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EAN : 9782492400070
SIXIEMES (26/10/2023)
4.68/5   40 notes
Résumé :
Faycal, un petit garçon « au cerveau bizarre », grandit tant bien que mal auprès d'un père malade et d'une mère désespérément hostile. Il est entouré du jeune Booba, fan du Real Madrid, de monsieur Zacharie, un mécanicien-philosophe qui démonte les voitures et les âmes sur le parking de la résidence, et surtout des Grosset, les voisins « vieux fachos » détestés de tous. Il trouve refuge dans les livres et dans l'écriture de son journal, quand un évènement inattendu ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie infiniment Babelio et les éditions Sixième pour m'avoir donné l'occasion de déguster cette pépite.

On y fait connaissance d'un vilain petit canard, un enfant « pas comme les autres », pénible pour ses proches, issus d'Algérie, pénible particulièrement pour sa maman qui ne semble pas avoir la fibre maternelle à son égard, pour ses frères, deux jumeaux, des enfants particulièrement choyés par leur mère, un pauvre môme qui tente de se faire une place dans cette famille peu accueillante. Sa particularité, c'est qu'il a appris à lire seul et a découvert un refuge, celui des livres. N'ayant pas accès à la bibliothèque (sa mère refuse de lui permettre de s'inscrire), il est accueilli par les Grosset, ses voisins : une bibliothécaire qui comprendra son malaise, et son mari, un homme qui en veut à la terre entière et lui fera comprendre sa colère et son racisme.

Enfants anxieux, qui perçoit bien les malaises des autres et comprend que de grands secrets pourraient expliquer le comportement des adultes, c'est là un des aspects qui captent le lecteur. Mais ce ne sont pas les seuls : un grand nombre de personnages vont et viennent dans le roman, avec leur tempérament, leurs croyances, leur façon de communiquer, leurs maladresses. On y ajoute un héros charmant et pas si pénible, un enfant qui essaie de comprendre la vie et les gens, un enfant qui a pour projet de devenir écrivain et qui nous livre son premier roman, celui de sa vie encore courte mais si remplie.

Des passages humoristiques liés à sa naïveté, à son envie d'apprendre avec en fond, des sujets graves qui font réfléchir.

Bravo à l'autrice, qui a su se mettre dans la peau de l'enfant et reprendre des expressions et des tournures qui font sourire et qui ne sont pas sans rappeler le petit Nicolas.

Belle découverte, excellents moments de lecture.
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Dans son journal, Fayçal, un petit garçon de dix ans, raconte son histoire. Il a découvert la magie de l'écriture, grâce au Comte de Monte-Cristo. Il pense être un enfant un peu bizarre, car son esprit part dans tous les sens, il se pose beaucoup de questions et est très anxieux. Il vit près d'une cité, auprès d'un père paralysé, qui ne peut plus parler, d'une mère, qui ne s'adresse à lui que pour lui faire des reproches et de deux frères, indifférents à son existence.

Hors du foyer familial, Fayçal est à sa place. Avec Booba, son meilleur (seul) ami, ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêt, mais leur amitié est authentique et sans jugement. Monsieur Zacharie, quant à lui, répond à ses questions avec une « philosophie automobile », déstabilisante et émouvante. Et depuis deux ans, les « Grosset », ses voisins « fachos », lui ont offert un nouvel univers.

Fayçal mène deux vies : chez lui, il s'efface de plus en plus ; à l'extérieur, il s'ouvre à lui-même, entouré de livres, de gâteaux, de mots, d'attention, il apprend la joie et l'insouciance. Il analyse le monde avec une innocence et une vérité déconcertante et touchante. Grandissant dans un milieu cosmopolite, il perçoit que l'intolérance prend différentes formes. Il espère que, quand il sera grand, il ne sera pas forcé de détester des gens, parce qu'ils ne lui ressemblent pas. « J'aime mieux, comme je fais aujourd'hui, de juste bien aimer les gens qui sont gentils, sans me poser de questions. » (p. 168) Nathalie Bianco s‘empare des clichés, les monte en épingle pour montrer ce que cachent les apparences. Elle dépeint les vécus derrière les rejets et les espoirs derrière les exceptions.

