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3,89

sur 173 notes
Clémence, jeune fille de quinze ans, à peine pubère, poitrine plate, corps asexué, cheveux roux, points de beauté, ce n'était pas son jour le 29 de ce mois quand à la sortie de son immeuble, elle se fait violemment agresser. Tentative de viol échouée. À la fête de ses amis, son copain à qui elle raconte fébrile sa mésaventure ne saura lui répondre que cette phrase assassine : «Ce n'est pas si grave. Il ne t'a pas violée. Tu veux une autre bière? ».

Marquée, profondément traumatisée, Clémence décide depuis ce jour de se muer dans le silence. Si son petit ami ne peut comprendre la gravité, qui le pourrait. Certainement pas ses parents, monstre bicéphale qui ne posent jamais les bonnes questions et font tout de travers.

Ce roman donne tantôt la voix à une Clémence de quinze ans au sortir de l'agression et tantôt à une Clémence de trente ans, maquilleuse dans une usine de poupées sexuelles pour les hommes trop seuls. le parallélisme est assez fascinant entre le corps de Clémence devenu insensible, inutile, bon à rien et ces poupées mortes qu'on manipule à contre courant.

Delphine Bertholon plonge à merveille dans la psychologie d'une jeune fille souillée et saccagée. Elle met très bien en exergue les conséquences d'une telle agression en vulgarisant par exemple le besoin d'avoir le contrôle dans l'acte sexuel et de son corps pour venger l'innommable. Sans patho ni horreur, tout est dilué avec précision pour tracer au final le parcours d'une jeune fille dont la vie s'est arrêtée un soir à quinze ans.
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Clémence a 15 ans quand elle se fait agresser dans une rue au nom d'oiseau, par un homme qui la menace d'un couteau. Elle va réussir à le faire fuir avant qu'il ne la viole mais elle se mure dans le silence et elle ne peut se libérer de sentiments qui vont l'enfermer dans un monde où elle se sentira bien seule... L'aide de Damien, commandant de police, va-t-elle lui permettre d'avancer ?...
Dernier roman en date de la fabuleuse Delphine Bertholon, l'histoire de cette jeune femme traumatisée ne peut que nous toucher. Clémence, comme souvent dans les romans de l'auteur, est un personnage central puissant, omniprésent et qui se libère après une lutte sans relâche. Comme pour "l'effet Larsen", l'héroïne somatise ses blessures et corps et cœur ne font plus qu'un... Un magnifique roman sur une renaissance... Un auteur à découvrir de toute urgence si vous ne l'avez jamais lu !!!!
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Ce soir-là Clémence avait eu la permission de sortir, oh pas très tard. Il avait fallu palabrer avec « le monstre bicéphale », nom qu'elle donne à ses parents, jamais capables de prendre la moindre décision l'un sans l'autre !
L'adolescente s'était légèrement maquillée pour faire comme ses copines pour la fête de l'école.
Mais voilà, en chemin, elle fait la mauvaise rencontre, la rencontre avec le monstre, avec le connard, les seuls mots qui lui viendront pour qualifier celui qui lui a fait peur, qui l'a salie avec ses mots orduriers, qui l'a menacée avec un couteau.
La jeune fille n'a pas été violée, mais quelle différence ? Elle se sent sale, incapable de parler, de se confier, incapable d'expliquer l'inexplicable.
Elle vivra avec son terrible secret et son mal-être.
Devenue adulte, après un bref passage dans le cinéma, elle devient maquilleuse de poupées sexuelles destinées à des hommes trop seuls.
Tous les 29 du mois, date anniversaire de son agression, Clémence s'habille de façon provocante et part en chasse. A la recherche de quel exutoire ? La jeune femme devenue insensible multipliera les aventures,
« Des baises d'un soir réglées en fin de mois comme on le fait des factures. »
Delphine Bertholon donne alternativement la parole à la Delphine pleine de vie et de rêve et à la femme amère et sans illusion qu'elle est devenue. Les phrases courtes, incisives nous happent comme les dents d'une mâchoire impitoyable.
Il y a malgré tout beaucoup d'humanité dans ce roman malgré la violence du propos. Delphine Bertholon m'a bouleversée avec l'histoire de Clémence.
Je ne connaissais pas cette auteure et j'ai découvert son immense talent.

