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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
En mettant à jour ma bibliothèque virtuelle, je m'aperçois que c'est le huitième Besson qui passe entre mes mains. Je n'ai terminé qu'un de ceux-ci, par faiblesse et parce qu'il était court. Celui-ci ne va pas me réconcilier avec l'auteur dont les chroniques de presse sont pourtant plaisantes.

En cette période pascale, j'invoquerai la parabole des talents.

Quel besoin avez-vous M Besson, en vingt pages de mon édition de poche, de citer deux fois la marque du casque de moto utilisé par le frère de votre narrateur, et de fournir sur une page complète une liste de course avec le détail des prix. Apprendre qu'une certaine marque de yaourt à boire comporte huit parfums m'a laissé dubitatif.

Il reste, dans mes rayonnages, huit romans de Patrick Besson. Je garde espoir. A l'abordage
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N°615– Décembre 2012.
BELLE-SOeUR – Patrick Besson- Fayard

Une famille presque ordinaire à Marolles-en-Brie que nous présente le narrateur, Gilles, l'aîné, la quarantaine : une mère Catherine Verbier, veuve d'un mari décédé tôt et remplacé par Savario, un italien retraité, féru d'actualités et de sport, mais à la télévision seulement. Il avait pris la place du père dans cette famille bizarrement recomposée où les époux ne s'aimaient guère et se contentaient de se supporter. Il faut dire que tout les opposait, lui le pharmacien rondouillard et insignifiant et elle la dentiste flamboyante et séduisante. Ils n'allaient vraiment pas bien ensemble. Dans cette famille un peu hétéroclite il y aussi Fabien, le fils préféré, célèbre acteur de cinéma, alcoolique militant et toxico actif, pas très net donc, mais en couple avec Annabel, une attachée de presse parisienne qui aime surtout les vieux messieurs mais a fait une exception pour son compagnon. Leurs amours sont chaotiques et survivent tant bien que mal face aux conquêtes aussi flamboyantes qu'éphémères de Fabien. Ils passent leur temps à se séparer et à se rabibocher même si elle est amoureuse de lui mais lui pas vraiment d'elle.

Le narrateur, Gilles, est journaliste, délaissé par sa mère et positivement amoureux d'Annabel, la fiancée de son frère qui risque ainsi de devenir sa belle-soeur alors qu'il préférerait qu'elle devînt son épouse. Pourtant ses louables tentatives en ce sens sont plus ou moins vouées à l'échec. Souffler sa petite-amie à son frère dont il est jaloux serait un bon moyen de se venger de lui. Il se rabat, si on peut dire, sur Sophie qui arrive dans sa vie, moins pour lui-même que pour se rapprocher de Fabien dont elle est fan et surtout éperdument amoureuse et qui n'attend qu'une occasion pour coucher avec lui. Tel est l'intrigue de ce roman où le lecteur ne tarde pas à s'apercevoir qu'il s'agit d'un chassé-croisé amoureux, d'une histoire de ménage à quatre, avec ses tromperies, ses mensonges, ses abandons, ses retrouvailles, ses grossesses croisées et ses incertitudes sur la paternité réelle, tout cela sur fond de « people », de « Je t'aime, moi non plus », de recherches ADN de querelles familiales, et tout ceci entre frères ! Les mères sont ici sûres d'une chose c'est qu'elles ont chacune un fils, Tom et Jean, mais pour le père... ?  Ce vaudeville aurait pu être plaisant s'il ne s'était terminé par la mort accidentelle de Fabien dont Gilles se demande s'il ne s'agit pas d'un suicide et qui éloigne Anabel définitivement de lui puisqu'il épouse finalement Sophie qu'il n'aime pas.

Cet événement fait resurgir de vieilles questions occultées par des années de silence, de non-dits, de sauvegarde des apparences pour la paix des ménages et des consciences. Quant à Savario, il est purement et simplement congédié. On n'avait pas tardé à s'apercevoir qu'il était surtout un opportuniste et un profiteur, c'est à dire un surnuméraire dans cette drôle de famille où il n'avait pas sa place. Gilles est rejeté sans appel par sa mère qui l'estime responsable de tout et accrédite cette idée auprès des siens, d'autant plus que cela lui permet d'occulter sa propre culpabilité. Marolles deviendra, autour d'elle une véritable maison de famille mais uniquement peuplée de femmes et de deux enfants à l'identité génétique incertaine. Une manière de dire peut-être que la vie a gagné mais Gilles restera malgré le paria, le malheureux, séparé définitivement d'Anabel désormais inaccessible. On imagine pourtant les habitudes qui se figent, les choses définitivement gravées dans le marbre de ce microcosme et la hiérarchie familiale dont Gilles est désormais exclu, le culte du mort perpétué par ces femmes qui l'ont aimé et qui ne cesseront de le faire jusqu'à la fin, pour des raisons différentes.

Je ne connaissais pas Patrick Besson. Avec ce roman, je n'ai pas passé un mauvais moment de lecture puisque je suis allé au bout de ce livre. Il y a bien des bons mots, des remarques pertinentes [ j'en choisis une, et pas au hasard :« La mort a quelque chose de gai : on est délivré de la vie »], des effets de phrases plutôt bienvenus et parfois même un peu humoristiques [« Ce qu'Anabel n'aimait pas chez Fabien, c'était qu'elle l'aimait ; ce qu'elle aimait chez moi, c'était qu'elle ne m'aimait pas »]. le style et l'histoire m'ont pourtant modérément passionné même si des détails qui émaillent le récit et n'y ajoutent vraiment rien pourraient parfaitement être passés sous silence. La liste des courses avec le prix de chaque produit, le détail des menus, le score des matches de tennis, l'énumération des cafés, restaurants parisiens, des boutiques à la mode avec leurs adresses , etc... pas vraiment attrayant pour la pauvre provincial que je suis. Cela ressemble à de la publicité pas forcément gratuite, dessert le texte et indispose le lecteur. Il faut savoir ce que l'on veut !

Que reste-t-il, le livre refermé, de cette histoire un peu embrouillée et compliquée où l'amour vrai croise les coucheries d'un soir ? Cette question qui se pose à chaque fois que je termine un ouvrage et justifie, peut-être, cette chronique. Je dois à l'honnêteté de dire que quelque chose m'agaçait sans que je sache très bien quoi et qui m'invitait à passer à autre chose . J'ai continué ma lecture cependant ne serait-ce que pour connaître l'épilogue. Cette histoire de gens qui poursuivent un but sans pouvoir l'atteindre, qui ne s'aiment pas sans en connaître eux-même la véritable raison, qui accréditent définitivement une idée et s'y accrochent au point qu'elle devient pour tout le monde une certitude, qui se séparent et qui, pour se consoler sans doute en épousent d'autres, m'a rappelé quelque chose qui ressemble à la société des hommes, à la condition humaine, à la peur de la solitude, à la vie.




©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
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