. L'intention est bonne, l'idée est là, mais il me manque un point d'accroche. J'ai assez aimé le personnage de Léon, débrouillard, un peu bourru. En revanche, le frère et la soeur m'ont parfois agacée : les envolées lyriques sur le prince charmant d'Iza qui va la sauver ne m'ont pas plu. le ton, à la première personne pour ces chapitres, était plus jeunesse que les chapitres consacrés à Léon, surtout au début, ce qui déséquilibre un peu le livre. Enfin, il me manque des pages, comme souvent quand je n'ai pas accroché à une histoire. Il me manque des informations, il me manque des anecdotes, des accrocs dans le récit. le drame que vit Léon est passé en quelques pages, certains passages sont bâclés, demanderaient des explications. On ne sait même pas vraiment ce qui a déclenché la crise économique. le contexte global est un prétexte pour parler des difficultés des migrants à tout quitter et à se reconstruire dans un milieu où ils ne sont pas forcément bien acceptés. C'est bien, mais j'aurais aimé plus de chair à l'ouvrage. J'ai par exemple préféré "Butterfly" de Yusra Mardini, que j'ai trouvé plus complet, en plus d'être un témoignage...
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En tant qu'européenne privilégiée, la situation des milliers de migrants qui cherchent à s'installer en France aujourd'hui me touche beaucoup... Et pourtant je ne fais rien pour les aider, je ne me bats pas pour leurs droits, je n'agis pas...
Dans "Là-bas, tout ira bien", la situation est inversée : ce sont de jeunes français, Léon d'un côté, Iza et Erwan de l'autre, qui fuient un pays ravagé, miséreux et stérile. Pour eux, une unique solution : migrer vers le Nord, dans un pays où il y a encore du travail et des denrées.
S'engage alors un long voyage semé d'embûches, pendant lequel chacun va perdre ce à quoi il tient le plus, et se retrouver sans rien, rien à part sa propre personne.
Sur la route, dans une exploitation agricole, puis dans un camp de migrants, nous suivons les protagonistes dans des étapes qui semblent bien similaires à celles des réfugiés actuels. C'en est déchirant, car si dans le roman la déchéance de la France est décrite de façon crédible, notre situation privilégiée ne tient finalement qu'à un lieu de naissance, et il est très aisé de se mettre à la place des protagonistes sans même ce contexte.

Les deux auteurs de ce roman ont probablement réussi leur mission : le message est passé.

Pour ce qui est du style d'écriture, il est peu marqué, et le roman est de manière générale un peu survolé. Les drames que vivent les héros sont évoqués rapidement, et pas assez développés à mon goût. Tout semble se passer très vite, puisque certaines ellipses parsèment le livre, et il nous manque matière à imaginer ce qui n'est pas dit.
Pour moi, ce roman n'est malheureusement pas abouti, malgré une trame originale qui donne même envie d'une suite. On aimerait en savoir beaucoup plus !

Merci à Babelio et aux éditions Scrimeo de m'avoir fait découvrir ce roman qui fait réfléchir.
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J'ai bien aimé ce livre même s'il ne se démarque pas d'autres que j'ai pu lire.
Il n'y a pas de gros suspens, d'événements complètement inattendus, de retournement de situations... Il y a selon, moi, quelques passages désorganisés, des moments qui devraient être davantage décrits...
Et l'écriture n'est pas toujours très "jolie".

Mais il reste intéressant, tant par l'histoire, le déroulement que les personnages.
C'est aussi vraiment ce que j'aime lire, de la dystopie.
Donc c'est une histoire assez simple mais qui fait toujours plaisir à lire. Et puis il se lit très très rapidement.
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