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EAN : 9782080277336
304 pages
Flammarion (11/01/2023)
3.27/5   135 notes
Résumé :
Issu d'une lignée d'architectes et d'ingénieurs bordelais, Romain d'Astéries a décidé de rompre avec la tradition familiale. Pour lui, ce sera l'enseignement. Et qu'on ne lui parle pas de Bordeaux, c'est en Guyane que le futur professeur a demandé son affectation : il pourra explorer là-bas des pédagogies nouvelles, en toute liberté, loin des siens comme du rigorisme des programmes officiels. Mais un bug du logiciel de l'Education nationale l'expédie finalement en A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 135 notes
Candide en salle des profs !
Romain d'Astéries a la particule qui lui pèse. Ce fils de notables bordelais, label bleu, né avec un pull enroulé sur les épaules à la place du cordon ombilical, est le vilain petit magret de la famille. Il ne sera ni architecte, ni ingénieur mais… professeur de français. Et pas question pour lui d'exercer dans le petit nid feutré d'un établissement privé de la ville fréquenté uniquement par de petits cannelés bien peignés déposés par un chauffeur en Cayenne. le jeune homme s'est converti à une nouvelle religion, le pédagogisme et il veut évangéliser la Guyane de ses grands principes éducatifs positifs et innovants, incompatibles avec son petit confort bourgeois.
Comme l'informatique peut être taquin, l'idiologue hors sol qui ne manquent pas d'idées se retrouve finalement affecté au fin fond de l'Auvergne. Un volcan s'éteint, un crétin s'éveille. Une autre forme d'exotisme et atterrissage culturel qui ressemble à un crash car les méthodes en vigueur dans son établissement ont pour lui l'âge du Puy-de-Dôme. Contrôle surprise.
La directrice du collège, malgré ses cheveux rouges, ne jure que par l'apprentissage des fondamentaux et la transmission des savoirs. Des hérésies pour l'apôtre de la co-construction, de l'enfant sachant par essence, qui veut décloisonner les matières, déboulonner les classiques, abroger les devoirs et qui vivrait la restauration de la dictée comme le rétablissement de la peine de mort. Mort aux devoirs ! Les leçons, c'est pas à la maison !
Le jeune prof, insensible aux coups de règles, obnubilé par l'épanouissement de l'enfant et un peu moins par la transmission de connaissances, développe des heures de « sport-français » avec un collègue, délocalise ses cours pour des randonnées sauvages et se passionne pour la jeune élève Popescu, dont le pédigrée titille sa passion pour l'altérité : la reconnaissance de l'autre dans sa différence. On voit le genre.
A la célébration du centenaire de l'établissement avec une commémoration en uniformes, Marseillaise et danse folklorique, Romain va répliquer par l'organisation d'un jumelage éducatif avec une école roumaine et voyage scolaire sur place.
Le roman de Clément Benech est une comédie qui mériterait d'être au programme du Capes. Un peu comme Patrice Jean, avec son dernier titre « Rééducation nationale », le récit oppose avec le drapeau blanc de l'humour les méthodes de l'Education Nouvelle à ses contempteurs estampillés vieux réacs ronchons. Chaque camp affute ses compas, tu vas voir ta gueule à la récré, mais finit par se rabibocher à la cantoche autour d'une bonne macédoine ou d'un menu alternatif au bon goût.
J'ai trouvé le ton du récit aussi drôle que moqueur, ce qui permet à l'auteur d'éviter le piège du pamphlet et tous les personnages du roman finissent par être attachants, y compris le Don Quichotte du cahier à spirales. Certains passages, comme la rencontre avec la famille de la petite Popescu, sont vraiment très réussis. L'humour permet d'alléger la caricature et de compenser le manque d'incarnation des élèves qui jouent un rôle trop secondaire dans le livre.
Tout cela n'est pas trop réaliste ou sérieux et c'est tant mieux. J'ai toujours préféré la récré aux cours magistraux.



