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EAN : 9782283032404
304 pages
Buchet-Chastel (03/10/2019)
4.27/5   13 notes
Résumé :
À vingt ans, beau comme un demi-dieu, Brahms fait une rencontre qui va changer sa vie et le cours de l’histoire de la musique. Schumann célèbre son génie, tandis que le jeune homme tombe amoureux de Clara Schumann - la femme du compositeur et la plus grand pianiste de ces années.
Une tragédie succède à cette épiphanie : Schumann est enfermé, il meurt, et le destin de la musique allemande échoit entre les mains de Brahms.
Alors que le monde de l’art ne ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Tout démarre avec une rencontre magique : Johannes Brahms fait la connaissance de Schumann, en pleine gloire et de sa femme Clara, pianiste renommée et il tombe amoureux de Clara qui a vingt ans de plus que lui. L'auteur n'hésite pas à employer le terme d'Épiphanie pour parler de cette rencontre qui va décider de la carrière de Brahms.

Catastrophe, Schumann est interné : on a parlé de mélancolie, de nos jours, on préfère le terme « troubles bipolaires » à celui de psychose maniaco-dépressive, cela paraît moins grave… Il va d'ailleurs mourir dans cet « asile ».

Toute l'orientation musicale de Brahms va découler de son inspiration pour Schumann.

On voit évoluer, le jeune Brahms, dans ses créations : les danses hongroises, puis les symphonies, les quatuors, les compositions pour piano, les lieder etc.

Au passage, on se rend compte des oppositions de l'époque : aux partisans de Schumann, Brahms, Beethoven, ou Bach ne tardent pas à s'affronter les partisans de la nouveauté : Wagner, Liszt par exemple, on en arrive à une querelle des anciens et des modernes, version musicale, avec pétitions à la clé… on s'affronte, on se déteste, on se critique parfois avant même d'avoir écouter une composition musicale qui vient de sortir… on a les partisans de Verdi en opposition à ceux de Wagner… Chopin versus Liszt…

Bach est considéré comme le père immortel et l'auteur en conclut fort joliment d'ailleurs : « Et puisque « Bach » signifie « petite rivière » et que Brahms est né au bord de la mer, la filiation s'impose tout naturellement. »

J'ai remarqué au passage la sentiment anti allemand qui règne à Vienne à l'époque et comme Brahms aime dire ce qu'il pense on imagine aisément ce que cela peut provoquer. Il aime provoquer, et la franchise est une de ses qualités. On retient également son perfectionnisme qui va le conduire à détruire les compositions qu'il juge mauvaises.

Olivier Bellamy évoque aussi les rivalités entre pays : il est de bon ton de dénigrer Berlioz, par exemple, uniquement par chauvinisme. Les goûts musicaux et les critères d'appréciations des Français à l'époque sont bien décortiqués…

Je connaissais très peu de choses sur la vie de ce musicien, et l'auteur m'a permis de découvrir les facettes de sa personnalité, son besoin d'être aimé, mais sa tendance à fuir dès qu'une idylle pourrait devenir sérieuse. Ce que je retiendrai aussi, c'est son côté altruiste, toujours prêt à aider les autres, ses parents d'abord, puis ses amis ensuite, il est le parrain de nombreux enfants.

J'aime énormément ses « danses hongroises » inspirées de la musique Tzigane (mot à ne pas prononcer à l'époque déjà !) et je connaissais peu ses symphonies et ses autres compositions.

« Il ressentait pour la musique tsigane (qu'il appelait « hongroise ») la fascination du danseur étoile pour le hip-hop. Une autre idée de la virtuosité transcendante sans les rênes de l'académisme, l'exotisme en prime… Toute sa vie ce maître de la fugue est resté un éternel fugueur «

On a beaucoup dit à l'époque que sa première symphonie était tellement la continuation de celles de Beethoven, qu'on l'appelait la « Dixième ».

A noter, un chapitre intéressant sur Wilhelm Furtwangler qui définit ainsi la musique : « La musique n'est ni intellectuelle ni abstraite mais organique, immédiate et comme jaillie des mains de la nature » ou mieux encore

« la musique n'existe que dans l'instant et rend caduque toute littérature. L'oeuvre d'art se ressent totalement au moment où elle est jouée et entendue. Après cela, l'intellect fractionne morcelle, oublie le tout. »

L'auteur fait un clin d'oeil en passant au célèbre « Aimez-vous Brahms » de Françoise Sagan, aux cinéastes qui ont choisi ses oeuvres en bande-son : Godard dans « à bout de souffle », mais aussi Chabrol, Leconte, Kubrick et même Chaplin…

D'autre part, j'ai découvert les lieder (il en a peu écrit par rapport à Schumann par exemple, car il pensait que si un poème était « parfait » il n'avait pas besoin de musique pour le mettre en valeur (ex Goethe ou Heine) …

Je préfère Beethoven, Bach, Chopin, (Mozart bien-sûr) que je peux écouter pendant des heures, mais avec Liszt, je coince un peu et Wagner m'insupporte : j'essaie de temps en temps d'écouter sa tétralogie par exemple, mais je dois tenir dix minutes d'affilée, c'est-à-dire écouter un petit bout de temps en temps façon puzzle. J'aurais presque envie de dire « du bruit en guise de musique » pour reprendre un commentaire glacial de Staline lors d'un concert.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre mais, il faudrait le relire en écoutant la musique car chaque chapitre correspond à une période de la vie de Brahms, mais surtout à la progression dans ses compositions pour l'apprécier de manière plus approfondie.

