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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie infiniment Babelio et les éditions Sixième pour m'avoir donné l'occasion de déguster cette pépite.

On y fait connaissance d'un vilain petit canard, un enfant « pas comme les autres », pénible pour ses proches, issus d'Algérie, pénible particulièrement pour sa maman qui ne semble pas avoir la fibre maternelle à son égard, pour ses frères, deux jumeaux, des enfants particulièrement choyés par leur mère, un pauvre môme qui tente de se faire une place dans cette famille peu accueillante. Sa particularité, c'est qu'il a appris à lire seul et a découvert un refuge, celui des livres. N'ayant pas accès à la bibliothèque (sa mère refuse de lui permettre de s'inscrire), il est accueilli par les Grosset, ses voisins : une bibliothécaire qui comprendra son malaise, et son mari, un homme qui en veut à la terre entière et lui fera comprendre sa colère et son racisme.

Enfants anxieux, qui perçoit bien les malaises des autres et comprend que de grands secrets pourraient expliquer le comportement des adultes, c'est là un des aspects qui captent le lecteur. Mais ce ne sont pas les seuls : un grand nombre de personnages vont et viennent dans le roman, avec leur tempérament, leurs croyances, leur façon de communiquer, leurs maladresses. On y ajoute un héros charmant et pas si pénible, un enfant qui essaie de comprendre la vie et les gens, un enfant qui a pour projet de devenir écrivain et qui nous livre son premier roman, celui de sa vie encore courte mais si remplie.

Des passages humoristiques liés à sa naïveté, à son envie d'apprendre avec en fond, des sujets graves qui font réfléchir.

Bravo à l'autrice, qui a su se mettre dans la peau de l'enfant et reprendre des expressions et des tournures qui font sourire et qui ne sont pas sans rappeler le petit Nicolas.

Belle découverte, excellents moments de lecture.
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Dans son journal, Fayçal, un petit garçon de dix ans, raconte son histoire. Il a découvert la magie de l'écriture, grâce au Comte de Monte-Cristo. Il pense être un enfant un peu bizarre, car son esprit part dans tous les sens, il se pose beaucoup de questions et est très anxieux. Il vit près d'une cité, auprès d'un père paralysé, qui ne peut plus parler, d'une mère, qui ne s'adresse à lui que pour lui faire des reproches et de deux frères, indifférents à son existence.

Hors du foyer familial, Fayçal est à sa place. Avec Booba, son meilleur (seul) ami, ils n'ont pas les mêmes centres d'intérêt, mais leur amitié est authentique et sans jugement. Monsieur Zacharie, quant à lui, répond à ses questions avec une « philosophie automobile », déstabilisante et émouvante. Et depuis deux ans, les « Grosset », ses voisins « fachos », lui ont offert un nouvel univers.

Fayçal mène deux vies : chez lui, il s'efface de plus en plus ; à l'extérieur, il s'ouvre à lui-même, entouré de livres, de gâteaux, de mots, d'attention, il apprend la joie et l'insouciance. Il analyse le monde avec une innocence et une vérité déconcertante et touchante. Grandissant dans un milieu cosmopolite, il perçoit que l'intolérance prend différentes formes. Il espère que, quand il sera grand, il ne sera pas forcé de détester des gens, parce qu'ils ne lui ressemblent pas. « J'aime mieux, comme je fais aujourd'hui, de juste bien aimer les gens qui sont gentils, sans me poser de questions. » (p. 168) Nathalie Bianco s‘empare des clichés, les monte en épingle pour montrer ce que cachent les apparences. Elle dépeint les vécus derrière les rejets et les espoirs derrière les exceptions.

