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Citations sur Perle (16)

« Ça va passer, X, avec la Sainte Nuit, les huîtres et le vin, mes baisers et ma queue, les flammes et les marais. Tu es Lilith, enfantée par la nuit. Lilith ne pleure pas, la nuit de la naissance de l’enfant divin, elle le bouffe tout cru. »
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Faire l’amour à tes yeux et baiser ton cul, ça sera mon cadeau de Noël. Et toi, X, que veux- tu ? »
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Il s’est retourné en m’attirant contre lui pour se rendormir, le dos, les fesses et les jambes très exactement encastrés dans le S que formait mon corps. L’intense intimité du contact de sa peau lovée contre la mienne me médusait, son sexe en moi n’eût pas mieux fait, l’empreinte de son épiderme était un étonnant mot de passe qui forçait ma cuirasse. À l’intérieur j’étais toute guimauve, une barbe à papa filée au sucre de bite, princesse chaudasse en socquettes roses qu’Alanik bourrait de sa romantique et fantasque verge.

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Ma respiration profonde avait délocalisé ma conscience dans mon sexe devenu prodigieusement hypertrophié : il avait colonisé mon corps, bouffé mes viscères et mes organes, c’était un précipice érogène, la frénétique tumeur absorbait tout jusqu’à mon cerveau.
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Ce sont ces nuits- là où j’aimais particulièrement qu’il m’encule. J’aimais être enculée, j’aimais le mot qui horrifie et scandalise, le préfixe en qui engouffre dans l’abyssale syllabe cu , pensez donc le cul, l’anus, le sale qui sent louche, pas fait pour ça, contre nature alors que cette même nature l’a fait érogène, allez comprendre…
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Ça m’excitait toujours de basculer aux frontières du laid, là où la volupté peut se faire fulgurante.
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Le téléphone qu’il m’offrit ce jour- là était doté d’un logiciel espion capable de lui restituer tout ce qui se faisait ou se disait dans mon environnement proche, tout ce que je disais et faisais, une de ces merveilles technologiques que nos esprits malades peuvent concevoir dans notre vingt et unième siècle où il est interdit de fumer dans les lieux publics mais autorisé de mettre sur le marché avec force publicité des outils de flicage et de viol de la vie privée à la portée de toute personne avide de traquer et de fouiller la merde.
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En renonçant à savoir comment et pourquoi j’étais née et abandonnée, dans quelles couilles et matrice à défaut de cœur j’avais été conçue, j’avais gagné en liberté mais pas en légèreté. J’appris qu’il fallait chaque fois tomber pour se remettre debout à la manière d’un culbuto ; ma relation avec Alanik me révélait qu’une vie linéaire nous livre pieds et poings liés à la tombe, sur des rails, sans aiguillage. Rien de ce que pouvait concevoir notre imaginaire n’était invraisemblable puisque notre cerveau et notre conscience étaient aptes à l’inventer, à le formuler et que notre corps pouvait en éprouver les effets.
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« Tu as la couleur des ciels irlandais, X, ça vire du bleu au mauve, du mauve au sépia, du noir au rose en quelques heures. Tes sourires mouillés… Il y a toujours quelque chose d’humide en toi. Tu es une sphaigne, irriguée de rus, de ruisseaux et de canaux qui suintent par tous tes pores et orifices. »
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Je perdais toute notion de temporalité. Ses longs appendices se déroulaient et s’enroulaient autour de mes reins et de mon cou, visitaient et farfouillaient jusque dans ses tréfonds chaque orifice que mon corps abritait, ses ventouses pompaient mes seins et étiraient mes tétons comme des sexes miniatures, aspiraient ma chatte devenue prodigieusement vultueuse et endolorie ; sous l’obscène boursouflure fourmillait un essaim de mille petits orgasmes qui me faisaient disjoncter, et puis la créature s’abouchait à mon sexe et à mon anus, l’enlacement lent et souple déclenchait en moi une interminable agonie de jouissances, l’octopus m’avalait entière, désarticulée dans le resserrement de tous ses bras, un voile noir m’aveuglait, il siphonnait son foutre d’encre, giclait en cascade sur mon visage défiguré dans le cri muet de ma bouche privée d’oxygène. Jusqu’à la sidération. Comment dire que c’est justement sidérée, dans cet état de disparition de la pensée, que je me sentais paradoxalement vivante, lorsque mon cerveau n’était plus en mode automatique, capable de recevoir ou d’émettre la moindre information, le flux interrompu par le cataclysme, la conscience en lambeaux, du silence plein la bouche, la chair molle et sans densité. Cette mort cérébrale laissait mon être autonome flotter.
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