Fayçal m'a, énormément, émue. Doté de deux grandes intelligences qu'il ne perçoit pas, celle du cerveau et celle de l'émotion, il tente de comprendre son environnement familial et celui de son quartier. Il pose des questions, se triture l'esprit, mais c'est son coeur qui le guide. Sans en avoir conscience, il sonde les âmes, à la lecture de leurs actes. C'est aussi ce que fait Monsieur Zacharie. Tous deux savent gratter la souffrance qui empêche les vrais sentiments d'émerger. Fayçal, en attirant la compassion, révèle la vraie nature de ceux qui le côtoient. Grâce à lui, je me suis attachée aux autres personnages. Cependant, sa douleur qu'il ne peut pas nommer, car elle est antagoniste avec sa nature, m'a meurtrie. Ce petit bonhomme m'a attendrie et cette tendresse s'est étendue à ceux qui veillent sur lui, discrètement et avec bienveillance.

Le petit lynx est un roman tendre et lumineux qui traite de thématiques sombres et tristes, telles que la maltraitance psychologique, l'intolérance, le racisme, etc. La voix de l'enfant éclaire le récit de joie et d'espérance d'insouciance et de vivre-ensemble. J'ai adoré.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Selon le journaliste Nicolas Blondeau, le petit lynx est un cousin lointain du petit Nicolas de Sempé, une bien jolie référence… que tout le monde connaît.

Pour moi le petit lynx est un cousin de l'éberlué d'Oriane Gassan et de Marwan, le personnage principal de Ceux que je suis d'Olivier Dorchamps, deux pépites que je vous invite à découvrir si vous ne les avez pas encore lus.

Le petit lynx de Nathalie Bianco en est une autre (de pépite). Je ne suis pas surprise, car j'ai beaucoup aimé ses précédents romans, Les printemps et Ceux des quais.

La plume de Nathalie marie avec subtilité émotion, humour et tendresse.
Ses personnages sont toujours extrêmement attachants.

C'est particulièrement le cas du jeune Fayçal, 10 ans, qui n'aime pas son prénom qui rime avec « fesses sales ».
Le petit lynx, c'est lui. le narrateur, qui par un habile procédé d'écriture, nous dévoile son histoire comme s'il la confiait à son journal.

De cette histoire je ne vous dirai rien. À vous de la découvrir, et je vous promets une très jolie palette d'émotions.

Nathalie, un immense bravo, vous m'avez une fois de plus conquise et convaincue.
Je vous souhaite d'être invitée par le présentateur aux jolis yeux clairs pour venir parler de votre roman.
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Le roman le plus frais et tendre de cette rentrée littéraire !

Prenez un gamin d'une dizaine d'années d'origine algérienne,  dans une cité délabrée et abandonnée par les pouvoirs publics, ni pire, ni mieux que tant d'autres, avec des frères plus âgés  indifférents, un père lourdement handicapé et une mère dont la distance et l'hostilité manifeste frise la maltraitance morale.
Fayçal, c'est le nom de notre gamin, se sent différent.  C'est normal, il l'est. Avec une curiosité et une soif de connaissances illimitées assorties d'une mémoire phénoménale, il va, avec la lecture, trouver une échappatoire à son quotidien étriqué. Grâce notamment à  la bibliothécaire qui vit dans le même immeuble que lui et lui ouvre la porte de son appartement, de sa bibliothèque et de son coeur.  Elle et son mari ont mauvaise réputation dans la cité. Fayçal n'en a cure  car il est comme ça ce gamin, foncièrement bienveillant, n'écoutant que son coeur et sûrement pas les préjugés  immondes et les ragots qui alimentent les incompréhensions, les peurs et les haines sous-jacentes d'une cité toujours prête à s'embraser.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte de cette histoire. Sachez seulement qu'une lettre, un jour, viendra bouleverser sa vie et lui offrir une clé de compréhension inattendue. le roman est habilement construit, la plume fluide et crédible : on lit en effet le journal de Fayçal, terriblement attachant, drôle et bouleversant à la fois.
Quand elle a écrit ce roman, l'autrice n'imaginait sûrement pas qu'à sa sortie il pourrait être  une telle bulle de fraîcheur, de lumière et d'humanité dans une actualité qui en manque cruellement. J'ai vraiment beaucoup aimé ce petit bonhomme que certains journalistes ou libraires ont été tentés de comparer à d'autres gamins de la littérature,  mais non, il ne ressemble qu'à lui et c'est un petit héros  que vous aimerez  pour sa candeur, sa générosité,  sa luminosité  et que vous aimerez aussi voir enfin éclaboussé par l'insouciance de l'enfance...❤
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Je découvre la plume de cette autrice grâce à une masse critique Babelio et je suis vraiment ravie de cette lecture.