Fayçal m'a, énormément, émue. Doté de deux grandes intelligences qu'il ne perçoit pas, celle du cerveau et celle de l'émotion, il tente de comprendre son environnement familial et celui de son quartier. Il pose des questions, se triture l'esprit, mais c'est son coeur qui le guide. Sans en avoir conscience, il sonde les âmes, à la lecture de leurs actes. C'est aussi ce que fait Monsieur Zacharie. Tous deux savent gratter la souffrance qui empêche les vrais sentiments d'émerger. Fayçal, en attirant la compassion, révèle la vraie nature de ceux qui le côtoient. Grâce à lui, je me suis attachée aux autres personnages. Cependant, sa douleur qu'il ne peut pas nommer, car elle est antagoniste avec sa nature, m'a meurtrie. Ce petit bonhomme m'a attendrie et cette tendresse s'est étendue à ceux qui veillent sur lui, discrètement et avec bienveillance.

Le petit lynx est un roman tendre et lumineux qui traite de thématiques sombres et tristes, telles que la maltraitance psychologique, l'intolérance, le racisme, etc. La voix de l'enfant éclaire le récit de joie et d'espérance d'insouciance et de vivre-ensemble. J'ai adoré.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Selon le journaliste Nicolas Blondeau, le petit lynx est un cousin lointain du petit Nicolas de Sempé, une bien jolie référence… que tout le monde connaît.

Pour moi le petit lynx est un cousin de l'éberlué d'Oriane Gassan et de Marwan, le personnage principal de Ceux que je suis d'Olivier Dorchamps, deux pépites que je vous invite à découvrir si vous ne les avez pas encore lus.

Le petit lynx de Nathalie Bianco en est une autre (de pépite). Je ne suis pas surprise, car j'ai beaucoup aimé ses précédents romans, Les printemps et Ceux des quais.

La plume de Nathalie marie avec subtilité émotion, humour et tendresse.
Ses personnages sont toujours extrêmement attachants.

C'est particulièrement le cas du jeune Fayçal, 10 ans, qui n'aime pas son prénom qui rime avec « fesses sales ».
Le petit lynx, c'est lui. le narrateur, qui par un habile procédé d'écriture, nous dévoile son histoire comme s'il la confiait à son journal.

De cette histoire je ne vous dirai rien. À vous de la découvrir, et je vous promets une très jolie palette d'émotions.

Nathalie, un immense bravo, vous m'avez une fois de plus conquise et convaincue.
Je vous souhaite d'être invitée par le présentateur aux jolis yeux clairs pour venir parler de votre roman.
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Le roman le plus frais et tendre de cette rentrée littéraire !

Prenez un gamin d'une dizaine d'années d'origine algérienne,  dans une cité délabrée et abandonnée par les pouvoirs publics, ni pire, ni mieux que tant d'autres, avec des frères plus âgés  indifférents, un père lourdement handicapé et une mère dont la distance et l'hostilité manifeste frise la maltraitance morale.
Fayçal, c'est le nom de notre gamin, se sent différent.  C'est normal, il l'est. Avec une curiosité et une soif de connaissances illimitées assorties d'une mémoire phénoménale, il va, avec la lecture, trouver une échappatoire à son quotidien étriqué. Grâce notamment à  la bibliothécaire qui vit dans le même immeuble que lui et lui ouvre la porte de son appartement, de sa bibliothèque et de son coeur.  Elle et son mari ont mauvaise réputation dans la cité. Fayçal n'en a cure  car il est comme ça ce gamin, foncièrement bienveillant, n'écoutant que son coeur et sûrement pas les préjugés  immondes et les ragots qui alimentent les incompréhensions, les peurs et les haines sous-jacentes d'une cité toujours prête à s'embraser.