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Rejeton de la bonne bourgeoisie bordelaise, Romain d'Astéries s'est engagé dans la profession de professeur de français, contrairement à ses ancêtres ingénieurs et architectes. Après avoir été reçu au Capes, il a été stagiaire pendant une année scolaire dans un collège du centre de Bordeaux et a suivi en parallèle les cours de l'ESPE (École Supérieure du Professorat et de l'Education), qu'il appelle l'« Institut ». Là, lui ont été inculqués tous les préceptes du pédagogisme le plus avant-gardiste, qu'il a reçus avec délectation car ils étaient en parfaite adéquation avec ses propres idées. En effet, idéaliste, il se rêve en pourfendeur de la bourgeoisie dont il est pourtant issu et en promoteur de tout ce qui peut aller dans le sens de l'égalité, même mal comprise. Pour son premier poste, il a demandé la Guyane, afin de mettre en application ces idées sur un terrain propice. Comme c'est une académie peu demandée, il est sûr de son coup. Malheureusement, l'algorithme qui détermine les affectations commet une erreur incompréhensible mais irrattrapable et il est envoyé dans un village rural au fin fond de l'Auvergne. ● le roman a un ton guilleret qui n'est pas désagréable et l'on suit sans déplaisir les tribulations de Romain dans son village de Chaudezat et dans ses aventures pédagogiques. ● Précisément, la pédagogie véhiculée par l'ESPE, pour caricaturale qu'elle paraisse, est malheureusement très proche de la réalité. L'auteur pourfend par exemple « cette incitation constante à ‘être nous-mêmes' [donnée par l'ESPE aux professeurs stagiaires] et à nous opposer à l'institution, venant de ses représentants qui étouffaient toute contestation ». Il se moque aussi du vocabulaire pédagogiste : « Tes élèves se bastonnent, ils appellent ça un ‘conflit sociocognitif' ! […] Et un chahut au moment de s'asseoir, ça devient un ‘groupe en motricité' », et de sa philosophie : « un bon professeur n'apprenait il pas plus de ses élèves que ses élèves n'apprenaient de lui ? », que Romain admire mais qu'il met difficilement en pratique, car c'est avant tout un théoricien hors-sol déconnecté de la réalité (même s'il pense le contraire et souhaite ouvrir l'esprit des élèves à l'extérieur et à l'altérité) : «— Et voilà un champ de maïs, s'enorgueillit à voix haute Romain en reconnaissant au-delà d'un barbelé les épis de la fameuse céréale. le maïs, vous le voyez dans votre assiette… mais il a bien fallu qu'il pousse, d'abord ! Vous savez, les aliments ne vous sont pas apportés par une cigogne ou un ragon… — En l'occurrence, monsieur, l'interrompit une jeune fille, ce n'est pas du maïs pour les humains, c'est du maïs pour nourrir les bêtes. — Ah bon ? Et comment sais-tu cela ? demanda Romain, sur un ton où la curiosité le disputait à l'agressivité. — C'est le champ de mon père, monsieur. — Ah oui. (Romain déglutit lentement.) Oui, forcément. Enfin, ça reste du maïs, que je sache. » ● En revanche, la principale du collège issue en droite ligne des années 1950 manque cruellement de vraisemblance, de même que la famille roumaine et la petite plaisanterie à laquelle elle se livre. ● du reste, je n'ai pu m'empêcher de penser, dans ce choix de Roumains, que l'auteur avait évité assez lâchement de prendre pour personnages des immigrés extra-européens de peur de ne plus être politiquement correct. ● Même s'il se veut une satire, je trouve que ce récit est simpliste, un peu à la manière d'un roman destiné à la jeunesse. Il se laisse lire, certes, mais avec ses prémices on pouvait faire beaucoup mieux, me semble-t-il.
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Avec les romans de Clément Bénech on voyage hors de l'hexagone.
L'été slovène nous plonge dans des paysages idylliques de Slovènie ( lac de Bled) . Ce premier roman était considéré comme prometteur, à juste titre !
Un amour d'espion nous envole à New-York. Lève-toi et marche se déroule à Berlin.
