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Citations sur Histoire de l'humanisme en Occident (56)

C'est une autre façon de dire que l'homme est la mesure de toutes choses. Ce qui paraît de prime abord sans commune mesure avec notre existence serait finalement ce qui nous en donne la pleine mesure. L'univers est trop grand pour nous mais ce n'est qu'une apparence : plus nous mesurons son immensité, plus nous mesurons la nôtre, c'est-à-dire le périmètre et la destination ultime de notre champ d'existence...
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Dans la Critique de la faculté de juger parue en 1790 (Flammarion, 2000), le philosophe Emmanuel Kant dit que l'être humain ne se mesure vraiment lui-même qu'à partir de l'expérience du sublime. Or c'est un paradoxe, parce que le sublime correspond à tout ce qui à priori nous dépasse : la représentation d'un Dieu suprême, la méditation face à l'univers sans fond ou bien face à la prodigieuse vitalité de la nature, l'immensité terrible d'un océan déchaîné, la puissance titanesque d'une éruption volcanique -bref la confrontation à tout ce qui semble nous ramener à la petitesse ridicule de notre propre existence et à nos limites. Mais Kant explique que cette expérience est beaucoup plus étrange et complexe qu'il n'y paraît. Certes tout cela nous écrase et nous humilie. Pourtant nous nous sentons en même temps irrésistiblement attirés et comme appelés ou concernés par l'immensité de tout ce qui est sublime. Le sublime nous sublime, c'est-à-dire qu'après nous avoir impressionnés il réveille ou révèle soudain en nous-mêmes le sens d'un lien mystérieux entre ce que nous sommes et ce qui l'instant d'avant paraissait nous excéder complètement. Que réalisons-nous alors face au spectacle du gigantisme de la nature ou de l'univers ? Qu'il fait écho à quelque chose en nous-mêmes. Que nous n'en sommes pas séparés. Que non seulement nous appartenons à cet univers mais que -c'est l'intuition suprême- son sublime est peut-être le miroir de nos propres possibilités ultimes.
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La théorie de l'homme mesure de toutes choses va ouvrir un débat plurimillénaire sur ce qui permettrait de mesurer l'homme lui-même, c'est-à-dire de déterminer sa place et son importance réelle dans l'univers. Qu'est-ce qui pourrait nous fournir la mesure de notre propre existence ? Quelle échelle de mesure nous permettrait d'évaluer la dimension réelle et complète de notre identité humaine ?
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Et si en effet, peut-être contre toute vraisemblance, le sens ultime de toutes choses logeait bel et bien dans le coeur humain ? Le secret de l'univers serait alors le nom secret de l'homme. C'est ce que la Renaissance concevait comme le lien mystérieux et pourtant tout à fait réel entre le macrocosme naturel (le grand univers) et le microcosme humain (le petit univers ou univers en petit). Cela fait sans doute partie des grands liens cachés sur lesquels nous devons réapprendre à nous interroger aujourd'hui parce que s'ils existent, eux seuls peuvent communiquer à nos vies un sens supérieur et une énergie d'immortalité. Le lien avec l'univers, le lien avec les profondeurs de notre être, le lien de fraternité avec tous les hommes -trois liens pour une vie reliée, plus puissante et plus consciente.
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L'Occident a continuellement cultivé cette croyance à partir d'une idée force, toujours réaffirmée sous une multitude de formes : dans cet immense univers qui nous paraît incommensurable, l'être humain constitue bel et bien la plus grande énigme. Mieux encore, l'intuition la mieux partagée de siècle en siècle a été que s'il y a bien quelque part une clé du sens de l'univers c'est du côté de l'homme qu'il faut la chercher. La transmission ininterrompue de cette intuition ou croyance -à chacun de choisir- est la chaîne d'or de l'Occident.
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Narcisse a donné le mot "narcissisme", qui dénonce un amour excessif et exclusif de soi. Mais Narcisse ne symbolise pas que cela. Comme toute grande image issue du mythe, celle-ci a plusieurs interprétations. Narcisse qui se noie en tombant dans l'eau où il s'admire est aussi l'être humain qui se perd dans l'abîme de l'introspection et l'exploration de la profondeur sans fond de son intériorité. Ne faut-il pas toujours se perdre pour se trouver, pour se retrouver en profondeur ?
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