Citations sur Stalingrad (30)
Les blessés et les malades ne recevaient qu'une mince tranche de pain rassis par jour. Le manque de bandages était particulièrement grave pour les cas de gelures. "Souvent, nota Achleitner, des doigts et des orteils restaient dans les vieux pansements que nous retirions." Epouiller les patients était presque impossible. En défaisant les pansements, les infirmiers se retrouvaient soudain avec une masse de poux ayant sauté des membres du patient sur leurs propres bras. Quand un homme mourait, on pouvait voir la vermine quitter son corps en cortège, à la recherche de chair vivante. (...).
Les installations sanitaires - ou ce qui en tenait lieu - étaient innommables. Elles consistaient essentiellement en un seau hygiénique pour plusieurs dizaines d'hommes atteints de dysenterie. (...).
Un médecin se vit arracher une petite édition de luxe de Faust, reliée de cuir et imprimée sur papier bible, par un soldat soviétique qui voulait utiliser le papier pour rouler ses cigarettes.
A Stalingrad, de toute manière, les Allemands apprirent rapidement à perdre leurs illusions sur le sexe réputé faible. « Il est complètement faux , écrit un officier, de parler de « soldats en jupons » pour les femmes russes. Elles ont été préparées de longue date au combat et sont capables d’occuper tous les emplois militaires qu’elles sont physiquement en mesure d’assumer. Les soldats russes les traitent avec la plus grande prudence. »
Il est intéressant de noter que, dans les camps de travail soviétiques, seuls les chevaux étaient nourris en fonction de leur taille.
Un jeune soldat murmura : « Faites qu’ils ne sachent jamais, chez nous, ce qui se passe ici. »
Le soldat pensait qu’ayant payé de son sang, il avait le droit de s’exprimer librement
D'autres procédés sonores étaient utilisés, comme "un bruit de pendule lancinant", ponctué par une phrase affirmant que, toutes les sept secondes, un Allemand mourait sur le front de l'Est. Une voix ajoutait alors: "Stalingrad, tombeau de l'armée d'Hitler!" Retentissaient ensuite les accents d'un tango particulièrement funèbre.
Tandis que les fusées Katioucha zébraient le ciel avec de longs panaches de fusées, les obus faisaient jaillir d'immenses gerbes noires sur la blancheur de la steppe enneigée. Le bombardement était si intense qu'un officier d'artillerie soviétique, le colonel Ignatov, déclara :"Il n'y a que deux façons de sortir d'un déchaînement de ce genre : mort ou fou." Tentant jusqu'au bout de persifler, le général Edler von Daniels décrivit, dans une lettre à sa femme, cette journée comme "un dimanche fort peu paisible".
Le moteur de la guerre suscitait des reactions et des emotions a la fois primitives et complexes.Certains soldats répugnaient manifestement a proceder aux exécutions qu'on leur ordonnait,mais ce qui l'emportait chez d'autres était une sorte de rage incoherente fondee sur le sentiment que femmes et enfants n'avaient rien a faire dans une zone de combat
Le grand avantage qu’avait Staline sur Hitler était son absence totale de vergogne dans le reniement. Après les désastres de 1941, il n’avait pas paru le moins du monde gêné de reprendre les thèses militaires décriées des années vingt et trente. La stratégie des « opérations en profondeur », avec « troupes de choc mécanisées », n’était soudain plus hérétique.
Noël n’aura pas lieu cette année pour les raisons suivantes : Joseph a été mobilisé, Marie s’est engagée dans la Croix-Rouge, l’Enfant Jésus a été évacué à la campagne avec son école, les Rois Mages n’ont pu obtenir de visas faute d’un certificat d’aryanité, l’étoile a été interdite par la Défense passive, les bergers sont de garde et les anges sont devenus standardistes. Il ne reste que l’âne, et qui donc voudrait passer Noël avec un âne