Je n'ai pas envie de vous en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte de cette histoire. Sachez seulement qu'une lettre, un jour, viendra bouleverser sa vie et lui offrir une clé de compréhension inattendue. le roman est habilement construit, la plume fluide et crédible : on lit en effet le journal de Fayçal, terriblement attachant, drôle et bouleversant à la fois.
Quand elle a écrit ce roman, l'autrice n'imaginait sûrement pas qu'à sa sortie il pourrait être  une telle bulle de fraîcheur, de lumière et d'humanité dans une actualité qui en manque cruellement. J'ai vraiment beaucoup aimé ce petit bonhomme que certains journalistes ou libraires ont été tentés de comparer à d'autres gamins de la littérature,  mais non, il ne ressemble qu'à lui et c'est un petit héros  que vous aimerez  pour sa candeur, sa générosité,  sa luminosité  et que vous aimerez aussi voir enfin éclaboussé par l'insouciance de l'enfance...❤
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Pour commencer, il faut que je vous dise que j'ai été touchée en plein coeur par Faycal, ce petit garçon d'origine algérienne de 10 ans.

Chez lui, ce n'est pas la joie...sa mère n'arrête pas de lui dire qu'il est pénible, ses frères l'ignorent là plupart du temps. Il n'a jamais connu l'amour maternel alors qu'il rêverait que sa mère le prenne dans ses bras ou l'emmène au cinéma comme elle le fait avec ses frères.

Ce qu'il aime c'est aller retrouver son meilleur ami, Booba. Ensemble ils discutent de tout et de rien.
Et puis, Faycal découvre les romans. Mais chez lui, il ne peut pas lire alors c'est chez un couple de voisins : les Grosset, qu'il va pouvoir aller autant qu'il le souhaite afin de découvrir des classiques en commençant par le comte de Monte Cristo.
Ça le passionne à tel point qu'il souhaite devenir écrivain.

J'ai adoré la relation qui se créée entre Faycal et ce couple qui l'appelle "Le petit gnoul". Au départ, il dérange et ensuite sa venue est de plus en plus attendue. J'ai été très touchée par ces moments de partage et j'ai trouvé ça tellement beau.

Le seul petit bémol vient pour moi du résumé car il dévoile un élément qui n'arrive qu'à la page 230 et j'ai trouvé ça dommage. D'ailleurs, je ne vous l'ai pas mis ici.

Alors pourquoi ce titre :Le petit Lynx ? Je vous invite à lire cette magnifique histoire pour le comprendre.

Une chose est sûre, je n'oublierai pas Faycal !
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J'ai très vite été touchée par "Le petit lynx" , Fayçal, ce petit garçon sensible, qui nous raconte son enfance. Dans un 1er temps, on a l'impression que l'autrice choisit de nous emporter vers un ton humoristique. En fait, il n'en est rien, l'histoire de Fayçal n'est pas un long fleuve tranquille. Il grandit auprès d'une mère qui ne l'aime pas et de deux frères qui le dénigrent. On ne choisit pas sa famille...
Mais ce petit garçon a la chance de rencontrer une voisine bibliothécaire qui est d'accord de lui partager ses livres. Les livres deviendront ses nouveaux amis et ses voisins des confidents attentifs. Des sujets profonds que je ne vous dévoile pas seront abordés dans ce roman...
Je remercie Babelio qui m'a permis de découvrir Nathalie Bianco. Je vais maintenant me plonger dans ses autres romans.
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Faycal,

Merci de m'avoir pris la main et de m'avoir invité à rejoindre ton quotidien.

Je sens que certains peinent à te comprendre! J'imagine que tu brilles bien trop fort et que tu es si exceptionnel que cela les effraie.

Ton amour des livres, ton regard d'enfant et toute la bienveillance qui en découle sont une belle leçon pour l'adulte désenchanté que je deviens parfois. Merci de m'avoir rappelé à l'ordre!J'aime le prisme sous lequel tu visualises la vie et les gens, ainsi que la façon dont tu t'émerveilles ou questionnes tout ce qui t'entoure.

La vie ne t'as pas particulièrement fait de cadeaux, mais tu ne cultives pas la rancune...Et cela t'as tout de même permis de créer de belles amitiés aux liens forts et solides. Je le répète, tu es un petit garçon exceptionnel, de ceux qui changent le monde! Ton souvenir ne me quittera jamais vraiment...

