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EAN : 9784730042691
Chapitre.com - Impression à la demande (01/01/2014)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Cet ouvrage est une réimpression à l'identique de l'édition originale numérisée par Gallica. Il est possible qu'il présente quelques défauts dus à l'état de l'ouvrage et au procédé de numérisation.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
LA PIERRE AQUEUSE


C’était une belle brune
[…]

Pierre toujours larmoyante,
À petit flots ondoyante,
Sûrs témoins de ses douleurs ;
Comme le marbre en Sipyle
Qui se fond et se distille
Goutte à goutte en chaudes pleurs.

Ô chose trop admirable,
Chose vraiment non croyable,
Voir rouler dessus les bords
Une eau vive qui ruisselle,
Et qui de course éternelle,
Va baignant ce petit corps !

Et pour le cours de cette onde
La pierre n’est moins féconde
Ni moins grosse, et vieillissant
Sa pesanteur ne s’altère :
Ains toujours demeure entière
Comme elle était en naissant.

Mais est-ce que de nature
Pour sa rare contexture
Elle attire l’air voisin,
Ou dans soi qu’elle recèle
Cette humeur qu’elle amoncelle
Pour en faire un magasin ?

Elle est de rondeur parfaite,
D’une couleur blanche et nette
Agréable et belle à voir,
Pleine d’humeur qui ballotte
Au dedans, ainsi que flotte
La glaire en l’œuf au mouvoir.

Va, pleureuse, et te souvienne
Du sang de la plaie mienne
Qui coule et coule sans fin,
Et des plaintes épandues
Que je pousse dans les nues
Pour adoucir mon destin.
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LA PIERRE DU COQ
DITTE GEMMA ALECTORIA

A la France.



  Tesmoin ce luteur indomtable,
Ce fort Milon inexpugnable,
Qui remparé de la vertu
De ceste pierre, pour sa gloire
A tousjours gagné la victoire,
Quelque part qu'il ait combatu.
  On dit plus, que ci*l qui la porte
A l'esprit net, la grace accorte
De bien dire, et qu'en rechaufant
La froide glace de son ame,
Des fieres rigueurs de sa Dame
En fin demeure triomphant.
  Dedans la bouche elle modere
La soif qui bruslant nous altere :
Elle est noirastre, ou de couleur
De crystal : et point ne s'en treuve
Qui retienne plus qu'une febve
Ou de longueur ou de grosseur.
  Fay que la race surnommee
De ton nom, dont la renommee
Est esparse par l'Univers,
N'altere jamais la puissance
Qu'elle a quise** par sa vaillance,
Par force et par assauts divers.

*cil : celui
** quise : participe passé verbe querir ou querre, aller chercher, rechercher.

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LA PIERRE AQUEUSE


C’était une belle brune
Filant au clair de la lune,
Qui laissa choir son fuseau
Sur le bord d’une fontaine,
Mais courant après sa laine
Plongea la tête dans l’eau,

Et se noya la pauvrette
Car à sa voix trop faiblette
Nul son désastre sentit,
Puis assez loin ses compagnes
Parmi les vertes campagnes
Gardaient leur troupeau petit.

Ah ! trop cruelle aventure !
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau
Sacré pour son hyménée,
Qui l’attendant, l’a menée
Au lieu du lit, au tombeau.

Et vous, nymphes fontainières
Trop ingrates et trop fières,
Qui ne vîntes au secours
De cette jeune bergère,
Qui faisant la ménagère
Noya le fil de ses jours.

Mais en souvenance bonne
De la bergère mignonne,
Émus de pitié, les dieux
En ces pierres blanchissantes
De larmes toujours coulantes
Changent l’émail de ses yeux.

Non plus yeux, mais deux fontaines,
Dont la source et dont les veines
Sourdent du profond du cœur ;
Non plus cœur, mais une roche
Qui lamente le reproche
D’Amour et de sa rigueur….
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LA PIERRE DU COQ
DITTE GEMMA ALECTORIA

A la France.


OYSEAU qui de garde fidelle
Dessillé fais la sentinelle
Sous le silence de la nuict,
Réveillant d'une voix hardie
La troupe de somme engourdie
Et de paresse, à ton haut bruit.
  Oyseau à la creste pourpree
Compagnon de l'Aube doree,
Trompete des feux du Soleil,
Qui te perches à la mesme heure
Qu'il plonge en mer sa cheveleure
Pour se rendre alaigre au travail.
  N'estoit-ce assez que l'arrogance
De vostre oeil domtast la puissance
Et l'ire des Lions plus fiers,
Sans que pour la vaillance acquerre
S'endurcist encor ceste pierre
Au ventre creux de vos gesiers ?...
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Le désir



Celuy n'est pas heureux qui n'a ce qu'il désire,
Mais bien-heureux celuy qui ne désire pas
Ce qu'il n'a point : l'un sert de gracieux appas
Pour le contentement, et l'autre est un martyre.


Désirer est tourment qui bruslant nous altère
Et met en passion ; donc ne désirer rien
Hors de nostre pouvoir, vivre content du sien,
Ores qu'il fust petit, c'est fortune prospère.


Le Désir d'en avoir pousse la nef en proye
Du corsaire, des flots, des roches et des vents :
Le Désir importun aux petits d'estre grands,
Hors du commun sentier bien souvent les dévoye.


L'un poussé de l'honneur, par flatteuse industrie
Désire ambitieux sa fortune avancer ;
L'autre se voyant pauvre, à fin d'en amasser
Trahist son Dieu, son Roy, son sang et sa patrie.


L'un pipé du Désir, seulement pour l'envie
Qu'il a de se gorger de quelque faux plaisir,
Enfin ne gaigne rien qu'un fascheux desplaisir,
Perdant son heur, son temps, et bien souvent la vie.


L'un pour se faire grand et redorer l'image
A sa triste fortune, espoind de ceste ardeur,
Soupire après un vent qui le plonge en erreur,
Car le Désir n'est rien qu'un périlleux orage.


L'autre esclave d'Amour, desirant l'avantage
Qu'on espère en tirer, n'embrassant que le vent,
Loyer de ses travaux, est payé bien souvent
D'un refus, d'un dédain et d'un mauvais visage.


L'un plein d'ambition, désireux de parestre
Favori de son Roy, recherchant son bon-heur,
Avançant sa fortune, avance son malheur,
Pour avoir trop sondé le secret de son maistre.


Désirer est un mal, qui vain nous ensorcelle ;
C'est heur que de jouir, et non pas d'espérer :
Embrasser l'incertain, et tousjours désirer
Est une passion qui nous met en cervelle.


Bref le Désir n'est rien qu'ombre et que pur mensonge,
Qui travaille nos sens d'un charme ambitieux,
Nous déguisant le faux pour le vray, qui nos yeux
Va trompant tout ainsi que l'image d'un songe.
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Vidéo de Rémi Belleau
Rémy BELLEAU — Le septième astre de la Pléiade (Chaîne Nationale, 1953) L’émission « Les petits renaissants », par Marcel Lupovici, diffusée sur la Chaîne Nationale le 21 novembre 1953. Guitare : Mildred Clary.
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