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Citations sur L'Insigne du Boiteux (21)

Dimanche, 4 h 30.
Les lampadaires émergent du brouillard, accrochant des masques d’effroi aux cariatides du boulevard. Jeanne Lumet marche en évitant de justesse les flaques gelées et maudit celui qui l’oblige à sortir de chez elle à une heure pareill
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Il lui semble donc aujourd’hui que tuer la mère, une mère, les mères, c’est libérer enfin ses chances de laisser s’accomplir son destin contrarié.
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Dimanche, 9 heures.
Le Prince se lève.
Son réveil a sonné, comme toujours, une heure avant le moment où il commence à se préparer pour sortir. Pendant cette heure, immobile, il se dépouille du corps sublime en lequel, chaque nuit ses rêves le réincarnent. Quand il se dresse devant son miroir dan le faux jour du petit matin, il a cessé d'être l'enfant royal au regard pur qui était allongé dans son lit l'instant d'avant. Son corps s'est avachi, et son visage s'est transformé en la gueule aigre qu'il montrera au monde toute la journée . Il dit :"Mon trône a roulé à terre, renversé par l'ennemi aux mains hideuses.
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Je vais séparer tes membres, percer ton Coeur et broyer tes viscères.
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C'est curieux comme la vie peut être un bien précieux pour des gens à qui elle n'a fait aucun cadeau, alors que d'autres qui semblent avoir tout reçu d'elle la quittent volontairement.
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Dans le monde d'aujourd'hui, vous avez perdu vos références. Trop tordu, trop insensé...Vous, sous vos airs de brute, vous êtes un flic à l'ancienne, comme on les aimait, idéaliste et franc du collier
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Lundi, 20 h 30.

Le Prince soulève péniblement sa carcasse. Dans un instant, le svelte guerrier sacré qui se tapit dans son corps d’emprunt en sortira. Il prend soin de tirer les rideaux de l’appartement afin qu’aucun suppôt de l’ennemi ne puisse apercevoir son secret, puis il se dirige vers sa chambre et produit son arme sous le néon. « Voilà, dit le Prince en élevant l’instrument de sa justice au-dessus de lui, par ce coup divin, J’abolis le siècle qui M’a déshonoré. » Il abat l’arme qui siffle dans l’air. « Montre-toi, Satan ! Je te convoque à ta propre ruine. Souffle ton feu contre Ma poitrine et jette ta bave infecte au moment de mourir ! »…Mais comme souvent lorsqu’il est dans la joie de l’anticipation de Son triomphe, un souvenir ancien remonte alors en lui, qui le submerge d’amertume. Il est enfant. Sa mère hurle.

— Tant que tu parleras ce sabir ridicule, je ne t’emmènerai pas dans le monde, Francis.

— Je suis le prince de…

— Mais tu veux me rendre folle ? J’aurais dû te laisser mourir chez les Barbares, je crois. Ça te plaît tant que ça, ce que ton père m’a fait ? Hein ? Tu veux lui ressembler, c’est ça ? Mais je ne te laisserai pas lui ressembler, moi. Plutôt t’étouffer ou te noyer que te laisser devenir comme lui ! Allez ! Va-t’en ! Monte au grenier et ne reparaît devant moi que lorsque tu seras correctement habillé et que tu te seras décidé à parler français… Monstre ! Méchant enfant engendré pour mon malheur !

Il est seul. Quand Sa mère est partie, il redescend l’escalier sombre avec Son arme dans les mains, si lourde, et il sort dans la maison, prêt à affronter le danger, à le vaincre et à s’envoler vers Sa destinée royale.
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Je vous laisse avec un petit extrait: Falier fulmine en raccrochant son téléphone.
— Merde, à la fin. Ces journalistes à la con ont réussi à avoir mon numéro de poste. Vous avez vu ce barnum, en bas ? Priorité à l’information, je t’en foutrais ! Le goût du sang, oui !
Jeanne se tient sur le seuil du bureau. Bareuil la remarque le premier.
— Ma chère Jeanne ! Il ne faut pas rester dehors, voyons. — Je ne peux pas entrer dans une pièce avant d’en avoir observé chaque recoin. Ma névrose, sans doute. Bareuil roule jusqu’à elle et la guide vers une chaise, la seule qui soit rembourrée dans cet endroit où ce qu’on peut trouver de plus moelleux est l’épaisse fumée stagnante des Boyard de Falier.
— Il faudra employer un langage un peu plus châtié, commandant. Mais ce que veut Jeanne, ce ne sont pas des politesses, c’est pouvoir au plus vite envoyer au diable le foutu duo de l’infirme grand siècle et du flic mal dégrossi. Falier s’assoit sur son siège, qui grince sous lui.
— J’en avais contre la presse. Ils venaient à peine de se calmer depuis le coup d’Étampes, et là, rebelote. Je ne sais pas qui est le tordu qui les a prévenus, mais le fait est que je me coltine tous les journalistes de France depuis ce matin 8 heures. Il écrase sa cigarette au milieu des cadavres d’une dizaine d’autres. Contemplant le cendrier avec horreur, Bareuil proteste à sa façon. — La fumée ne vous dérange pas, Jeanne ? Ni non plus qu’un éminent représentant de la loi se moque bien de se l’appliquer à lui-même ?
Falier ne relève pas.
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Pendant qu’il la dévisage avec une minutie qui l’épouvante, elle cherche à apercevoir quelqu’un qui la débarrasserait de ce maboul, mais à portée de vue dans la purée de pois, la rue est vide maintenant.
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Trop grand pour elle, le bracelet fashion. Chloé avait absolument voulu l’emprunter à sa mère, quitte à maintenir toute la soirée la main plus haut que le coude pour ne pas le perdre. Il vient de glisser de son bras et roule jusqu’à la chaussure du Prince.
— Fais brûler l’encens de galbanum.
Détaler. Tant pis pour le bracelet. Se tirer tout de suite ! Courir se faire border par sa mère, ne plus haïr son père parce qu’il mange en faisant le bruit d’une vache qui boulotte une betterave, être sage, sage, sage, à partir de maintenant et pour toute la vie. « Si tu me sauves, mon Dieu, je serai tout le temps gentille. Je t’en prie… »
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