— Y’a rien de mal là-dedans. Je suis une merde, ma vie c’est de la merde… Toi, tu as l’air organisé… Tu vas quitter la rue et… c’est mérité… Moi, j’ai aucune chance de me barrer d’ici… Tu as bien résumé le truc !
— Ne dis pas ça… Tu es jeune.
— La bonne nouvelle ! Donc je vais mettre plus de temps à clamser sur le trottoir !
— Non, quand je dis que tu es jeune… Tu as toute la vie pour rebondir…
— Rebondir ? Essaie de jeter de la merde par terre pour voir si elle rebondit…
" A cet instant precis , je porte en moi le mal.Une version obscure , rancuniére et illimité de ce que je suis voit le jour sous l'oeil au beurre noir de Campbell.Mon regard s'assombrit , il ne sera plus jamais le même.Guidé par la bête , je sémerai le chaos jusqu'a trouver réparation . Pour Toi ."
Tapi dans ma planque, je fixe notre voiture qui s'éloigne dans les entrailles de Détroit. Je n'ai eu droit qu'à dix petites secondes en sa présence, mais c'est suffisant pour sentir ma poitrine se réchauffer. Tu sais, voir ta mère m'a fait un bien fou. Je dois me contenter de cette vision furtive. Je me nourris de ce bref aperçu volé dans les dernières heures de la nuit, en me répétant que : c'est mieux que rien.
Derrière la lourde porte que l'on referme à double tour, la geôle de Jodie retient des pleurs désarmés, des cris qui supplient un peu de liberté et l'angoisse de la solitude au milieu des ténèbres.
J’aurai l’illusion d’appartenir à un tout, même si je me sais
pertinemment exclu.