De toute évidence, l'auteur a beaucoup voyagé et on ne s'étonne donc pas du choix de son héros, Romain. Ce jeune professeur de français tout juste titulaire, a opté pour un poste en Guyane dans Un vrai dépaysement. Mais bug informatique , tous ses plans avortés. Et même si l'erreur est reconnue, pas de recours possible, démarches vaines. Devant son insistance, on lui répond «  qu'il est impossible de revenir en arrière », «  l'algorithme a parlé » ! L'auteur pointe ainsi les défaillances des systèmes informatiques et leurs limites.
Mais où rêvait-il donc d'enseigner ? En Guyane, d'ailleurs il avait déjà acheté une moustiquaire, une touque, un miniventilateur de voyages...
Le roman débute le 21 juin 2013, à Bordeaux, lors de l'inauguration en grandes pompes du pont Montesquieu. le sémillant architecte, de 35 ans, qui a droit à son portrait en dernière page de "Sud Ouest" , n'est autre que le frère de Romain .On subodore que le discours d'Aurélien d'Astéries, a mis mal à l'aise son jeune frère qui n'embrasse à la rentrée qu'une carrière de prof. A cela s'ajoute la remarque désobligeante , « la schadenfreude » du père, d'un milieu bourgeois.
A quand donc son portrait dans la presse pour « clouer le bec » à sa famille ?
On suit son arrivée à Chaudezat, un trajet interminable, puis son installation chez son logeur, le père Grange, dans un ancien couvent des Ursulines. Sa rencontre avec le maître des lieux à fourrure est épique ! Dès son arrivée, il appelle sa mère pour la rassurer.
Puis on assiste aux premiers cours du professeur de français, aux expériences transdisciplinaires avec Fabien, le prof de gym. Tous deux, zélés, désireux d'appliquer les méthodes inculquées l'année de formation. On se salue avec des « checks », on dispose les tables autrement. Il y aura l'atelier crêpes pour travailler le texte injonctif, puis la sortie nature, sous le boisseau, émaillée d'un incident.
La principale ne manque pas d'intervenir, elle convoque Romain, le met en garde, le menace même d'écrire au ministre en cas de récidive. Suspense.On vit au rythme du collège, des congés de Romain qui doit s'adapter au climat hivernal. «  L'hiver à Chaudezat ressemble à une pente que l'on gravit vers de hauts plateaux où se trouvent des jours meilleurs ». Noël sera sans revoir sa famille.
Le collège Blaise Pascal fêtant son centenaire, on assiste au « happening » des commémorations. de nouveau un épisode festif, grandiose, qui met en ébullition !
On suit avec fébrilité le nouveau projet que l'enseignant motivé initie, autour de la Roumanie, désireux d'ouvrir ses élèves à d'autres cultures. On sait combien, en France, l'apprentissage des langues est une catastrophe. Il espère pouvoir impliquer son élève Jeanne Popescu ( que le mot « gauloise » insupporte) et ses parents. de plus le roumain est une langue complexe.
Les préparatifs de «  ce voyage à dessein » suscitent l'effervescence. Apparier les correspondants , un vrai casse-tête. En avril débutent les échanges virtuels. Passons au crible quelques-uns de la riche galerie de personnages qui gravitent autour de Romain, le trentenaire aux «  Wallabees  en daim», le gaffeur, qui confond une deux -chevaux avec une 4L. Parmi les plus marquants ou essentiels.
D'abord le père Grange, son logeur et cuisinier bienveillant, aux cheveux gris mi-longs ondulés, à l'esprit maternel ,dont le chat somnambule a causé à Romain une belle frayeur la première nuit.
Nouvelle rencontre animale terrorisante, celle causée par les rugissements de l'animal de compagnie de la famille Popescu ,le jour où il est invité chez eux. Une famille aux coutumes immémoriales, ( certaines surprenantes). Et pour Romain il a fallu se plier au proverbe : «  A Rome, fais comme les Romains », enfin ici les Roumains ! Repas pantagruélique à vomir ( sarmale, mici.. »). Episode théâtral épique! Comme un baptême du feu !