J'admire la poésie de l'écriture, le travail et la passion d'Olivier Bellamy ; passion qui est omniprésente dans cet ouvrage très convaincant. J'espère avoir été convaincante car point n'est besoin d'être un mélomane averti pour apprécier ce livre.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Buchet-Chastel qui m'ont permis de découvrir ce roman et de m'immerger dans l'oeuvre de Brahms et dans son époque.
#LautomneAvecBrahms #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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L'automne avec Brahms c'est une douce promenade dans l'univers du compositeur , une porte qui s'ouvre délicatement sur sa vie que l'on soit amateur ou non de musique classique .
Tout jeune , Brahms va faire une rencontre qui va bouleverser sa vie , il va faire la connaissance du couple de musicien déjà célèbre Robert et Clara Schumann .
Clara S a 14 ans de plus que lui et il est ébloui par cette femme talentueuse , belle , célèbre , une mère de famille nombreuse , elle aura 8 enfants mais surtout une grande artiste .
Robert Schumann est enchanté par le jeune musicien, il ne tarit pas d'éloge à son souhait même s'il se rend compte rapidement que celui ci est tombé amoureux de sa femme , amoureux oui mais d'un amour platonique , poétique , idéalisé .
Le drame couve , Robert Schumann sombre dans la folie et doit être interné , il mourra à l'asile .
Aujourd'hui encore , les différents experts qui se sont penchés sur son cas n'arrivent pas à trouver de quelle sorte de folie souffrait le compositeur , une forme de mélancolie .
La vie de Brahms ne se résume pas à son amour pour Clara S , l'auteur nous montre les qualités et les défauts de cet homme exceptionnellement doué qui restera toujours modeste .
Une belle lecture aux nombreuses anecdotes qui rendent la lecture agréable .
J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui s'adresse aussi bien aux néophytes tels que moi ou aux amateurs plus pointus .
J'ai réécouté avec grand plaisir Les danses hongroises .
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Johannes Brahms est sans aucun doute l'un des plus grands compositeurs de l'époque romantique. Il a entretenu une relation étroite avec Schumann et son épouse Clara, qu'il admire profondément. C'est lorsque Schumann se fera interner dans un asile psychiatrique, que les liens entre Clara et Brahms vont s'intensifier au profit de créations musicales. L'admiration de Brahms va au-delà de la simple admiration, et c'est cette relation ambiguë qui sera mise en exergue dans ce beau roman.

L'auteur nous offre 44 tranches de vie de ce grand compositeur, pour nous permettre à nous, lecteurs, de mieux le connaître et de mieux l'appréhender. le tout est décrit avec une grande délicatesse et nous permet, que l'on soit néophyte ou pas, d'en apprendre énormément sur ce grand compositeur.

L'auteur ne part pas dans le compliqué et n'a pas la vocation d'avoir fait de son écrit un essai. Il s'agit plutôt de mettre en exergue les moments importants de la vie de Brahms, le tout de manière romancée et douce. Je me suis laissée porter par ce beau texte.

La plume est fluide, simple et va droit à l'essentiel. Elle est d'une grande délicatesse et emplie de sensibilité. Les chapitres sont assez courts, donnant du rythme à ce récit.

La vie et l'oeuvre de l'un des plus grands compositeurs de l'époque romantique sera mise en avant, le tout servi par une plume délicate et fluide. Très facile à suivre, j'ai été fascinée par ce beau récit.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Pour ce livre, c'est avant tout la couverture qui m'a séduite parce que pour être honnête, je ne connaissais pas trop l'oeuvre du musicien allemand...Mais ça c'était avant, le romancier a une telle passion pour ces oeuvres justement que tout au long du livre, il nous les fait partager, nous donne envie d'interrompre notre lecture à tout instant, et de lancer sur Deezer "Un requiem Allemand" ou un concerto pour piano...
J'ai adoré cette lecture, l'écriture de l'auteur est fluide, il mêle habilement éléments biographiques à souvenirs autobiographiques...Une lecture certaine pour des passionnés de musique classique et des gens qui souhaitent découvrir de nouveaux horizons !
Merci à netgalley et Buchet chastel pour cette lecture
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"Aimez-vous Brahms ?" Françoise Sagan ose poser cette question à une époque où le compositeur est encore considéré comme mineur, à côté des Schumann, Chopin, Liszt et Wagner. Il en aura fallu, du temps, pour le réhabiliter, ce que Olivier Bellamy fait ici à merveille.
Ce n'est pas une biographie pas plus qu'une exégèse de l'oeuvre : parlons plutôt d'une succession de notes dressant par petites touches le portrait d'un compositeur intimidant, que tout le monde connaît ne serait-ce que par la Cinquième Danse Hongroise (qui n'est pas de lui), d'une de ses valses ou de sa berceuse. Il faut admettre que Brahms n'est pas aussi facile d'accès qu'un Chopin. Il m'en a fallu, du temps, pour apprécier son travail ! Et pourtant ai-je tout de suite été à l'aise avec des compositeurs considérés comme bien plus arides, comme Prokofiev, Debussy ou Chostakovitch.
J'ai apprécié cette promenade dans les sous-bois vermeils - car c'est vrai que Brahms a la couleur de l'automne - en compagnie d'un rapporteur d'histoires particulièrement doué qui me fait aimer davantage le compositeur le plus connu de Hambourg. Proust sans doute se frapperait le front de la paume de sa main en voyant cet exercice qui consiste à éclairer une oeuvre à partir du portrait de son créateur ; je n'en ai que faire.
J'aurais aimé que la relecture du texte soit plus approfondie, cela aurait évité quelques répétitions de formules ou d'anecdotes qui alourdissent le texte.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
     
