La couverture du livre est plus évocateur que le titre, du moins dans un premier temps. Avouons-le.
L'histoire s'ouvre sur un couple qui fait l'amour et qui se fait abattre... on se dit : "tiens voilà le sens du titre..." on achève bien les chevaux après tout..mais non pas du tout...
La femme tuée est une magnifique bourgeoise de la haute et des beaux quartiers, et l'homme, lui, n'est qu'un "simple professeur de tennis" issu d'un milieu modeste. Ils sont assassinés dans une miteuse chambre d'un motel sordide... Nous sommes dans les années 70....et le meurtre ne sera jamais résolu..
Quelques décennies après,
Daniel Weiss, dessinateur judiciaire, aimant bien croquer ses semblables et la jeune présentatrice de télé, va s'interresser de plus près à cette Madame Fulraine et à son assassinat... d'autant plus que le procès qu'il suit se déroule dans cette fameuse ville où lui-même a grandi et où ce meurtre défraya la chronique...et où quelques années auparavant la disparition de la petite fille des Fulraine avait fait la une des quotidiens locaux...et les choux gras des chroniqueurs mondains.
Le père de Weiss etait psychologue à cette époque. Il retrouve dans ses papiers, des notes, des carnets sur la thérapie d'une certaine Barbara Fulraine..
Les séances nous dévoileront une Barbara sans pudeur, aucune...mais surtout une femme détruite....usant et abusant de son charme de sa sexualité débridée pour essayer de combler l'effroi de l'absence de son enfant et la torpeur du vide qui est de ne pas savoir ce qu'est devenue sa petite fille...
Je vous invite à participer à cette thérapie ménée au galop sans cavalcade pourtant...Sachez tout de même que c'est à ce moment là que vous comprendrez le sens du titre du livre....
Daniel Weiss résoudra bien des choses, mais n'apportera pas de réponse... le rêve des chevaux restera brisé à jamais...et le regard de Barbara Fulraine restera à jamais dans votre mémoire.
Le seul point négatif à mon sens, est que Bayer a choisi une ville imaginaire pour planter son décor...
Mais le point le plus marquant, à mon goût, est le magnifique portrait de femme que Bayer nous dévoile à travers "le champ de ruines" qu'est Barbara Fulraine...Féminine au-délà de la souffrance, au-délà du supportable...au-délà de l'inimaginable....
Une femme brisée mais debout.