Une mauvaise blague à son insu, d'après son logeur.
Quant au pilier de l'établissement Blaise Pascal, Mademoiselle Angela Combes, « coiffée à la garçonne », elle arbore une chevelure rouge vif , « un costume en velours côtelé vert émeraude ainsi que des brodequins en box-calf ». Une principale, à la «  carrière au crépuscule » qui brandit souvent sa canne en bois «  semblable à un malika basque » dont le pommeau convoque Jules Ferry ! Sa façon de s'adresser à ses ouailles choque dans ses répliques familières à Romain: « jeune biquet », «  espèce de mule », quand il lui rappelle qu'il n'est «  pas payé pour faire le mariole ».

Fabien Bedenne, l'adonis béarnais amoureux d'une collègue, le prof de gym qui a travaillé en binôme avec Romain. Addict à son écran, il se fait tancer par Angela ! L'acrobate qui retombe mal et rentre de Roumanie, le coude plâtré ! Et enfin son ami complice, Henry Regamey, connu l'année de leur stage, avec qui il échangera beaucoup par mails. Ils évoquent , à gorge déployée, le jargon de l'un de leurs formateurs! Ainsi une bastonnade devient «  un conflit sociocognitif ». le chahut devient " un groupe en motricité".
Ils fustigent les méthodes de pédagogie qu'ils ont dû intégrer pour « apprendre à apprendre », lors d'ateliers spécifiques.
C'est à lui que Romain se confie, relate le voyage scolaire en Roumanie.
Les tribulations de ce professeur débutant conduisent à des situations cocasses , qui auraient de quoi alimenter un scénario!
Le dépaysement provient de tous ces mots étrangers ou régionaux qui ponctuent le livre, comme : « kakémonos, Schadenfreude, garimpeiros, adishat, kintsugi., quesadillas... » et de la pléthore de termes en italiques : «  dark side, shots »! L'originalité de ce livre vient de sa forme hybride qui échappe à toute classification !
Clément Bénech mêle récit en prose, dialogues, mails échangés entre les protagonistes, citations, croquis du monastère de Bârsana, portraits. On note dans ce roman de nombreuses références littéraires, étymologiques, et cinématographiques.
Le récit s'achève avec le séjour des élèves chez leurs correspondants, un nouveau chapitre foisonnant. Un voyage interminable de 35 heures. Trois jours d'immersion dans l'établissement roumain, activités diverses, visites pour les « ambassadeurs » de la France. Hélas, un accident conduit à une halte dans un hôpital. Des services saturés mais quelques billets peuvent faire accélérer la prise en charge.
L'épilogue relate le retour en apothéose pour Romain, comité d'accueil, discours du maire. Quel final ! Quel cadeau de fin d'année ! Une oeuvre d'art réalisée par « les artisans les plus habiles de Chaudezat ».
Comment pouvait-on imaginer une telle reconnaissance de la part de sa supérieure ! le voyage scolaire, en présence de la principale, a permis de réhabiliter l'enseignant tant décrié au début à cause d'initiatives marginales ! Elle fait d'ailleurs son mea-culpa pour avoir mal jugé Romain. Voici le blondinet adoubé par Mademoiselle Combes, qui loue sa « présence d'esprit » . Qui l'eût cru ?!
Et cerise sur le gâteau, une page dans " La Montagne", avec sa photo, une belle revanche sur sa famille !
Laissons le suspense quant à ses voeux pour l'année suivante...
Last but not least (1), comme le romancier a un esprit facétieux, il se paye l'audace d'inverser deux adjectifs dans une phrase, ce qui donne un sens étrange ! Au lecteur de saisir cette fantaisie ! Il multiplie les comparaisons surprenantes : «  ils se ressemblaient comme deux gouttes de liqueur de châtaigne. » Ou encore celle qui décrit le pays visité: " La Roumanie ressemblait à un gros poisson avec une courte queue."
