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Citations sur Psychanalyse des contes de fées (52)

Le conte part de la perception enfantine, p. 418
Le fait de considérer notre sexualité comme étant de nature animale a des conséquences très nocives, à tel point que certains individus ne parviennent jamais à débarrasser leurs expériences sexuelles (et celles des autres) de ce rapprochement. Il faut donc faire savoir à l’enfant que les choses du sexe peuvent d’abord apparaître comme repoussantes mais qu’elles deviennent belles quand on a découvert la façon convenable de les aborder. A ce point de vue, le conte de fées, qui ne fait même pas allusion aux expériences sexuelles en tant que telles, est, psychologiquement, plus judicieux que l’éducation sexuelle qui s’adresse au conscient. On enseigne aujourd’hui que le sexe est normal, agréable, et même beau, et certainement nécessaire à la survie de l’homme. Mais comme cet enseignement ignore au départ que l’enfant puisse trouver la sexualité repoussante, et que cette optique a une fonction protectrice très importante, il est incapable de se concilier l’adhésion de l’enfant. Le conte de fées, en partageant avec l’enfant ce dégoût de la grenouille (ou de tout autre animal), devient crédible, et l’enfant, grâce à lui, peut croire avec confiance que le jour viendra où la grenouille repoussante se transformera en un partenaire plein de séduction.
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Les pulsions horribles de l'enfant, p. 191
Les parents qui ne veulent pas croire que leur enfant a des désirs de meurtre et a envie de mettre en morceaux choses et gens croient que leur petit doit être mis à l’abri de telles pensées (comme si c’était possible !). En interdisant à l’enfant de connaître des histoires qui lui diraient implicitement que d’autres enfants que lui ont les mêmes fantasmes, on lui laisse croire qu’il est le seul être au monde à imaginer de telles choses. Il en résulte que ses fantasmes prennent pour lui un aspect effrayant. […]
On peut relever une étrange contradiction : au moment même où des parents d’un bon niveau d’instruction interdisaient les contes de fées à leurs enfants, les progrès de la psychanalyse leur apprenaient que loin d’être innocent, l’esprit de leurs jeunes enfants était plein de chimères angoissées, coléreuses et destructives. […] Il est également remarquable que les mêmes parents […] oubliaient les innombrables messages rassurants des contes de fées.
On peut expliquer cette contradiction par le fait que la psychanalyse a également révélé les sentiments ambivalents qu’éprouve l’enfant à l’égard de ses parents. Ceux-ci sont gênés d’apprendre que l’esprit de l’enfant n’est pas seulement plein d’un amour profond, mais aussi d’une haine solide à leur égard. Étant avant tout désireux d’être aimés de leurs enfants, les parents appréhendaient de leur faire connaître des histoires qui pourraient les encourager à les repousser ou à les considérer comme méchants.
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De l'utilité transitionnelle des symboles, p. 81-82
La vie sur une petite planète entourée d’un espace limité paraît à l’enfant affreusement froide et solitaire, à l’opposé, il le sait, de ce que devrait être la vie. C’est pour cela que nos ancêtres éprouvaient le besoin de se sentir abrités et réchauffés par une figure maternelle enveloppante.
Déprécier cette imagerie tutélaire en la réduisant à des projections puériles issues d’un esprit immature, c’est dérober à l’enfant l’un des aspects de la sécurité et du réconfort durables dont il a besoin.
[…] C’est cette sécurité – en partie imaginaire – qui, lorsqu’il l’a expérimentée pendant un temps suffisant, permet à l’enfant de développer ce sentiment de confiance en lui ; cette confiance est indispensable pour qu’il apprenne à résoudre les problèmes que lui posera la vie grâce au développement de ses propres capacités rationnelles. Finalement, l’enfant reconnaît que ce qu’il tenait littéralement pour vérité – la terre mère – n’est qu’un symbole.
