Au fond d'eux-mêmes, les gens sont des animaux, il suffit de flatter leurs bas instincts.
Dans chaque goutte d'eau se trouve l'océan tout entier.
Audrey est partie d'un coup. Brusquement. Crise cardiaque. Syndrome du coeur brisé. (...) Le syndrome du coeur brisé est une cardiopathie qui frappe plus particulièrement les femmes soumises à un stress émotionnel puissant. Dans sa phase aigüe, ses symptômes sont similaires à ceux d'un infarctus du myocarde.
Alors la vie, ça n'est que ça en définitive ? La lumière vous éclaire, on s'avance sur la piste, un tour de danse, on virevolte, le temps de boire une coupe de champagne, la tête vous tourne un peu, et hop, c'est déjà fini ?
Il a mené sa vie de son côté, moi du mien. Les drames familiaux engendrent souvent ce type de réaction, c'est une leçon que j'ai apprise. Nous demeurons unis, bien sûr – la famille reste la famille -, mais entre nous, il y a désormais un spectre qui flotte au milieu de chaque conversation. Ce n'est pas facile de se comporter comme si personne n'était mort.
J'ai acquis une certitude : personne ne change. On n'échappe pas à celui ou celle que l'on est au plus profond de soi. Notre personnalité est semblable à une pierre, on peut tenter d'en atténuer les arêtes, la polir comme un galet, au bout du compte, elle conservera toujours la capacité de s'effriter, ou l'incroyable dureté qu'elle possédait au début.
Le véritable pouvoir ne se montre pas, il s'exerce.
Sam est solide, mais il ne faut pas se fier aux apparences. Il est comme chacun d'entre nous : après un grand malheur, on redoute tous que la foudre s'abatte une deuxième fois au même endroit.
Vous connaissez les mots pour désigner la douleur, la souffrance sous toutes ses formes, ses variantes les plus atroces décrites avec minutie. Un nom pour chaque chose. Sauf que ça fait une putain de différence lorsqu’on l’éprouve, la douleur, au lieu de la décrire comme dans un manuel.
La prochaine fois, vous serez plus gentil avec un patient lorsqu'il a mal. Promis juré.
(p. 26-27)
Ainsi vont les choses aujourd'hui. La société du spectacle a envahi nos vies. Nous sommes écrasés par le rouleau compresseur des informations et des drames à la télévision. Pourtant nous en réclamons toujours plus, jusqu'à fournir nos propres images en pâture aux médias...