Madeleine project

Trouver une cave pleine de souvenirs du passé, ça fait rêver.
C'est ce que est arrivé à l'auteur qui a découvert que la cave de son nouvel appartement était remplie de valises et de cartons regorgeant des trésors d'une vie entière, celle d'une dénommée Madeleine, la précédente locataire, aujourd'hui décédée.
L'auteur, journaliste de profession, entreprend alors de tout regarder, de prendre des photos de ses découvertes et de laisser des petits commentaires chaque jour sur Twitter.
Finalement, devant l'ampleur du projet et les nombreuses réactions de ses abonnés, un livre sera édité.
J'ai pris plaisir à remonter le fil de cette vie, à travers des photos, des lettres, des recettes de cuisine, des cartes postales et des objets du quotidien tels que des moules à gâteaux, des morceaux de dentelle, des compas et même des objets mystérieux.
La vie de Madeleine se découvre peu à peu, dans le désordre, au fil de l'ouverture des cartons et des valises.
On y apprend qu'elle était institutrice, qu'elle adorait la Hollande, qu'elle avait eu un grand amour mais pas d'enfant, qu'elle collectionnait les crayons et les carnets…
J'ai cependant trouvé un peu dommage que l'ensemble soit si rapide à feuilleter, il faut moins d'une heure pour tout lire, et qu'il n'y ait pas davantage de photos et de textes, quitte à inventer des morceaux de la vie de Madeleine.
L'idée de départ était excellente mais le projet final est un peu léger et la vie de Madeleine aurait mérité davantage d'attentions et de mise en valeur.

Est-ce que ça compte, si je n'ai pas le livre, mais j'ai suivi toute l'histoire via Storify et Twitter ? Et ce livre reprend l'intégralité de ce qui a été publié sur internet.

J'ai trouvé cette initiative émouvante. Un bel hommage à cette femme inconnue. Ce devait être aussi étrange, d'ouvrir des cartons, des cahiers et de découvrir ce que Madeleine a laissé derrière elle (des photos, du linge, des recettes, des livres, des objets mystérieux...).

Et on ressent une petite pointe de regret quand l'aventure s'arrête. On aimerait faire encore connaissance avec Madeleine à travers tout ce qu'elle a laissé derrière elle.

Pourquoi ce livre?

Expérimental dans sa forme (l'éditeur le présente, en quatrième de couverture, comme un « tweet documentaire »), ce livre dresse de manière singulière le portait d'une inconnue, Madeleine, en reproduisant les dizaines de tweets que la journaliste Clara Beaudoux a publiés en novembre 2015 et en février 2016. Madeleine, qui a habité le même appartement parisien que la journaliste, a laissé à son décès des cartons remplis d'objets, de photos et de carnets, cartons que la nouvelle locataire a explorés avec curiosité et passion durant deux ans, avant de créer le #Madeleineproject.

Un premier aspect qui m'a plu :

L'idée de rendre publiques des archives personnelles, des fragments de mémoire, au moyen d'un média de masse, surprend : Twitter n'est-il pas le média de l'instantanéité ? La publication sous forme de livre du #Madeleineproject prend le relais des tweets et inscrit l'histoire de Madeleine dans une certaine pérennité et par le fait même, renforce la valeur symbolique du livre. Ici, loin d'ébranler les fondements de la littérature, Twitter vient plutôt la nourrir. Et ce qui peut être perçu comme une aventure technologique, en marge de la culture traditionnelle, vient en fait renforcer la fonction culturelle du livre.

Un second aspect qui m'a plu :

L'organisation du texte sous forme de reproduction de tweets induit un rythme de lecture rapide, fait d'interruptions et de reprises : la majorité des tweets sont constitués de photos commentées par de courtes phrases de 140 caractères maximum. Toutefois, l'intégration de vidéos aux statuts Twitter nécessite parfois l'utilisation d'un support informatique en parallèle, ce qui offre une expérience de lecture unique, à mi-chemin entre la lecture traditionnelle et l'expérience multimédia. Une manière ingénieuse pour Clara Beaudoux de faire rimer art et journalisme!

