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Citations sur Psychanalyse des contes de fées (52)

Dans les contes de fées, les processus internes de l'individu sont extériorisés et deviennent compréhensibles par ce qu'ils sont représentés par les personnages et les événements de l'histoire. C'est la raison pour laquelle, dans la médecine traditionnelle hindoue, on soumettait a la méditation des personnes psychique ment désorientées un conte de fées qui mettait en scène son problème particulier. En contemplant l'histoire, pendait-on, le sujet devait être amené à prendre conscience à la fois de la nature de l'impasse ou sa vie s'était fourvoyé et de la possibilité de trouver une solution.
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[…]
Cette anecdote révèle l’une des sources de la répugnance qu’éprouvent les adultes à raconter des contes de fées : nous nous sentons mal à l’aise à l’idée que, de temps en temps, nous apparaissons à nos enfants comme des géants menaçants… ce que nous sommes bel et bien dans la réalité. De même, nous n’admettons pas volontiers qu’ils puissent penser qu’il est facile de nous berner, de nous traiter comme des imbéciles, et qu’ils puissent se complaire à cette idée. Mais, qu’on leur raconte ou non des contes de fées, nous sommes à leurs yeux – comme le montre l’histoire de ce petit garçon – des géants égoïstes qui désirent garder pour eux-mêmes toutes les choses merveilleuses qui nous donnent le pouvoir. Les contes de fées rassurent les enfants en leur montrant que, finalement, ils peuvent être plus forts que les géants, c’est-à-dire qu’ils peuvent grandir et être eux-mêmes comme des géants et acquérir les mêmes pouvoirs. Ces derniers sont « les puissantes espérances qui font de nous des hommes ».
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Les contes de fées, à la différence de toute autre forme de littérature, dirigent l’enfant vers la découverte de son identité et de sa vocation et lui montrent aussi par quelles expériences il doit passer pour développer plus avant son caractère. Les contes de fées nous disent que, malgré l’adversité, une bonne vie, pleine de consolations, est à notre portée, à condition que nous n’esquivions pas les combats pleins de risques sans lesquels nous ne trouverions jamais notre véritable identité. Ces histoires promettent à l’enfant que s’il ose s’engager dans cette quête redoutable et éprouvante, des puissances bienveillantes viendront l’aider à réussir. Elles mettent également en garde les timorés et les bornés qui, faute de prendre les risques qui leur permettraient de se trouver, se condamnent à une existence de bons à rien, ou à un sort encore moins enviable.
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Naturellement, la mère (ou le père) commencera par raconter à l’enfant un conte qu’elle a aimé pendant sa propre enfance ou qui lui plait sur le moment. Si l’enfant n’est pas accroché par l’histoire, c’est le signe que ses thèmes n’ont pas éveillé chez lui, à cette époque de sa vie, une réaction significative. Le mieux est de lui raconter un autre conte le lendemain soir. Il montrera bientôt que tel conte a pour lui de l’importance, par sa réaction immédiate ou en demandant inlassablement qu’on le lui répète. Si tout va bien, l’enthousiasme de l’enfant deviendra contagieux et le conte prendra également de l’importance pour le narrateur adulte, ne serait-ce que parce qu’il voit le plaisir de l’enfant. Le moment viendra, finalement, où l’enfant aura tiré de son histoire préférée tout le bénéfice qu’il pouvait en attendre ; peut-être aussi les problèmes qui le faisaient réagir à cette histoire auront*ils été remplacés par d’autres qui seraient mieux exprimés par un autre conte. Il peut alors se désintéresser du premier pour se passionner davantage encore pour un autre. Pour le choix des contes de fées, il est toujours bon de se laisser guider par l’enfant.
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Les contes amoraux, où le bon n’est pas opposé au méchant, ont un tout autre but. Le Chat Botté, par exemple, qui triche pour assurer le triomphe du héros, et Jack (héros d’un cycle anglais de contes de fées), qui vole le trésor du géant, ne proposent pas un choix entre le bien et le mal, mais font croire à l’enfant que les plus faibles peuvent réussir dans la vie. Après tout, à quoi bon décider d’être bon alors qu’on se sent si insignifiant qu’on a peur de ne jamais arriver à rien ? Ces contes n’ont aucune intention morale ; ils veulent donner l’assurance que l’on peut réussir. Ils répondent ainsi à un problème existentiel très important : faut-il aborder la vie avec la conviction que l’on peut venir à bout de toutes les difficultés ou avec une mentalité de vaincu ?
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Contrairement à ce qui se passe dans la plupart des histoires modernes pour enfants, le mal, dans les contes de fées, est aussi répandu que la vertu. Dans pratiquement tous les contes de fées, le bien et le mal sont matérialisés par des personnages et par leurs actions, de même que le bien et le mal sont omniprésents dans la vie et que chaque homme a des penchants pour les deux. C’est ce dualisme qui pose un problème moral ; l’homme doit lutter pour le résoudre.
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Tel est exactement le message que les contes de fée, de mille manières différentes, délivrent à l’enfant : que la lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait partie intégrante de l’existence humaine, mais que si, au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire.
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Beaucoup pensent que seules la réalité consciente et des images généreuses devraient être présentées aux enfants, pour qu’ils ne soient exposé qu'au côté ensoleillé des choses. Mais ce régime à sens unique ne peut nourrir l'esprit qu'à sens unique, et la vie réelle n'est pas que soleil...
La mode veut que l'on cache à l'enfant que tout ce qui va mal dans la vie vient de notre propre nature : le penchant qu'on tous les humains à agir agressivement, asocialement, égoïstement, par colère ou par angoisse. Nous désirons que nos enfants croient que l'homme est foncièrement bon. Mais les enfants savent qu'ils ne sont pas toujours bons ; et souvent, même s'ils le sont, ils n'ont pas tellement envie de l'être. Cela contredit ce que leur racontent leur parents, et l'enfant apparaît comme un monstre à ses propres yeux.
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Le Petit Chaperon rouge a été mon premier amour. Je sens que, si j’avais pu l’épouser, j’aurais connu le parfait bonheur.
(Charles Dickens, cité p. 39)
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Bien loin de manifester des exigences, le conte de fées rassure, donne de l'espoir pour l'avenir et contient la promesse d'une conclusion heureuse.
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