L'art des catacombes sortit, non point d'une peinture d'histoire, de paysage ou de genre, mais d'une véritable peinture en bâtiments. Les oeuvres les plus anciennes de cet art ont conservé la grâce facile et molle des fantaisies alexandrines traduites par les artisans païens; mais au II et au IIIe siècle le modèle s'appauvrit et le dessin se simplifie. Sur le fond de stuc blanc, les figurines ne sont que des silhouettes aux gestes de pantins, méprisables pour la plupart comme oeuvres d'art, à jamais vénérables comme les hiéroglyphes sacrés de la première pensée chrétienne.
Le nom du moine Hildebrand, archidiacre de l'Église, se lit encore, à côté du nom du pape Alexandre II, sur une des plaques de bronze qui sont les restes de la porte magnifique commandée à Byzance par un patricien d'Amalfi et offerte par lui à la basilique de Saint-Paul hors les Murs. Ce moine qui, à partir du milieu du xi' siècle, fut le coadjuteur et l'âme active de cinq papes, travailla avec une énergie terrible à restaurer le pouvoir pontifical et à l'élever au-dessus de toute puissance humaine.
Les premiers monuments de la Rome chrétienne, comme les vestiges préhistoriques de la Rome antique, sont des tombeaux. Les cimetières où reposèrent les fidèles des trois premiers siècles se trouvent disposés autour de la ville, en dehors des anciens faubourgs qui furent compris dans l'enceinte d'Aurélien. Ces cimetières étaient groupés le long des voies romaines, au milieu d'un chaos de monuments et de cryptes, dont les restes rappellent encore la rivalité des religions qui se sont disputé les consciences devenues indifférentes à la beauté des dieux grecs et à la majesté du Panthéon romain.
L'art où Rome triompha, jusqu'au milieu du IXe siècle, est la mosaïque: c'est de Rome sans doute que Charlemagne appela des mosaïstes pour décorer la coupole de la rotonde d'Aix-la-Chapelle, qui devait être son mausolée.