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Citations sur La guerre d'Espagne (13)

En outre, les attachés de presse nationalistes étaient loin d'être tous aussi subtils et courtois que Luis Bolín. Un de ses successeurs, Gonzalo de Aguilera, comte d'Albe et de Yeltes, propriétaire terrien de Salamanque, se déplaçait en Espagne nationaliste dans une Mercedes jaune avec deux fusils à répétition sur le siège arrière. Il annonça fièrement un jour à un visiteur anglais que «lorsque la guerre civile avait éclaté, il avait fait s'aligner les ouvrier de sa propriété, en avait choisi six et les avait abattus devant les autres – "pour encourager les autres, vous comprenez"»
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Dès leur arrivée, les (brigadistes) communistes allemands affichèrent un grand slogan dans leurs quartiers proclamant: "Nous exaltons la discipline", tandis que les français collaient des conseils pour se prémunir des maladies vénériennes.
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Au cours du mois d'octobre 1936, les nationalistes concentrèrent leurs meilleures troupes pour une nouvelle offensive sur la capitale à partir du sud-ouest. Leur avancée implacable fit croire que la République était mortellement atteinte, mais la Défense de Madrid devint rapidement partout en Europe le cri de ralliement de tous ceux qui craignaient et haïssaient les forces triomphantes du "fascisme international". Le slogan communiste, "Madrid sera la tombe du fascisme", avait une extraordinaire force émotionnelle et la bataille pour la capitale allait aider le parti à arriver au pouvoir.
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[...] ... Sous la direction du NKVD, le SIM se livra à des atrocités inhumaines. Les nationalistes exploitèrent ces faits en les exagérant, créant ainsi une légende noire. Cependant, si tous les documents furent détruits, les témoignages oraux et les dénonciations incessantes de Manuel de Irujo et de Pere Bosch Gimpera ne laissent aucun doute sur les méthodes d'interrogatoire "scientifiques" employées par les soviétiques. Les méthodes du SIM avaient évolué depuis les tabassages à coups de tuyaux en caoutchouc, les traitements à l'eau bouillante ou glacée et les simulacres d'exécution des premiers temps. Le sol des cellules était aménagé de façon que les arêtes vives des briques blessent les pieds des prisonniers nus qui y étaient détenus. Des bruits métalliques, des couleurs, des lumières étranges et des sols en pente créaient des phénomènes de désorientation et de perte des sensations. Et si cela écouait, ou si les interrogateurs étaient pressés, il y avait toujours "la chaise électrique" et "la caisse à bruits", mais ces moyens risquaient de rendre les prisonniers fous trop vite.

Il n'existe pas d'estimation fiable du nombre total de personnes détenues par le SIM, ni des pourcentages, encore qu'il soit quasi certain qu'il y eut plus de républicains que de nationalistes. On disait que quiconque critiquait l'incompétence militaire soviétique ou les pilotes volontaires étrangers avait autant de chance de se retrouver accusé de trahison qu'une personne qui s'opposait au communisme pour des raisons idéologiques. Le ministre de la Justice, Manuel de Irujo, démissionna le 10 août 1938 pour protester contre les procédures frauduleuses, mais resta au sein du gouvernement comme ministre sans portefeuille. Ces pratiques judiciaires et surtout les méthodes du SIM atterraient également beaucoup d'autres républicains éminents, mais Negrín rejetait toute critique de l'activité du SIM comme propagande ennemie. Il faudra attendre 1949 pour qu'il reconnaisse devant le journaliste américain Henry Buckley qu'il avait eu tort. ... [...]
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Peter Kemp, un volontaire anglais qui servait comme sous-officier chez les requetés, se rappelait que les cris de l'aumônier du régiment, qui hurlait à son oreille d'abattre encore plus de cette racaille athée, l'empêchaient de bien viser.
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La République, qui méconnaissait le monde troublé des mercenaires et de l'industrie de l'armement, fut la victime de nombreux illusionnistes. Malraux ressort du lot, non pas simplement parce qu'il fit preuve de mythomanie dans ses prétentions à une geste héroïque et guerrière – en Espagne et plus tard dans la Résistance française –, mais parce qu'il exploita avec cynisme les circonstances pour se parer d'un héroïsme intellectuel dans la légende de la République espagnole.
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Toute possibilité de compromis (lors des élections de février 1936) avait été ruinée par le soulèvement révolutionnaire de la gauche (en 1934) et sa brutale répression par l'armée et la Guardia Civil. Le ressentiment était trop puissant de part et d'autre pour permettre à la démocratie de fonctionner. Les deux bords employèrent une rhétorique apocalyptique qui canalisait les attentes de leurs sympathisants vers une conclusion rapide et non politique. Largo Caballero déclara: "Si la droite remporte les élections, nous irons tout droit à la guerre civile ouverte." La droite, on ne s'en étonnera pas, réagit de semblable façon.
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Des phalangistes fils de propriétaires terriens organisèrent de véritables chasses à courre contre les paysans. Cette occupation fut ironiquement qualifiée de "reforma agraria", car ainsi le bracero, le simple journalier, obtenait enfin son propre lopin de terre!
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Malgré tous les signes avant coureurs, les dirigeants républicains ignorèrent la terrible réalité.
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[...] ... Le phalangisme différait du nazisme et du fascisme par son caractère profondément conservateur. Mussolini employait des symboles romains et une imagerie impériale dans ses discours pour des raisons de simple propagande. La Phalange, de son côté, recourait à une phraséologie moderne et révolutionnaire tout en demeurant fondamentalement réactionnaire. L'Eglise était l'essence même de la Hispanidad (l'"ibéricité"). Le nouvel Etat "tirerait son inspiration de la religion catholique qui est traditionnelle en Espagne." Les symboles de la Phalange étaient ceux de Ferdinand et d'Isabelle : le joug de l'Etat autoritaire et les flèches de l'anéantissement pour éliminer l'hérésie. Elle ne fit pas qu'emprunter des symboles mais s'efforça de ranimer la mentalité castillane. Le phalangiste était censé être "à moitié moine, à moitié soldat."

Cependant, le mouvement déchiré entre des éléments nationalistes et socialistes, souffrait d'une espèce de schizophrénie. José Antonio attaquait "la banqueroute sociale du capitalisme" et dénonçait les conditions de vie des ouvriers et des paysans. Mais il jugeait que le marxisme était une idéologie répugnante parce qu'il n'était pas espagnol et parce qu'une lutte des classes ne pouvait qu'affaiblir la nation. Le pays devait être solidement uni dans un système où l'employeur ne pourrait pas exploiter l'employé. Tantôt José Antonio faisait de vaines avances en direction du socialiste Prieto et de la CNT. Tantôt il rappelait à Franco la remarque d'Oswald Spengler selon laquelle, en dernier ressort, la civilisation avait toujours été sauvée par un peloton de soldats. Mais une civilisation qui doit être sauvée par des militaires est l'image que se fait un conservateur d'un monde parfait, et non d'un national-socialiste révolutionnaire. ... [...]
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