Avec «
Vivre Vite » de
Philippe Besson, je fais d'une pierre deux coups, d'un livre deux découvertes, celle de
James Dean, et celle de
Philippe Besson. Certes, les réputations de l'un et de l'autre ne sont plus à faire (même si celle du premier dépasse celle du second…quand même) et étaient parvenues à mes oreilles, sans que je ne m'intéresse sérieusement à eux. le pari de Besson est le suivant, rendre une biographie romancée de
James Dean dont la narration se fait au travers des personnes l'ayant côtoyé, familles, amis, collègues, amants. Initiative originale et rafraichissante qui permet de suivre le fil d'une vie désordonnée sans inventaire chronologique. D'autre part, la plume simple et directe de l'auteur fait mouche, sans détour il rentre dans les détails des sentiments et états d'âme. Les témoignages s'enchainent et se ressemblent, mais se succèdent à telle vitesse qu'on en perd le fil et qu'on ne ressent plus rien.
Il s'agit là d'un exercice délicat car l'auteur, malgré toute la bonne foi possible, ne peut éviter les rendus subjectifs, et les partis pris inconscients en donnant la parole à une vingtaine de personnages réels, morts pour la majorité, et pour autant jamais interrogés au sujet de
James Dean.
Malgré les efforts de l'auteur, manifestement fanatique de l'acteur disparu,
James Dean m'est apparu comme un alcoolique notoire, abruti violent et inculte, et obsédé sexuel dont l'homosexualité est mise en valeur sur toute la longueur du roman (sans véritable focus sur sa bisexualité et ses histoires d'amour féminin…). Entre les lignes, on le lit : « On le surnommait le rebelle au coeur tendre. Contre quoi au juste s'est-il rebellé ? contre rien en vérité». On a presque le sentiment d'être floué, cet acteur mythique n'était qu'un sale con, un salop dont le comportement lui aura donné titre de rebelle dans les médias.
Je me retrouve donc à hésiter entre deux voix : ai-je découvert que Dean n'était qu'un tocard surestimé doublé d'un arriviste, ayant tenté de singer Marlon Brando sur trois films ? ou
Philippe Besson m'a-t-il laissé une impression biaisée de l'acteur, auquel cas mes recherches sur
James Dean ne font que commencer ?
Je réfléchis encore….