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Critique de Srafina


J'ai déjà lu Thierry Berlanda à travers L'affaire Creutzwald et Déviation Nord, deux polars se passant à notre époque moderne. J'aime ce sens du thriller mais aussi du terroir qu'à l'auteur.
Avec La louve de Mausecret nous plongeons dans une autre atmosphère, celle de la ville de Bourges en 1633 du règne de Louis XIII, au temps des persécutions des Huguenots et des épidémies de peste qui ravagent les contrées de l'époque.
Ce roman démarre par l'assassinat de deux bourgeois reconnus de leur communauté. L'échevin Archambault des Mousseaux aux ordres du bailli Claude Biet est chargé de résoudre l'affaire. Celle-ci le ramènera à ses plus amers souvenirs mais aussi au tréfonds de l'âme humaine, superstitieuse, cruelle, prête à tout pour ses intérêts.
A ses côtés, une jeune femme, accompagnée d'une meute de loups, lui viendra en aide. On la considère sorcière alors qu'elle n'est que femme. Et en cette époque il n'est pas facile de l'être si on ne se soumet pas aux dictats de la société et de la morale.
Une atmosphère sombre, lourde et oppressante. Tout est bien rendu à travers la plume de Thierry Berlanda. Il emploie un vocabulaire et une syntaxe d'époque qui nous transporte en plein 17ème siècle. Il m'a fallu beaucoup de concentration, bien que nombres de mots soient traduits en bas de page. La tournure des phrases demande une grande attention. Et il est jubilatoire de mettre en parallèle le parler des notables et celui du petit peuple qui emploie argot et patois. Tout cela produit une immersion totale dans cette ville du Berry où les guerres de Religion continuent à faire des ravages.
Les personnages sont intéressants, les joutes verbales entre Archambault et Jeanne qui ont des caractères bien trempés tous deux, nous les rendent attachant. Les dialogues entre les différents notables du conseil montrent la différence des corporations, le fossé entre les bourgeois, les nobles et le clergé. La politique du pouvoir royal et du clergé est omniprésent.
Et puis la présence de la meute de loups nous fait bien prendre conscience que l'homme est pire loup que l'animal, qui ne tue pas pour le plaisir mais pour se nourrir.
Comme vous l'aurez deviné j'ai beaucoup apprécié ce polar par son côté historique, humain, et linguistique.
Il me reste encore d'autres livres à découvrir de cet auteur, et je n'y manquerai pas.
Merci aux Éditions Christine Bonneton pour cette belle découverte.


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