Un aspect qui m'a moins plu :

Autant la contrainte des 140 caractères peut être stimulante pour un auteur, autant elle a ses limites : les quelque 500 tweets qui parlent de Madeleine, qui montrent ses objets et ses souvenirs, échouent à décrire la psychologie du « personnage » et ses émotions (ce que le roman ou la biographie peuvent faire avec grande finesse, par exemple). le choix de Twitter comme outil pour diffuser les archives de Madeleine oblige l'auteure à décrire des faits de manière souvent succincte et fragmentée. Bref, bien qu'intéressant sur le plan formel, le #Madeleineproject s'essouffle justement à cause des contraintes.

Livre inclassable, qui nous entraîne dans une aventure étrangement humaine. Il laisse à réfléchir sur ce qu'on peut laisser au monde, à quel point nous habitons nos objets, qu'ils soient neufs, offerts ou hérités. Ils en disent bien plus sur nous qu'on voudrait le croire. Et Clara Beaudoux nous offre l'occasion de nous en rendre compte avec un bel exemple. Madeleine n'est pas qu'un amoncellement d'objets du quotidien. D'ailleurs, ils n'ont d'anodin que leur fonction première. du reste, ils représentent une part de l'humanité, de l'âme, de l'être qu'a été cette mystérieuse enseignante. Un livre touchant, sensible, doux. Quand bien même on peut s'interroger sur la valeur du livre papier (puisque les tweets qu'il rassemble sont également disponibles gratuitement sur internet), le charme opère quel que soit le support.
Lien : http://lusionnelle.com/madel..

Voilà un livre à la fois original dans son idée que dans sa forme. Il s'agit en effet d'un tweet-documentaire sur la vie de Madeleine, ancienne locataire décédée de l'appartement de la journaliste Clara Beaudoux. En découvrant tout un tas d'affaires laissées dans la cave, Clara a l'idée d'en faire l'inventaire sur Twitter. Au fur et à mesure des découvertes, la jeune femme cherche à connaître Madeleine : Qui est-elle ? Quelle profession ? Quels loisirs ? Un mari ? Des amis ? Tout un univers reprend vie grâce à ces tweets, ces photos des objets du quotidien. Une forme de suspense s'installe. Une communauté se prend de passion pour cette Madeleine et aide parfois Clara dans ses recherches. Si l'ouvrage ne permet pas de recenser les interactions des followers – l'ouvrage ne comporte que les tweets de Clara – en revanche, un code QR permet d'y avoir accès et du coup d'enrichir la lecture. Des pages en début et milieu du livre permettent d'expliquer à la fois le projet mais aussi les sentiments, interrogations de la jeune femme sur cet inventaire qu'elle livre au grand public.

J'ai beaucoup aimé ce projet à la fois simple et original de Clara permettant de redonner vie à une femme et à son univers. J'aurais personnellement adoré retrouver autant d'affaires chez mes grands-mères pour mieux les connaître et tenter de percer leurs mystères. le livre couvre les deux premières saisons qui se sont déroulées de novembre 2015 à février 2016. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'un travail d'historien mais il offre une petite lucarne sur une époque passée.

Je regrette cependant que Clara Beaudoux n'ait pas évoqué les controverses nées de ce projet. En effet, durant le déroulé des deux saisons, des lecteurs se sont interrogés sur la question du secret, du respect de la vie privée d'autant plus quand l'intéressée ne peut plus se défendre. Clara Beaudoux a beaucoup réfléchi sur cette question et a donné son point de vue argumenté qui, pour moi, est valable. Mais voilà, aucune trace dans l'ouvrage…

Les aventures de Madeleine se poursuivent toujours sur Twitter sur le compte de Clara.
Lien : http://www.leslecturesdumout..

Un reportage sous forme de tweet qui se lit donc très rapidement.
On y découvre les morceaux de vie de Madeleine, l'ancienne locataire de l'appartement où loge désormais Clara Beaudoux.
L'idée est originale, et malgré que ce soit sous forme de post très court, nous en apprenons beaucoup sur Madeleine et ce qu'à pu être sa vie.