Nathalie merci pour ce premier coup de coeur de l'année. J'ai trouvé dans ce roman tout ce que mon âme de lectrice recherche. La beauté de cette histoire restera longtemps dans mon esprit!

Et toi cher lecteur, si tu n'as pas encore lu ce livre, sache que tu commets une erreur... À toi d'y remédier!
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Cette semaine est sorti en librairie un magnifique roman, un vrai coup de coeur, une histoire pleine de bienveillance et de lumière bien que profondément ancrée dans la réalité.

Il y a quelque chose dans la plume de Nathalie Bianco qui vibre fortement avec ma sensibilité. Chacun de ses romans fait mouche et celui-ci ne fait pas exception. Son protagoniste, le petit Fayçal, restera longtemps dans mon coeur et ma mémoire.

Fayçal a 10 ans et vit dans une cité française, comme beaucoup oubliée du service public, avec ses grands frères qui ne font pas beaucoup attention à lui, son père lourdement handicapé et sa mère qui ne lui montre aucun signe d'affection car "il est trop pénible et veut faire son intéressant". Car Fayçal a le cerveau qui tourne trop vite, il se pose mille questions, s'angoisse pour tout et n'arrive pas à se concentrer. Il a appris à lire tout seul, la lecture est sa grande passion, celle qui lui permet de s'évader quand il se sent trop différent. C'est grâce à elle qu'il va découvrir ses voisins du dessus, un couple de fachos qui à son contact va peu à peu évoluer et l'aider le jour où il en a besoin.

Lire Nathalie Bianco, c'est rencontrer les laissés pour compte, c'est vivre avec eux le temps d'un roman, c'est entendre la voix de ceux qu'on voudrait cacher, c'est peut-être faire évoluer nos perceptions, c'est lire cette mixité culturelle qui fait la France (et dans une moindre mesure certains cantons suisses dont Genève). Nathalie sait parler des gens ordinaires, ceux qui font la société. Elle décrit avec brio les relations qui les unissent sans avoir peur de parler de la méfiance envers l'autre. Elle dépeint tout cela avec l'humour qui lui est propre et propose des personnages qui marquent. Dans ce roman, elle nous plonge au coeur de l'enfance pas si insouciante que ça. L'enfant qui observe, entend et se pose des questions.

Je ne peux que vous inviter à découvrir cette romancière !
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Fayçal est un garçon de 10 ans très avancé intellectuellement pour son âge.
Il habite dans une cité délabrée avec ses parents et ses frères jumeaux.
On découvre sa passion pour la lecture, sa rencontre avec une voisine va le mener à l'écriture mais aussi certains habitants du quartier comme des voisins et son meilleur ami, Booba.
On y découvre également les cogitations d'un jeune garçon et cette révélation qui va tout changer...
Un livre très agréable, écrit simplement, avec le coeur.
Cela m'a fait voyager, m'interroger et rire.
Ce petit garçon m'a ému et j'espère qu'il y aura une suite...
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Coup de coeur.
Prodigieux ! Quel roman !
Dès les premiers mots, j'ai de suite été happé par l'histoire de Fayçal, 10 ans.
Ce livre est touchant, fort et prenant. Pages après pages, on découvre la vie de ce petit garçon à l'intelligence exceptionnelle.
Avec l'aide de sa voisine, madame Grosset, il va découvrir le monde des livres.
Un roman qui ne vous laissera pas indifférent. On aimerait que l'histoire se poursuive encore et encore.
Le terminer, c'est ressentir un vide, tant j'ai eu l'impression de vivre avec tous ces personnages.
Bravo Natalie ! Quelle merveille ce livre !
Foncez chez votre libraire et laisser Fayçal vous raconter son récit !
Merci Nathalie d'écrire d'aussi belles histoires.
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