J'ai fait connaissance avec Faycal, un petit garçon de 10 ans qui vit avec ses parents et ses deux frères. On ne peut pas dire que la vie soit tendre tous les jours pour Faycal, entre un père malade, une mère méchante qui ne le supporte pas et deux frères totalement indifférents à son existence, il est un peu laissé à lui-même. Heureusement, il a son pote Booba avec qui il discute beaucoup et surtout ses voisins, les Grosset, qui vont lui apporter beaucoup de douceur et d'attention.

J'ai été fort touchée par ce petit garçon très intelligent et avide de connaissances. On se pose beaucoup de question sur la relation qu'il entretient avec sa mère et puis peu à peu les choses s'éclairent et le récit prend une tout autre dimension. Faycal se sent à part de sa famille, il se sent différent des siens et des autres enfants de son âge, il n'a pas les mêmes centres d'intérêt, lui il aime la lecture et l'écriture, il voudrait d'ailleurs devenir un grand écrivain.

Faycal est un petit garçon qui ne demande qu'un peu d'attention et d'amour, il est très sensible et vraiment très émouvant dans ses questionnements. Il va un jour recevoir une lettre qui va totalement bouleverser sa vie et qui va répondre à pas mal de ses interrogations.

J'ai été captivée par ce récit, j'ai passé un super moment de lecture et je vais me pencher sur les autres romans de cette autrice avec grand plaisir.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
— J’ai une idée qui est trop bien. J’pourrai travailler comme garde du corps quand j’s’rai grand ! Ça c’est trop la classe comme métier !
— Oui, mais il faut quelqu’un de connu que tu dois protéger.
— Ben, j’te protégerai toi ! Tu seras connu quand tu seras livreur !
— Je veux pas être livreur.
— Ben si… Tu veux faire des livres quoi…
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- Écoute-moi bien, mon garçon... Des mots, on n'en connaît jamais assez. Jamais, tu m'entends ? Quand on manque de vocabulaire, on démarre très mal dans la vie. On a besoin de mettre les bons termes, les bonnes expressions sur ce qu'on vit, sur ce qu'on ressent. On devient bête et agressif quand on ne peut pas se faire comprendre. On se sent à part, incompris, on fait des bétises, on a recours à la violence...
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-C'est pas « mes vieux ». Et si c'est pour me redire qu'ils aiment pas les étrangers, je suis au courant et ça m'intéresse pas. Toi et tes frères, vous aimez pas les homos, ta maman elle aime pas les Africains qui ont pas leurs papiers, monsieur Zacharie, il aime pas les Roms qui font du trafic de pièces de voitures, on dirait que tout le monde a toujours besoin de s'énerver après quelqu'un. Moi j'ai pas envie d'être comme ça. J'aime bien tous les gens qui sont gentils même s'ils le sont pas toujours tout le temps.
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Ma mère, elle dit toujours que l’accouchement, c’est le jour le plus heureux de la vie d’une femme. Mais elle dit aussi que c’est un jour terrible parce que ça fait mal c’est horriiiiiible.
...
— Mais ça fait mal pour toutes les femmes. Je crois qu’après, elles sont tellement contentes qu’elles oublient comment ça fait mal ; c’est logique, sinon elles voudraient plus jamais faire d’autres enfants et ça serait la fin du monde.
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J’espère que quand je serai grand, je serai pas obligé moi aussi de toujours trouver des gens que j’aime pas ou qui sont dans le mauvais camp, parce que ça doit être fatigant. J’aime mieux comme je fais aujourd’hui, de juste bien aimer les gens qui sont gentils, sans me poser de questions.
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Video de Nathalie Bianco (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nathalie Bianco
EMISSION LES COUPS DE COEUR DES LIBRAIRES 11 02 2022
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