Je ne suis jamais qu'une parenthèse dans la vie de Monsieur, et aussi accaparante ou passionnante que puisse être une parenthèse, après tout ça n'est jamais qu'un minuscule insert au milieu d'un texte déjà dense, une technique ornementale à laquelle on a recours lorsqu'il est impossible de rajouter une phrase en plus.
Si je t'embrassais maintenant, comme je l'ai souvent rêvé, comme j'en meurs d'envie, ce serait avec toute la force du désespoir, parce que tu es le fils de cet homme que je ne parviens pas à oublier, et que tes baisers me feraient sans doute le même effet que la méthadone prescrite en pis-aller aux héroïnomanes repentants - si tu savais combien je les ai cherchés, ces Presque, ces Pas tout à fait, ces Oui mais non. Imagine quelle valeur tu as pour moi, qui me suis gorgée de copies imparfaites de ton père.