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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A celles et ceux qui ont été traversés par Dieu. Attention, je ne parle pas ici des dieux des hommes. Je parle de ce que l'on appelle dans le langage courant l'instant de grâce, cette conscience fugace qu'il existe un plus grand que nous, celui-là même qui nous relie au meilleur de nous-mêmes, cette gratitude indépendante de toute matière ou de toute pensée, Dieu en langage universel. Chacun vivra cette expérience au détour d'un paysage immense, d'une perte déchirante, d'une lumière boréale, d'un poème ou d'une peinture. L'artiste accompli est connecté au Cosmos et celle et celui qui regarde son oeuvre est à son tour touché. Et c'est chaque fois bouleversant.

Florence Ben Sadoun nous transporte dans ce bouleversement que lui a provoqué la peinture de Joan Mitchell et nous raconte cette femme dont elle aurait aimé être intime au point de partir à la rencontre de ses proches et devenir son amie imaginaire. Touchant de sincérité et juste de couleurs, ce voyage nous promène dans un certain XXème siècle, celui des artistes et du marché de l'art. Nous évoluons de conserve avec d'une part l'auteur et d'autre part la peintre Joan Mitchell si sensible et si farouche dans un univers qui charrie la liberté à tout prix et le sexisme en tous genres, la peinture comme un travail aussi exigeant que sa passion est dévorante, l'abandon et la mort.

En fonction de nos centres d'intérêt, certains passages nous parlent plus que d'autres. J'ai personnellement adoré la rencontre avec Paul Auster et Samuel Beckett. Est décrit dans ce chapitre le lien réciproque et indicible entre le peintre et l'écrivain, ce lien qui les autorise à parler l'un de l'autre dans un respect et une compréhension infinis de ce que signifie : travaille, regarde, ressens.
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Alors que la Fondation Louis-Vuitton présente à la fois une exposition rétrospective et une présentation en miroir des oeuvres Joan Mitchell et de Claude Monet, Florence Ben Sadoun publie ce qui n'est pas une biographie classique, mais bien un exercice d'admiration envers une artiste peintre très mal connue de ce côté de l'Atlantique.
Au fil des chapitres, la journaliste nous conte comment sa passion pour sa peinture l'amène à découvrir une artiste géniale, une femme au sale caractère, une personne pour qui sa liberté de créer et de vivre comme bon lui semblait passait au-dessous de tout. Affranchie, amoureuse, intransigeante et travailleuse, Joan Michell montre non seulement un tempérament bien trempé, mais aussi un talent unique, enfin reconnu à son juste titre.
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Biographie à dévorer sur l'artiste peintre avec en creux l'autobiographie de l'auteur sur sa passion pour celle-ci. Parfait pour prolonger l'exposition qui est terminée de la fondation LV ou si on l'a ratée pour y remédier d'une autre manière.
C'est une véritable déclaration d'amour qui nous est délivrée mais sans fard, qu'il s'agisse de son tempérament tumultueux, de l'alcool ou de ses blessures intimes.
Néanmoins il faut souligner que Joan Mitchell n'a pas eu le parcours d'une artiste maudit. Issue d'un milieu aisé, elle se fera connaitre en faisant partie du groupe de New York 9th street art exhibition (avec notamment Pollock, de Kooning, Lee Krasner, Franz Kline, etc.) et très vite elle pourra vivre de son art.
On la classe dans le mouvement des « expressionnistes abstraits », mais elle n'aime pas être enfermé dans une catégorie. Elle s'est tournée vers l'abstrait car elle ne cherchait pas à reproduire la nature mais à exprimer ce que le souvenir d'un paysage lui inspirait, ce qu'il avait imprimé en elle.
Elle exécrait le monde de l'art, pas les artistes, et était connue pour son caractère irascible. Au terme de 24 ans d'amour avec l'artiste Riopelle, elle en tirera comme leçon : « Je ne recommande pas de vivre avec un autre artiste. Quelqu'un se fait écraser ».
Avec un tel tempérament, on a du mal à imaginer qu'elle pouvait souhaitait disparaitre derrière ses oeuvres et pourtant elle n'aimait pas signer ses toiles ou leur donner un titre :
« on sait bien que les peintures arrivent finalement seules devant le spectateur, parfois même sans nom d'auteur, ni de titre ».
« Je deviens les tournesols, le lac, l'arbre. I do no longer exist”.
Elle a vécu une grande partie de sa vie en France, à Vétheuil et y a terminé ses jours, il était temps que nous lui rendions hommage, et j'espère que d'autres expos suivront !

Lien : https://lechameaubleu.fr/
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