La générosité lyrique est inépuisable sans que l’architecture s’affaisse sous le poids des couleurs.
Ses grands chefs-d’œuvre se présentent souvent de la même façon. Prenons le Quintette avec piano. D’abord une large et tendre mélodie qui a tout son temps et ne veut rien prouver. On pense à un paysage de montagne, majestueux et tranquille. Et puis le drame se noue. La souplesse des mélodies joue avec les affrontements de blocs. Le charme des sentiers fleuris et l’impressionnante crête des sommets se rejoignent dans un même regard. La grâce légère côtoie en permanence la pesante rudesse. Et puis cette manière si typiquement brahmsienne de tourner autour du même matériau en le renouvelant constamment, de nous faire peur et de nous rassurer en même temps, au long d’une expédition dont il est le guide aguerri et le passager intranquille. (…) Même dans son Sextuor n°1 sous-titré Le Printemps, la douce et souriante résignation de l’automne n’est jamais loin. Pas le désespoir de l’hiver, non, mais la mélancolie des jours qui raccourcissent, le vague à l’âme des soirées encore chaudes dont le parfum s’atténue. Le tumulte intérieur de la végétation qui se pare de mille couleurs flamboyantes comme l’euphorie précède la mort. Nostalgie heureuse. (pp. 79-80)
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Ce qu’il aime par-dessus tout : jouer des valses avec son camarades Johann Strauss. Les honneurs ? Il n’en a cure. Décoré de l’Ordre de Leopold des mains de l’empereur, il bougonne : « je préfère trouver une belle mélodie plutôt que recevoir une récompense. »
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Il subsiste quelque chose d’immature dans la passion de Brahms pour Clara . Il l’admirait , elle avait besoin de son regard pour avancer .Il n’empêche que l’amour demeure un trésor et un mystère, surtout quand il résiste au temps .
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Très précoce, l’enfant invente un solfège à cinq ans, pour noter ce qu’il entend, avant d’apprendre la théorie de la musique. À huit ans, il lit la Bible. Son premier professeur, Otto Cossel, lui forge une solide technique à coups d’études de Czerny, Cramer et Hummel. À dix ans, « Hannes » sait qu’il veut être compositeur. Ses dons au piano sont si remarquables que son mentor se désespère : « Il aurait pu être un si bon pianiste. » Un imprésario propose aux parents un contrat juteux de concerts en Amérique. Par chance, Otto Cossel les convainc que ce serait un crime et demande à Eduard Marxsen de compléter la formation du prodige qui n’a que douze ans.
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Il y a deux façons d’envisager l’amour de Brahms et Clara. La première est primitive et moderne : tout commence par un coup de foudre réciproque. D’abord aveugle, Schumann comprend tout. Son internement facilite le rapprochement des deux amants. Sa mort éteint le feu et laisse se consumer une braise qui empêche Brahms de se marier. Ce lien entaché de frustration et de culpabilité n’a d’autre issue que la sublimation résignée de l’amitié. Mélange de romantisme hollywoodien et de vaudeville français, mâtiné de névrose bergmanienne.

La seconde est plus subtile et mieux adaptée aux personnes en présence. L’amour était confus, brûlant, mais sacré et tout de suite à trois. Brahms s’attacha à Clara de façon chevaleresque. Le délire suicidaire de Schumann, son enfermement ont déréglé ce processus d’idéalisation et provoqué une sortie de route. Tout naturellement, le chevalier servant s’est mis au service de l’épouse de son maître. L’aiglon, l’élu, le prophète est devenu le protecteur de la future veuve. Les cœurs se sont affolés, les plumes se sont exacerbées, et les corps ont peut-être suivi (rien n’est sûr), mais ce ne fut qu’un dérèglement passager qui n’a rien changé sur l’essentiel : cet amour est resté une irrésistible et impossible trinité jusqu’à la mort du dernier survivant.
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