A 21h13, Pierre-Marie Berger, adjoint PS à la culture, serre toutes les mains à portée de la sienne. Il se fait exposer la situation, écoute les revendications, assure de son soutien les ouvriers bafoués, promet d'en référer à qui de droit pour apaiser les heurts sociaux qui sont sans doute le prix à payer pour relancer les investissements dans une région qui etc, repart en taxi.
Jules applaudit: être payé à ne rien foutre est la réalisation ultime d'une vie d'anarchiste. En général seuls les riches y parviennent, et encore, on en connaît deux ou trois qui travaillent. Non vraiment cette performance mérite une autre bouteille.
Les biens nous font du mal. (p.285).
Il faut entendre le mépris dans la louange d'un riche à un pauvre. Il y est toujours. (p.273).
Il n'est pas né l'humain capable de ne jamais convertir le hasard en nécessité. Même les plus fieffés mécréants croient qu'ils ont un destin. Que tout est écrit. Que s'il arrive ça à ce moment, c'est qu'il y a une raison, une récompense, une punition. (p.191).
Jamais faiblir, jamais faillir. C'est le revers de l'indépendance, la part maudite de l'adrénaline commerçante: si chaque seconde travaillée est un gain, chaque seconde non travaillée est une perte. (pp.160-161)
La saleté d'un riche est un style, celle d'un pauvre un stigmate. (p.153).
S'il désapprouve en théorie cet utilitarisme appliqué à la culture, sa pratique déjuge sa théorie. Au fond, lui aussi lit utile. [...] Il ne lit plus que des essais qui lui fournissent des billes pour démontrer ce qu'il sait, la marche du monde, la saloperie du monde, l'oligarchie mondiale. [...]
Ses lectures aussi sont identificatoires. (p.143)
Il fait des contrôle de sécurité. Cristiano précise qu'il fait mais ne fabrique rien. (p.66).
Dans un souci d'ajustement de l'offre à la demande, Pôle emploi a ouvert une annexe aux confins nord-est de la ville, au plus près de la population aimantée par les bas loyers périurbains. (p.52).