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Citations sur Henri IV et la Providence (5)

Parmi ces pairs, Henri eut sa large part de fatigues, d'épreuves, de déceptions, d'échecs, mais il en sortit, lui, intact. À cette aune il fait figure de privilégié. Bien qu'il payât de sa personne sans ménagement, les balles l'épargnaient, les épées l'égratignaient à peine, les attentats le manquaient. Lui tendait-on un piège ? Il filait entre les mailles. Le sort au contraire s'employait à faire disparaître, de maladie ou de mort violente, sans qu'il y fût pour rien, tous ceux qui auraient pu lui faire obstacle. Sa montée vers le trône est jonchée de leurs cadavres.
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Henri parviendra à s’imposer. Le terrain est déblayé pour lui. Pour faire quoi ? Il est maintenant certain que sa mission n’est pas, comme en rêvait sa mère, de faire passer la France entière à la Réforme. La Providence a clairement montré, par le choix de ses victimes, qu’elle penche pour la paix – la paix civile et la coexistence entre les deux confessions.
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[Guerres de religion]
D'autre part, le regard que nous portons sur les conflits anciens est en train de changer. Le retour en force du religieux, qui nous éclate à la figure après un siècle de matérialisme, nous aide à mieux comprendre les ressorts d'un fanatisme sur lequel l'histoire positiviste avait choisi de fermer les yeux et, par analogie, à mieux évaluer celui qui nous menace aujourd'hui. Un large espace s'ouvre à l'historien des mentalités dans ce XVI°s où vacillent tous les repères et où toutes les certitudes sont remises en question, mais qui n'en baigne pas moins dans un climat d'intense religiosité, source de passions exacerbées. N'est-il pas temps d'observer et d'écouter ce que peut nous dire Henri IV ?
(préface, p. 16)
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La cohésion d'un peuple exige que soit partagée par tous une certaine perception du sacré, incarné dans des institutions. La charge en était naguère dévolue à l'Eglise, mais la Réforme lui en a ôté le monopole. Qui assurerait désormais le lien entre le peuple et Dieu depuis que les intercesseurs traditionnels en ont été dépossédés ? Au terme des guerres fratricides, seul le roi pacificateur se trouve capable de réunir un consensus dans le pays. C'est sur sa personne que converge alors la sacralité, - et non pas seulement sur sa fonction. Il devient ainsi le seul intermédiaire entre Dieu et son peuple, et il est doté pour ce faire de grâces spéciales. Nous savons aujourd'hui qu'en découlera la doctrine de la monarchie de droit divin - victoire du politique sur le religieux, - appelée à prévaloir durant près de deux siècles. Délivré de ses anciennes allégeances avec Rome, le roi de France, dit absolu, de droit divin, maître de son clergé, n'aura de comptes à rendre qu'à Dieu.
(Absolu : "délivré de liens". Mais il n'est pas libre de faire n'importe quoi, parce qu'il rendra des comptes après sa mort, au jour du jugement.)
p. 255 et note.
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L'Edit de Nantes.
Une chose doit être précisée, au départ. Il n'est pas un édit de tolérance, au sens actuel de respect des diverses croyances. Cette notion abstraite est étrangère aux esprits de ce temps. En revanche on tolère ou on condamne des comportements concrets. ... C'est un édit de pacification, qui répond à un objectif très précis : fixer le statut des protestants dans le royaume. Le problème n'est pas religieux : il y a beau temps, répétons-le, que la liberté de conscience, à titre privé, leur est acquise. Il est politique...

Il [Henri IV] ne se doutait pas, en signant ce texte de circonstance, de ce qui en découlerait. Il croyait renforcer la cohésion du royaume, en invitant catholiques et protestants à vivre en bonne harmonie conformément à ce dont rêvait son père, avec quarante ans d'avance. Mais cette coexistence ainsi légalisée n'est possible que si l'on sépare, dans la vie courante, le domaine politique du domaine religieux. C'est chose faite, au profit du premier. De plus, en légalisant dans une monarchie proclamée catholique la présence d'une communauté de confession différente, l'Edit de Nantes a ouvert le débat sur ce qui sera, des siècles plus tard, la neutralité de l'Etat en matière religieuse, autrement dit la laïcité. Et il y gagnera de devenir, pour la postérité, un édit de tolérance.
p. 259
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