« Alors ce billet, tu m’y disais : “Ma chère Marie, Si notre professeur Avait pu lorgner sur ton postérieur Comme moi pendant un bon quart d’heure Nul doute que ta note d’oral eût été meilleure.” Je t’avais répondu : “Mon cul t’emmerde.” Le prof nous avait félicités. Toi pour ta sagacité. Moi pour la délicatesse de ma prose. Il nous avait offert de poursuivre notre correspondance épistolaire le samedi suivant, lors de deux heures de colle.
Les couples qui durent ne sont pas ceux qui n'ont connu aucune épreuve, mais ceux qui ont su les surmonter ensemble.
Est-ce cela vieillir ? Se rendre compte que ses rêves sont restés accrochés à ses vingt ans ? C'était douloureux.
Les baisers sont des promesses. Une antichambre dans laquelle il fait bon patienter. Saturés d'un désir à nul autre pareil, que le passage à l'acte sexuel épuisera, ils sont parfois le moment le plus délicieux de l'amour. Il arrive que le désir, enserré dans un baiser, supplante en intensité la jouissance d'un orgasme.
On aimerait tous connaître les secrets du bon déroulé d'une existence. Mais c'est un secret bien gardé, noyé dans nos illusions communes.
Je me souvenais parfaitement qu'à deux ou trois reprises mon père avait évoqué le drame terrible que devait constituer la perte de mémoire pour un être humain. Il disait que l'homme est fait de son passé. Que l'avoir oublié revient à ne plus avoir d'identité. Pas de sens au présent sans passé mémorisé.
Les baisers sont des promesses. Une antichambre dans laquelle il fait bon patienter. Saturés d'un désir à nul autre pareil, que le passage à l'acte sexuel épuisera, ils sont parfois le moment le plus délicieux de l'amour. Il arrive que le désir, enserré dans un baiser, supplante en intensité la jouissance d'un orgasme. La force du désir tient à complexion. Elle implique un autre que soi. Pour jouir, une main droite, solitaire suffit. Pour désirer, autrui est requis. L'orgasme relève d'une certaine mécanique ; le désir d'un certain mystère, voire d'un certain art. Le premier sans le second est de peu de prix. Aujourd'hui, je sais combien j'ai attendu d'un homme qu'il me fasse désirer plutôt que jouir. A aucun je ne l'ai confié. Le demander en aurait sapé la possibilité même.
Ce n'est pas rien une main qui se pose sur la vôtre. Cela dit quelque chose comme : "Je m'autorise ce premier contact de chair à chair, ce n'est que le début..." De votre côté, si vous n'avez fait aucun signe pour inviter la personne à faire ce geste, si vous n'avez donné votre consentement d'aucune façon tacite ou explicite, vous vous retrouvez dans une situation bien gênante : choisir entre reprendre votre main au risque d'infliger une rebuffade à votre interlocuteur ; ou la lui céder au risque de lui laisser croire qu'il peut se passer d'invitation préalable pour toucher ou posséder votre corps. Épineux.
On croit avancer, progresser. On se rend compte trop tard qu'on a souvent marché de nouveau dans les mêmes ornières, coiffé les mêmes oeillères et que ce que l'on prenait pour un trajet en ligne droite n'était que la boucle indéfiniment répétée du manège de la vie.
Alfred de Musset a écrit : « Et vous aurez vécu si vous avez aimé ». J’ajouterais : « Et vous aurez vécu si vous avez désiré. »