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Les corps inutiles de Delphine Bertholon, Livre de poche

Même si Grace reste encore bien présent dans mon esprit, j'ai pris plaisir à lire Les corps inutiles. Enfin plaisir est un terme plutôt inapproprié au regard du thème du roman : les conséquences d'une tentative de viol sur une jeune fille de 15 ans et comment cet événement à chamboulé toute son existence. Ce livre ne passe pas inaperçu c'est le moins que l'on puisse dire et vous n'en sortirez pas indemnes, surtout si vous êtes une femme. Delphine Bertholon donne la parole à Clémence qui a survécu à une tentative de viol alors qu'elle se rendait à une fête. Bien qu'il ne se soit rien passé, l'homme a fait usage d'une arme et la souillure est bien présente. Clémence, du genre taiseuse ne dira rien à personne, sauf à son petit ami du moment qui dédramatise la chose vu qu'il ne s'est "techniquement" rien passé.

Clémence s'enferme dans un mutisme de façade, devenue insensible à son environnement. Un corps inutile qui ne ressent plus rien, ni plaisir, ni désir, ni émotion, une belle carcasse qui fait rêver les hommes, suscite leur désir et leur amour sans que jamais la réciproque soit possible. le choc du viol a déconnecté Clémence de son rapport au corps et comme une punition, un souvenir, une façon de l'affirmer haut et fort, se donne machinalement, mécaniquement, à des hommes de passage en mémoire de cette date fatidique quand elle avait 15 ans. Une vie de surface, une survie en somme. Mais à l'aube de ses 30 ans, Clémence fera une rencontre qui bouleversera sa vie.
D'abord réticente et gênée par le personnage de Clémence, poupée froide aux désirs et sentiments étouffés, je me suis peu à peu laissée apprivoiser par le style quasi clinique employé par Delphine Bertholon, dont la froideur n'est qu'en surface. On peut être choqués par la description sans émotion qui est faite de la tentative de viol et j'a failli reposer le roman devant cette distanciation. Puis le doute laisse place à la colère, devant la dédramatisation du viol faite par le petit ami de l'époque (sombre petit con) et le désintérêt des parents qui ne voient rien ou font semblant de ne pas voir que quelque chose a changé chez leur fille, l'attachement gagne du terrain face à ce corps inutile qui n'aspire qu'au bonheur sans y parvenir physiologiquement.
Les corps inutiles est un bon roman en ce qu'il est exigeant et dérange. le sentiment de profond malaise reste prégnant, on s'en accommode c'est tout, comme d'une constante voulue par l'auteur pour nous mettre au même niveau que sa protagoniste. Elle souffre, à nous de le ressentir dans notre chair. Elle ne ressent rien, nous aussi devenons ces corps inutiles qui arpentent la vie sans nos attacher aux choses, aux gens. Jamais roman n'aura aussi bien porté ce titre je vous l'assure.

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Clémence a 15 ans le jour où sa vie bascule. Une mauvaise rencontre, un drame et un aveu incompris vont conditionnés la vie de Clémence. le récit navigue entre les 15 et 30 ans de Clémence et permet de comprendre son mode de fonctionnement. Peu à peu on chemine dans l'existence de cette femme, rousse au yeux verrons, particulière physiquement et moralement. Peu à peu, il y a un chemin vers la résilience, un long combat contre un passé qui emprisonne.
C'est un très beau roman, profond, attachant, émotionnel et très psychologique. Les blessures sont mises en paroles et ne peuvent que résonner en chacun de nous. L'histoire et très bien construite et le style de l'auteur très fluide.
Une belle découverte
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Un soir, Clémence, quinze ans va chez une amie et en chemin se fait agresser par un homme qui la menace d'un couteau.
Il ne réussit pas à la violer, mais le mal est fait.
Clémence n'en parle à personne, mais sa vie est désormais fichue.
Le récit se déroule entre les quinze ans de Clémence et ses trente ans, âge où elle est devenue maquilleuse de poupées gonflables.
Heureusement il y a ce policier rencontré un soir.
Heureusement il y a le fou du village.
Heureusement il y a cette rencontre inattendue avec Arthur.
Sans ces personnes, s'en serait elle sortie ?.
Les ravages d'une agression sur une adolescente, voilà ce que raconte magnifiquement ce livre.
Beaucoup de sensibilité, de finesse, d'intelligence pour mettre tout cela en mots.
Le style, le rythme, tout est maîtrisé.
C'est profond et émouvant.
D'un thème déjà maintes fois abordé, l'auteure a su faire preuve d'une grande originalité et réussit à nous captiver.
Le roman se dévore avidement
Quatrième roman de Delphine Bertholon, et je peux désormais affirmer que j'aime cette écrivaine.
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Jolie découverte que ce roman qui aborde sobrement un sujet grave.
Clémence, 15 ans, est agressée sexuellement par un inconnu. La seule personne à qui elle ose en parler minimise l'affaire ; à partir de là, elle gardera ce secret pour elle, mais toute sa vie s'en ressentira. A commencer par son corps qui, justement, ne ressent plus rien.
J'ai vraiment bien aimé le cran de cette gamine qui essaie de se dépatouiller seule avec l'énormité de ce qui lui est arrivé. J'ai bien aimé aussi la dure-à-cuire qu'elle est devenue, 15 ans plus tard, toujours aussi vulnérable malgré son côté affranchi. Delphine Bertholon retranscrit de façon incroyablement juste ce que peut ressentir une victime qui refuse de plier. Son style n'est jamais lourd, pas plus que son propos ; c'est un auteur que je vais désormais suivre avec attention.
Merci, Magali, de m'avoir donné envie de la découvrir.
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Quel roman ! Je suis restée accrochée-scotchée de la première à la dernière page, sans jamais m'ennuyer, sans sauter de paragraphes..

