Tout est déconcertant dans la jeunesse de Donatello. Au commencement du quinzième siècle, les sculpteurs florentins étaient séparés en deux groupes; d'un côté, les sculpteurs de métal, pour la plupart orfèvres qui passaient de l'argent au bronze; de l'autre, les marbiers. Donatello avait tiré profit de son talent d'orfèvre à Rome, où, au dire de son biographe anonyme, il avait gagné quelque argent, de même que Brunellesco, à des ouvrages de joaillerie. De retour à Florence, il collabore aux travaux de la porte de bronze dont Ghiberti avait gagné la commande. Ceppendant, à partir de 1406 et jusqu'après 1420, Donatello ne travaille lui-même que le marbre.
Florence fut secoué, à la fin du siècle de Dante et de Giotto, par une crise qui, dans la ville où la puissance d'argent avaient déjà pris leur organisation moderne, fut une tentative de révolution sociale. Les salariés des petits métiers, - les «Ciompi», - serrés autour des cardeurs de laine, s'emparèrent des Palais de Bargello et de la Seignerie, devenus les forteresses de la bourgeoisie et du capital. Pendant quelques jours, le vrai peuple fut le maître de Florence; son triomphe dura peu et ne fit qu'accroître la puissance de l'aristocratie de commerçants et de banquiers qui avait depuis longtemps réduit à néant la noblesse militaire.