D'aucuns voient en cet auteur un héritier de Marcel Aymé, Benoît Duteurtre, même de Vialatte, cité en exergue.
A lire par les enseignants qui retrouveront du vécu !
Un récit mâtiné d'humour, truffé de rebondissements, qui épingle la formation théorique des enseignants et son jargon. Ajoutons un neurone de plus à Romain et 5 étoiles à Clément Bénech sur Babelio !
Un coup de maître à saluer. Jubilatoire !
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Livre que l'on pourrait classer dans la grande famille des "feel-good" story.
C'est jeune, cela se passe dans l'éducation nationale, mais offre une vision différente, très décalée des productions majoritaires situées dans ce milieu.
On suit un jeune idéaliste fraîchement promu de l'INSPE (on voit encore des critiques "spécialisées" parler d'ESPE) et souhaitant appliquer les belles théories apprises dans un endroit encore possiblement améliorable. Ce sera donc... l'Auvergne...
Bon, soyons honnêtes, l'auteur semble prendre ses aises avec les rouages et les paradigmes de la grande machine à garder et trier les élèves.
Mais l'ensemble est rafraîchissant, les situations parfois cocasses et même si le scénario est prévisible, on suit avec le sourire la confrontation entre le fantasme et la réalité, entre le monde d'hier et celui d'aujourd'hui.
Oui, vraiment, un vrai dépaysement.

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Un jeune professeur sort de sa formation rempli de principes et d'idées nouvelles pour enseigner. Il se sent, arriviste, tant pousser des ailes de novateur et d'aventurier qu'il demande une mutation en Guyane. Il se retrouve en première affectation dans un petit village D Auvergne, avec une directrice qui apprécie peu les écarts : une (presque) vieille fille de la vieille école. On devine aisément la fin... L'auteur met en relation, l'enseignement qui a fait ses preuves face à l'innovation (risquée) d'autres façons d'enseigner ; une directrice, gardienne du passé, qui rappelle que l'enseignant n'est pas là pour avoir des idées mais exécuter un programme (!). A l'heure où l'Education nationale a fini d'insuffler des vocations, ce livre oblige à y réfléchir simplement (légèrement ?!). Cette histoire semble banale quand le sujet est plutôt grave.
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critiques presse (5)
LeMonde
24 mars 2023
Dans cette foire aux illusions perdues, Clément Bénech se paye les théories éducatives fumeuses et leur jargon. Il se moque avec un joyeux talent de ceux, si nombreux, qui veulent faire le bonheur des autres malgré eux…
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
07 mars 2023
Quand Grange ouvrit la porte pour accueillir ses amis, Romain sut que cette fois-ci, il n’y couperait pas. Depuis qu’il avait été envoyé dans ce petit village d’Auvergne en lieu et place de la Guyane rêvée, le jeune professeur de français avait plusieurs fois repoussé les assauts de son logeur, qui ne manquait pas d’idées pour le divertir.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
23 février 2023
Dans son quatrième roman, Clément Bénech met en scène un jeune professeur idéaliste aux idées pédagogiques révolutionnaires. Un héros obsédé par l'altérité qui, rêvant d'un premier poste en Guyane, se retrouve nommé malgré lui dans un collège au fin fond de l'Auvergne. De quoi nourrir une comédie décapante et bien ficelée.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Marianne_
20 février 2023
Prenez un enseignant convaincu par les pédagogies nouvelles, isolez-le dans un collège d’Auvergne, puis laissez décanter. « Un vrai dépaysement », le roman de notre collaborateur Clément Bénech, est une satire croustillante des méthodes de l’Éducation nationale.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeFigaro
03 février 2023
L'écrivain épingle avec une jubilation contagieuse les précieux et les ridicules de notre temps à l'oeuvre dans l'Éducation nationale.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
[ «  Oh, ça, c’est encore Romain, avec ses idées ! » Eh oui, c’est bizarre, une idée, ça ne se touche pas… Ça ne se mesure pas… Ça ne se vend pas au kilo…..On ne peut pas lui donner un coup de truelle pour la remettre droit… Passe encore, passe encore… ]
- Je crois que nous ne parlons plus la même langue… C’est vous qui m’avez appris à parler, et pourtant nous ne parlons plus la même langue, je m’en rends compte en ce moment même… Vous savez, aujourd’hui, nous sommes le 21 juin, c’est la Fête de la musique, et j’aurais aimé aller écouter un concert au VOID, place de la Victoire, mais non…
- Tu aurais raté l’inauguration du pont de ton frère ! S’exclama madame d’Astéries, indignée.
