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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans la continuité de ses premiers romans, Clément Bénech signe avec Un amour d'espion un livre divertissant, bien dans l'air du temps, sentimental mais pas trop, à suspense, mais sans excès, bref un divertissement qui n'a d'autre prétention que d'amuser et de faire réfléchir, un peu, à la nouvelle carte du tendre revisitée par les réseaux sociaux. L'intrigue patine parfois, trouvant sa source dans la mission confiée à un ami par une jeune femme amoureuse d'un critique d'art d'origine roumaine, fort mystérieux sur son passé. La mission consiste à suivre cet individu dans ses pérégrinations new-yorkaises et à essayer d'en savoir plus sur ses faits et gestes au pays de Dracula, du temps de Ceausescu. Conversations sur Facebook, photos Instagram, le récit baguenaude sans se prendre trop au sérieux et l'on trouve parfois le temps un peu long. La fraîcheur et la délicatesse que l'on a découvert dans L'été slovène, du même auteur, ne se sont pas évaporées tout à fait mais un peu plus de profondeur n'aurait pas été inutile.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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L'idée est très originale : quitter la France pour rejoindre une amie à New-York qui débute un nouveau job, afin de mener l'enquête sur un homme qu'elle a rencontré grâce à une application pour smartphone, dont elle ne sait pas grand chose, et qu'elle soupçonne de pouvoir être dangereux.

Le projet littéraire de l'auteur est transparent : construire cette histoire comme un vrai roman, de la littérature française (dans sa construction, son écriture, ses images et quelques fulgurances) tout en inscrivant cette littérature (peut-être jugée vieillotte ?) résolument dans l'air du temps.

C'est assez exaltant au départ, on a envie de le suivre. Et au milieu du bouquin, j'ai fini par trouver ce postulat lassant.

D'abord, parce que la promesse narrative n'est pas tenue : il n'y a pas vraiment d'enquête ! C'est un roman sur ce personnage mystérieux, dont le narrateur-protagoniste nous raconte la vie, les blessures, le travail, en oubliant pendant plus de 150 pages de nous faire vivre ses investigations. Il semble que l'auteur s'en rappelle tout d'un coup et se force à quelques filatures... En reste un sentiment étrange : le portrait de ce roumain énigmatique est tout à fait saisissant, c'est un bon personnage, intriguant, bien brossé, qui nous donne envie d'en savoir davantage. Mais tout se déroule un peu comme si cette idée (centrale et passionnante) avait été mise au service d'un "défi" littéraire qui ne l'est pas.

Du coup, l'introduction d'images, de photos, de captures de smartphone ou les petits schémas du narrateur n'ont plus vraiment d'intérêt.

Au final, je suis très partagé : la plume de Clément Bénech est agréable, il a un vrai regard, mais quelque chose d'artificiel (parfois même d'un peu prétentieux ou parisien) a rendu cette lecture assez désagréable passé la première moitié. A découvrir donc, pour se faire son opinion.
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J'ai bien aimé ce livre, sans prétention, mais dont la lecture est agréable. le narrateur du livre, étudiant à Paris, est en train de naviguer sur facebook lorsqu'une de ses amies, Augusta, lui propose un voyage insolite : venir la rejoindre à New York pour enquêter discrètement sur son petit ami Dagan, accusé systématiquement de meurtre sur un forum par un internaute anonyme. Je me suis sentie embarquée dans l'histoire, sans m'en rendre compte, et j'ai décidé de me laisser faire, de laisser l'auteur me mener où il le voulait. Pendant plusieurs pages, je n'ai sincèrement pas eu la moindre idée d' où Clément Benech désirait m'emmener, l'histoire prend quelques virages, s'éternise par moments, réalise quelques rebondissements à l'intérêt discutable. L'ouvrage cible principalement les multiples travers des réseaux sociaux ainsi que des applications de rencontres sentimentales, traitées sous un angle éminemment parodique et malicieux. La jeunesse de l'écrivain perce sous sa plume, son "amour d'espion" est nonchalant et porte un regard désabusé sur ses concitoyens : "au fond, j'ai l'impression que nous ne sommes plus que des Marco Polo parodiques". Parfois lassant, le style de Clément Benech n'en reste pas moins intéressant et dit quelque chose du monde dans lequel on vit.
Lien : https://lorenaisreadingabook..
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« It's a match! »* : c'est par cette formule lapidaire qu'a débuté l'histoire d'amour entre Augusta, une jeune Française fraîchement débarquée à New-York, et Dragan, un critique d'art roumain d'une quarantaine d'années… Leur point commun ? S'être tous les deux inscrits sur l'application de rencontre Tinder. Ce subtil mélange entre numérique et réel nous est proposé, en cette rentrée littéraire, par le jeune auteur Clément Bénech, dans Un amour d'espion.

Si la couverture colorée et affublée de flamants roses peut paraître séduisante, ce n'est cependant pas elle qui m'a donné envie de lire le roman ; et s'il ne m'avait pas été indiqué en lecture scolaire, je crois très sincèrement que je serais passée à côté.

