Voilà un court roman qui permet d'apprécier l'écriture poignante d'
Emmanuelle Bayamack-Tam.
Je trouve qu'elle a un style qui lui est propre et qui m'enchante, bien que je ne sois pas en mesure d'expliquer pourquoi. Elle adopte un certain ton, sans tabou, avec finesse.
C'est donc le nom de l'autrice qui m'a attirée quand j'ai emprunté à la bibliothèque ce livre au drôle de titre. J'ai découvert ce qu'était un "
Rai-de-coeur" à cette occasion. Il s'agit d'un motif d'ornement architectural ancien constitué de feuilles en forme de coeur et de fers de lance.
C'est plus original qu'un coeur brisé mais ce roman est bien une histoire d'amour qui commence dans le désert de N'mab en Afrique australe.
Daniel, le narrateur, est à l'heure des bilans et il se souvient de son enfance au Kandjaland où ses parents sont venus s'installer pour gérer un rest-camp. Il s'agit sans doute de l'actuelle Namibie qui n'est pas citée bien que l'on retrouve une description des lieux et de la chaleur pesante du désert qui lui donnent une réalité.
Les deux amis d'enfance de Nello, le surnom de Daniel, vont bouleverser sa vie. Il y a Siri, la jolie et futile petite fille blonde et Kéziah le beau garçon musclé qui doit être servile pour survivre. C'est avec lui que Nello connaîtra sa première étreinte qu'il n'oubliera jamais tant elle était fabuleuse.
Alors quand Keziah veux partir pour la ville de Fenix attiré par une vie meilleure, ses amis ne vont pas le quitter. Pourtant la lumière qui brillait dans les yeux de Daniel vacille quand il se rend compte que son amour n'est pas réciproque.
Tout cela est bien triste, un peu trop sans doute mais j'aurais pu m'en douter avec la première phrase qui est "Je ne savais pas que la vie serait aussi triste". C'est d'autant plus vrai que les parents de Nello ne lui apporteront pas l'amour donc il a besoin, bien au contraire.