- Peut-être, pourquoi pas ? Cela m’aurait fait une journée entière sans parler de pont, de pont du soir au matin… Passe encore que je sois le vilain petit canard de la famille, le seul à ne pas manier les nobles matériaux, seulement les très douteuses idées… «  Oh, ça, c’est encore Romain, avec ses idées ! » Eh oui, c’est bizarre, une idée, ça ne se touche pas… Ça ne se mesure pas… Ça ne se vend pas au kilo…..On ne peut pas lui donner un coup de truelle pour la remettre droit… Passe encore, passe encore… Les blagues continuelles sur Romain le blondinet, le fils du facteur, passe encore… ...
- Passe encore, répéta Romain. Mais les mondanités, c’est au-dessus de mes forces ! Évidemment, vous, vous êtes si à l’aise là-dedans… Bordeaux et bien sûr tout le ban et l’arrière-ban, le Tout-Bordeaux. Bordeaux à droite, Bordeaux à gauche, Bordeaux en haut, Bordeaux en bas, que des Bordelais de la bordelaiserie… 25
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"Devant l’église Saint-Siméon, qui avait radicalement changé de culte puisqu’elle accueillait maintenant un cinéma,..." 31
" - Enfin, Romain… Pourquoi défends-tu cette mascarade ? Reconnais que c’est gavé con.. Tes élèves se bastonnent, ils appellent ça un «conflit sociocognitif» ! Sérieux ? Et un chahut au moment de s’asseoir, ça devient un «groupe en motricité»… "34
" - Autres mœurs, autres latitudes, autre pédagogie… En fait, tu es un altérophile !
- Oh, le barbarisme ! Fit Romain. Oh, la chimère gréco-latine ! "35
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- Détrompez-vous, dit-il aussitôt. En fait, nous avons un thème pour notre année.
- Ah oui ? repartit mademoiselle Combes d'un ton sarcastique. Laissez-moi deviner : le skateboard dans l'oeuvre de Ronsard ? Le triathlon chez Madame de Sévigné ? Les vies parallèles de l'abbé Prévost et de Michael Jordan ?
(page 111)
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- Bon, mon vieux, la suite du sketch... Je suis allé dîner avec le père Grange. Un vague plat régional, pas mauvais... Mais le bonhomme lui-même, typique ! Il rapportait tout à son village, à sa cuisine, à sa région.. L'Auvergne par-ci, l'Auvergne par-là... Mes recommandations, mes dépliants... Avec ces gens, c'est toujours "mes racines, ma maison, ma cuisine", et jamais les racines, la maison, la cuisine de l'autre. Penses-tu qu'il en aurait profité pour s'intéresser à la Guyane, non ! Toujours cette France qui s'enorgueillit - et rien au-delà de son ruisseau, de sa vallée... Le regard commence par soi, toujours. Et la curiosité, dans tout ça ? Bon, ce sont dix mois à tirer ici. Puis grandes vacances, et je débarque à Cayenne ! Après quoi, peut-être Mayotte, la Réunion... et enfin les lycées français de l'étranger. La vie est longue ! Et la nuit promet de l'être aussi.
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Tes élèves se bastonnent, , ils appellent ça " un conflit sociocognitif"! Sérieux?
Et un chahut au moment de s'asseoir, ça devient "un groupe en motricité"...
-Pfff.
Henri, de l'avis de Romain, était excessif dans sa condamnation de l'Institut.
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