J'ai achevé ce livre depuis quelques jours.
Et je suis encore assez dubitative.
Interrogée. Partagée.
D'un côté, j'ai su apprécier le style d'
Emmanuelle Bayamack-Tam : ces successions de narration, qui se ressemblent tout en étant dissemblables. C'est la forme donnée à la fiction qui rend ce livre incroyablement saisissant.
Pour entrer dans les détails, l'auteure fait se succéder trois personnages. Chacun leur tour, ils semblent se confier à nous, lecteurs, et racontent de leurs points de vue des événements qui leurs sont propres, et qu'ils ont parfois, vécu ensemble, mais de manières complètement opposées.
Nous entrons dans la tête de Farah, de Hind, de Lenny, pour mieux comprendre leurs blessures passées. Pour découvrir qui ils sont.
Entre déchirures, souvenirs d'enfance et regrets, ils finissent par se retrouver pour se perdre définitivement et sans consolations...
L'histoire en elle-même, le fond du roman m'ont quant à eux laissé perplexe. Les scènes de sexe ou de "dévoilement" sont particulièrement gênantes, d'autant plus que les personnages sont pour certains absoluement irresponsables, sans morale, malsains.
J'ai été bien souvent très mal à l'aise au cours de ma lecture.
Non pas à cause des thématiques abordées, qui sont chères à l'auteure (intersexualité et transsexualité notamment), mais plutôt gênée par un excès d'intimité, gênée parce que certains comportements outrepassent le respect des uns et des autres, notamment Hind, qui fait preuve d'un égoïsme sans borne ! Égoïsme d'ailleurs, si bien conté, que nous pourrions presque en vouloir à un personnage fictif !
Pour conclure : une forme originale et très plaisante, mais une histoire dérangeante, et des personnages tout sauf attachants...