La nature est belle quand on en fait partie, pas quand on s’érige en puissant et en propriétaire.
Van Gogh est hollandais, ses iris sont français et le tableau est à New York. L'art n'a pas de frontière ni de langue et je défendrai toujours cette idée que l'art est le seul pays qui n'a pas besoin de passeport; c'est au ministre de la culture de défendre la langue française, pas au cinéma; D'ailleurs, demande-ton à la photographie ou à la sculpture de défendre la langue française ? Les japonais ont lu VIctor Hugo en japonais, ça reste toujours Victor Hugo.
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Ce jour-là, j'ai compris une chose essentielle. Il y a Dieu/le film, et puis il y a les journalistes/l’Église. Dieu n'a jamais tué personne, mais l’Église a beaucoup tué en son nom;
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La solitude est terrible pour un enfant, c’est une prison dangereuse. S’il ne se sent pas accepté dans ce monde, il en crée un autre et s’en va, au risque de ne jamais revenir.
Pour aller à la mer, il faut traverser la route. La seule consigne de sécurité que je reçois de mes parents est de « bien regarder avant de traverser ».En réalité, il passe une voiture toutes les dix minutes et l’essentiel du danger n’est pas là. Il est partout ailleurs. Mais les adultes sont bien trop occupés avec leurs nouveaux métiers pour s’occuper de moi.
Le lion est en fait une lionne et, comme tous les animaux, son instinct maternel est plus développé que chez nous – en tout cas que chez ma mère. L’animal m’accepte. On va chercher l’affection là où elle est.
Je pense que mon amour pour les animaux a commencé là, au fond de ce panier. J’aime leur instinct, leur façon simple de voir les choses. Ils aiment,ils que si on les agresse. J’ai toujours trouvé leurs dents et leurs griffes beaucoup moins dangereuses que nos paroles et nos sourires.
Je suis heureux du succès, mais je sens déjà de l'aigreur qui s'accumule. Le succès déplaît. Le succès agace. J'avoue ne pas bien comprendre le concept. Pour moi, le succès est un bonheur que je souhaite à tout le monde.
Quand un enfant n’est pas tranquille, sa mémoire diminue. Il vit au présent, oublie son passé et ne se projette pas dans l’avenir. Il ferme les volets par crainte de la tempête.
De nos jours, on court après la vie, mais on finit par oublier à quoi elle ressemble. Une plage n’est plus qu’une photo saturée, avec un prix promotionnel collé dessus. On se la rêve ou on se la paye, mais on ne la ressent plus. On a oublié la sensation. Celle de plonger ses doigts dans le sable encore chaud, quand le soleil a disparu, d’enlever les petits grains collés sur la peau, d’édifier des barrages pour amuser les vagues, de dessiner des cœurs que la mer effacera, ou bien de s’allonger, tout simplement, pour se chauffer le dos et s’endormir, bercé par le bruit des vagues.
Un enfant livré à lui-même, qui ne parle qu’à la mer et à son chien, n’est pas un enfant normal. Mais pour ces nouveaux adultes, survivants de la grande guerre, tout est normal et la vie est belle.