Delphine Bertholon nous entraîne dans un "coeur à corps" où chaque sensation, chaque sentiment est décrit dans une parfaite justesse...les émois et les peurs d'une adolescente, sa honte, ses espoirs, puis la résilience d'une trentenaire, ses échecs, ses faibles victoires...

Lutter contre soi, contre le monde entier (celui qui ne "nous" comprend pas, à qui on ne parvient pas à expliquer ce qu'on ressent), oublier le corps, le retrouver;

Je me suis laissée emporter par le flux, j'ai aimé ce roman, profondément, à finalement pas trop savoir qu'en dire tellement il est encore prégnant dans mon esprit, tellement il questionne sur l'enveloppe charnelle, sur les sens, sur "l'esprit" qui se détache et construit malgré la violence.
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« Les corps inutiles » c'est l'histoire de Clémence.
Clémence à quinze ans, Clémence à 30 ans.

À quinze ans, la toute jeune fille est victime d'une agression. Une arme, des mots sales et des mains qui s'imposent, le sentiment d'avoir vécu l'immonde et d'avoir frôlé le pire. Comment gérer le décalage entre la réaction du copain à qui elle ose parler ( tu as eu de la chance, il ne t'a pas violée) et La peur qui s'installe à domicile ?
À qui se confier ?

À 30, la jeune femme est devenue créature insensible. Littéralement. Son corps est tombé dans un « coma sensoriel ». Elle s'abîme dans les rivières glacées et dans les bras d'inconnus de passage.
Y a-t-il une chance pour la guérison ?

Delphine Bertholon donne vie à un personnage atypique et émouvant. Elle décrit avec talent l'enfer d'après l'agression, la peur et la révolte. La honte aussi, qui ne devrait jamais être du côté des victimes et qui revient pourtant si souvent dans les témoignages…
Un roman puissant et touchant.
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Clémence, une adolescente de 15 ans, se fait agresser un soir et échappe de peu au viol. Elle décide de ne pas en parler à ses parents trop exigeants envers elle, qui ne comprendraient probablement pas, pense t'elle. Elle va se renfermer sur elle même et ne plus éprouver de sensations physiques. Elle veut se venger et retrouver son agresseur, aussi tous les 29, à la date anniversaire de son agression, elle séduit un homme différent. Un jour, sa rencontre tourne mal et elle est secourue par un policier, Damien. Il lui promet qu'il retrouvera celui qui l'a violentée. Les années passent, Clémence est devenue maquilleuse de poupées pour hommes. Elle n'attend plus rien de la vie tant sa carapace qui la protège du monde est inviolable. Mais sa rencontre avec Arthur pourrait remettre en question ce qu'elle croit, d'autant plus que Damien est sur une piste...
Ce roman de Delphine Bertholon est assez particulier, j'ai été surprise lors de la lecture des premiers chapitres. Dans la première partie du livre, il y a une alternance entre l'époque où Clémence est adolescente et celle où elle est devenue adulte, 15 ans plus tard. Cette jeune fille est émouvante, elle est forte et fragile à la fois, on s'attache forcément à elle, on voudrait l'aider à aller mieux. On se prend à espérer quand elle rencontre Damien puis Arthur qu'ils l'aideront à tourner la page et à se défaire de cette culpabilité qui la ronge. Pour moi, ce roman est assez atypique, il ne ressemble à aucun autre, même si le thème de l'agression a été abordé en littérature par d'autres auteurs, mais ici on mesure vraiment les conséquences de cet acte sur sa vie. Roman réussi pour moi.
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