Allez viens, lecteur, on va se faire éclabousser par l'insouciance. C'est pas parce que t'as tes démons qui te prennent que t'as pas droit d'assister au spectacle, hein. Viens, on va se faire des métaphores avec les fachos du cinquième, et si t'es pas une poucave, on essaiera de dompter le monstre que t'as dans ta tête. Viens, on va pleurer dans les gros nénés de la grosse bibliothécaire, on va se laisser surprendre par le rire tonitruant de madame Massoko qui porte des tissus aux couleurs improbables, le père Zacharie sera là à philosopher sur les carrosseries de bagnoles éventrées et on s'en foutra de savoir si on est feuj ou bougnoules ou rom. On sera juste des mômes dans une cité multicolore et on crèvera d'insouciance.
Nathalie Bianco te propose ici un roman tendre et terriblement touchant. Sa plume s'est aguerrie, son verbe s'est étoffé, son style s'est affirmé. Elle se renouvelle à chaque parution mais porte avec toujours autant de justesse son regard bienveillant, un peu amusé, sur ceux qui seront toujours en marge. C'est avec beaucoup d'émotion qu'elle a réveillé en moi des souvenirs endormis depuis des siècles.
Entre Monsieur Hibrahim et le Vilain Petit Canard, ce sont les thèmes de la filiation, de la misère sociale, de l'immigration, de l'homosexualité et de la paix entre les Hommes qu'elle traite. Voilà ce qu'elle te propose, aujourd'hui que nos vieux démons judéo-musulmans nous éclatent à la gueule sous les yeux d'enfants qu'ont rien compris au truc et qui demandent juste à grandir un ballon de foot entre les pieds.
Et toi, lecteur, t'as pas l'impression, des fois, d'avoir dans le coeur un moteur de Porsche dans la carrosserie d'une Clio ?
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