Le thème des réseaux sociaux, abordé dans le roman, m'a laissé un goût amer de « déjà-vu ». Cependant, il faut le reconnaître, Clément Bénech traite Tinder de manière différente puisqu'il ne sombre ni dans une apologie, ni dans une réprobation complète de l'application. C'est avec un regard à la fois critique et enjoué, qu'il explore plutôt les péripéties qu'un tel outil peut engendrer. L'auteur nous démontre notamment comment les réseaux sociaux affectent les relations amoureuses et en quoi ces derniers sont une nouvelle forme de contrôle. Ainsi, on surprend Dragan en train d'analyser chaque photo postée par Augusta sur Instagram afin de déterminer si cette dernière est en couple ou non, et de retrouver cette fille pour qui il a eu un coup de foudre …

Puis, une fois le duo Dragan-Augusta formé, l'auteur exploite à nouveau l'outil Internet pour dérouler toute une intrigue autour du critique d'art. En effet, la méfiance d'Augusta vis-à-vis de Dragan est déclenchée par un commentaire menaçant, posté hebdomadairement et de manière anonyme sous les chroniques artistiques du quadragénaire. Ce simple commentaire va occasionner une course-poursuite rocambolesque, digne d'un grand roman policier. Mais plus qu'un moment d'action, la traque du roumain Dragan est aussi, pour Clément Bénech, une occasion de nous rappeler en filigrane un pan d'histoire sous Ceausescu.

J'ai particulièrement apprécié la narration et le rythme de l'histoire : le lecteur emboite le pas du narrateur dans son enquête, pour comprendre, au fur et à mesure, qui est vraiment Dragan. C'est également à travers les bribes de souvenirs d'Augusta, à propos de son histoire avec Dragan, que l'on devient de plus en plus familier avec le critique d'art. Cette écriture en « instantanés », rapide et saccadée, est savamment contrebalancée par des passages plus lents et plus descriptifs.

Il me semble également que ce roman contemporain mérite d'être salué pour la méditation parfaitement orchestrée qu'il propose entre direct et indirect. En effet, Dragan est présenté comme un homme de l'indirect, puisqu'à la fois issu d'une nation policée et descendant de son « pope de père » (p. 120). Or ce personnage est volontairement placé dans une société qui exige de l'efficacité et du direct. Plus de filtres, plus de retenues, Tinder et son principe de « on match, on se rencontre et plus si affinités » est l'exemple par excellence du direct.

Par ailleurs, l'aspect visuel du roman a retenu toute mon attention. En effet, en plus du texte, Clément Bénech offre au lecteur des reproductions de profils Tinder, de photos Instagram, de conversations Facebook (avec l'écriture relâchée qui en découle…) ou encore de cartes Google Maps. Ces éléments de réel insérés dans le texte permettent de jouer sur le clivage entre réalité et fiction. Pour accentuer plus encore ce décalage, l'auteur malicieux s'est amusé à glisser dans son oeuvre des petits « clins d'oeil » : des faits de sa vie ou encore des photographies de ses amis (notamment de la Youtubeuse « Solange te parle »).

En somme, je me souviendrai d'Un amour d'espion de Clément Bénech comme d'un roman empreint d'humour (on peut trouver de nombreux passages comiques, notamment lorsque Dragan se bat avec un flacon de shampoing difficile à ouvrir), un roman sans prétention, mais dont la lecture est récréative.

* « ça colle, ça marche ! »
Lien : https://mastereditionstrasbo..
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Rencontrer le grand amour sur Tinder, c'est possible ? Augusta l'a cru quand elle a rencontré Dragan, brillant critique d'art venu de Roumanie... Jusqu'à ce qu'elle le soupçonne de cacher un lourd secret. Ni une ni deux, elle charge une connaissance, notre narrateur, de la rejoindre à New York pour mener l'enquête. Comme dans ses précédents romans, Clément Bénech nous promène aux côtés de ce héros qui lui ressemble, éternel étudiant un peu gauche dont les aventures touristico-policières prêtent à sourire. La comédie pourra paraître un brin légère, voire frivole, mais on est sensible à la façon dont la narration et l'écriture de Clément Bénech intègrent la présence constante des réseaux sociaux dans la vie des personnages, rendant ainsi compte, fait encore très rare en littérature, d'une réalité contemporaine pourtant devenue banale.
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Un petit roman sympathique, plutôt bien écrit (malgré quelques tocs de langage). Cette lecture fort distrayante raconte une amourette à l'ère 2.0 et les suspicions qui en découlent : Augusta amoureuse de Dragan, roumain journaliste dans l'art immigré à NY, le fait suivre par un de ses amis pour percer à jour un commentaire "asasin" qui revient comme une menace.
Facebook, article en lignes et commentaires associés, sites de rencontres en ligne, mappy... l'écrivain joue avec nos travers contemporains de l'ultra connexion et de notre désirs de tout voir, tout savoir et tout contrôler surtout le plus anecdotique.
Un livre qui se lit comme on regarde une bonne série (Friends, How I met your mother), sympathique mais pas indispensable.
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Clément Bénech a une désinvolture dans l'écriture qui fait son charme :

« Et puis les marginaux ont toujours piqué ma curiosité, sans doute parce que je n'en suis pas un. »

C'est le genre de phrase qui lance plutôt bien un roman, non ?

Une autre :

« Au fond, j'ai l'impression que nous ne sommes plus que des Marco Polo parodiques. »

Bien sûr, ce qui est censé être une critique des voyages et des réseaux sociaux n'est en réalité qu'une bête histoire de non-amour, qui fleure un peu l'arnaque par moments. Mais, dans son écriture, Clément Bénech est un observateur honnête de la nature humaine.

Il sait en outre parler d'autre chose que de lui-même, ce qui est reposant.
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Un sujet original, une écriture très classique, des inserts iconographiques surprenants.
Mais une histoire assez fade.
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