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Conte et pédagogie indirecte, p. 74
Les Trois Petits Cochons influencent la pensée de l’enfant quant à son propre développement, sans lui dire ce qu’il doit faire, en lui permettant de tirer lui-même des conclusions. Seul ce processus est à même d’apporter une véritable maturité ; si, par contre, on dit à l’enfant ce qu’il doit faire, on ne fait que remplacer les entraves de son immaturité par celles de sa servitude à l’égard des commandements des adultes.
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Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts.
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Les parents à œillères ne comprennent pas cela, mais les enfants savent très bien que le héros, quel que soit son sexe, vit une aventure qui concerne leurs propres problèmes.
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Il semble que pour l'enfant l'existence soit une série de périodes sereines, brusquement interrompues, et d'une façon incompréhensible, quand il se trouve projeté dans une situation très dangereuse. Il s'est senti en sécurité, sans l'ombre d'une inquiétude, et, en un instant, tout est changé, et le monde, si amical, devient un cauchemar hérissé de périls. C'est ce qui se produit quand l'un des parents, jusque là tout amour, émet des exigences qui paraissent déraisonnables et des menaces terrifiantes. L'enfant est convaincu qu'il n'y a rien de raisonnable à l'origine de ces choses.Il constate simplement qu'elles existent. C'est la conséquence d'un destin inexorable. L'enfant n'a alors que deux solutions : ou bien il s'abandonne au désespoir ( et c'est exactement ce que font certains héros de conte de fées, ils pleurent jusqu'au moment où un ami magique survient pour leur dire ce qu'ils doivent faire pour lutter contre la menace); ou bien comme Blanche-Neige, il essaie d'échapper à son horrible destin par la fuite, "la malheureuse fillette était désespérément seule dans la vaste forêt et tellement apeurée... qu'elle ne savait que faire et que devenir. Elle commença à courir, s'écorchant aux épines et sur les pierres pointues".

Première Partie - De l'utilité de l'imagination-
Chap Imagination, guérison, délivrance et réconfort
P 251
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Platon, qui a sans doute compris en quoi consiste l'esprit beaucoup mieux que ceux de nos contemporains qui ne veulent exposer leurs enfants qu'aux gens "réels" et aux faits quotidiens, Platon, donc, savait ce que les expériences psychologiques peuvent apporter à une véritable humanité. Il proposait que les futurs citoyens de sa République idéale fussent initiés à l'éducation littéraire par le récit de mythe s, plutôt que par les faits bruts et les enseignements prétendument rationnels. Aristote lui-même, le maître de la raison pure, disait : "L'ami de la sagesse est également l'ami des mythes."
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(82%) Cendrillon
Chaque sexe est jaloux de ce que l'autre possède et qui lui manque, même si chaque sexe peut aimer et être fier de ce qui lui appartient, qu'il s'agisse de son statut, de son rôle social ou de ses organes sexuels. Bien que cela puisse être facilement observé et qu'il s'agisse sans aucun doute d'une vision correcte de la question, elle n'est malheureusement pas encore largement reconnue et acceptée. (Dans une certaine mesure, cela est dû au fait que les premières psychanalyses soulignaient de manière unilatérale la soi-disant envie du pénis chez les filles, probablement parce qu'à l'époque, la plupart des traités étaient écrits par des hommes qui n'avaient pas examiné leur propre envie des femmes. On retrouve un peu le même phénomène aujourd'hui dans les écrits de femmes militantes et fières).
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Quelle que soit la réalité, l'enfant qui écoute des contes de fée en vient à croire que, par amour pour lui, son père est prêt à risquer sa vie pour lui rapporter le cadeau qu'il désire par-dessus tout. Le même enfant croit en même temps qu'il est digne de ce dévouement, parce qu'il serait prêt à sacrifier lui-même sa vie par amour pour son père. Ainsi, l'enfant grandira pour apporter paix et bonheur même à ceux qui ont le malheur de ressembler à des bêtes. En se comportant ainsi, l'enfant, plus tard, assurera son propre bonheur et celui du partenaire de sa vie, ainsi que celui de se parents. Il sera en paix avec lui-même et avec le monde.
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