-Je n'ai eu qu'un amour, qu'un seul Graal et qu'un Dieu.
Toi, Musique, qui seule as fait pleurer mes yeux,
-Vous ne croyez donc en rien?
-Non. Mais j'y crois dur comme fer.
-La musique, toujours la musique! explose Sviatoslav. Tu ne peux pas voir la réalité sans te cacher derrière Mozart ou Beethoven?
-Mais la réalité n'est pas intéressante, répond Prokofiev d'un ton neutre. On la subit, c'est tout.
Chercher à paraître sympathique, par exemple. A quoi bon! De toute façon, les rapports humains reposent sur un éternel malentendu. Autant se montrer tel qu'on est tout en suivant son chemin.
- ce n'est pas si simple. La route est tortueuse, escarpée, il y a des obstacles, du brouillard.
p146
- Vous ne croyez donc en rien?
- Non. Mais j'y crois dur comme fer!
p144
Le portrait de l'homme qui se cache derrière le musicien, génie autoritaire mais qui défend jusqu'au bout ses choix et ses convictions. Les dialogues sont drôles et le roman bien écrit.
Tu finiras comme Cyrano de Bergerac. Battu à mort par ceux que tu as méprisé toute ta vie.
C'est un beau sujet d'opéra. Tu viens de me donner une bonne idée.
Faites un bon voyage camarade Prokofiev. Nous nous occuperons de votre femme et de vos enfants.
Trop aimable, camarade directeur de l'Union des compositeurs. Je vous ramènerai un Mickey Mouse à qui vous pourrez à loisir réciter les discours de notre camarade Lénine. Vous en ferez un bon petit révolutionnaire.
Je suis un oiseau qui chante et qui voyage. Je me sens chez moi dès lors que j’ai un piano pour m’exprimer, un public à bousculer, des critiques à ulcérer et des éditeurs pour m’escroquer.