Citations sur Préférence système (12)
C’est avec les histoires que les hommes ont créé le monde. En adhérant à une histoire commune... Notre problème, aujourd’hui, c’est que nous n’adhérons plus aux histoires. Parce qu’elles n’ont plus le temps de s’ancrer, plus le temps de résonner. Nous nous sommes construits par les histoires et nous seront effacés par les données...
Ton corps est comme une grosse pile. Il consomme beaucoup trop de photons. Si tu fais du taï-chi tous les jours, ton corps les régulera mieux.
C'est quand même dingue ce qu'on entasse, ce qu'on accumule, ce qu'on classe, ordonne, organise...
Tu te rends compte qu'il n'y a pas si longtemps, il était possible d'avoir lu tous les bons livres, vu tous les bons films... Il faudrait mille vies pour visionner ne serait-ce qu'un fragment de ce qu'on stocke ici...
Ça fout le tournis... A l'époque, on se définissait par ce que l'on connaissait.
Aujourd'hui, c'est ce qu'on ne sait pas qui nous définit...
(p. 13, 14)
Chaque homme dans sa vie assiste à la fin d’un monde. Le sien.
-Mandat de destruction D-489... exécutable à 15h30 salle 72, bâtiment G.
-Franchement... La totalité de l’œuvre, tout, commentaires, articles et dossiers afférents tiennent sur 6 GO... On en est là ?
-On en est là, agent Mathon ! Si John-Streamy72 veut continuer de partager ses vidéos sur youtube, si Kamelia-72 veut continuer de poster ses photos de vacances, on en est là ! Que penseriez-vous si nous disions à K-Rineohmygod qu'elle ne peut plus montrer son corps sur Instagram ? Ce serait l'apocalypse, Yves ! La fin du monde occidental !
Il faudrait mille vies pour visionner ne serait ce qu'un fragment de ce qu'on stocke ici.
Arrêtez les pendules...
Coupez le téléphone, empêchez le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne.
Faites taire les pianos, et sans roulements de tambours, sortez le cercueil à la fin du jour.
Que les avions qui hurlent au-dehors, dessinent ces trois mots : il est mort.
Nouez voiles noirs aux colonnes des édifices, gantez de noir les mains des agents de police.
Il était mon nord, mon sud, mon est et mon ouest.
Ma semaine de travail...
Mon dimanche de sieste.
Mon midi, mon minuit.
Ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour ne se finirait jamais.
J'avais tort.
Que les étoiles se retirent : qu'on les balaye.
Démontez la lune et le soleil.
Videz l'océan.
Arrachez les forêts.
Car rien de bon ne peut advenir désormais.
Funeral Blues, poème de W.H. Auden (1938)
- Ce qui fait de vous des individualités, c'est votre perception parcellaire du monde.
Nous, les robots, vous envions votre capacité à sélectionner des parties du réel, d'en isoler des constituants et de vous construire à partir d'eux.
C'est ce qui vous permet de faire des choix que nos calculs, nos associations mathématiques ne permettront jamais.
Vous vous attachez à un détail jusque-là insignifiant, et ce détail par vous devient tout.
Votre nature, c'est finalement de ne rien pouvoir résoudre.
On ne change pas, on se donne le
change, on croit que l’on fait des choix…
Mais si tu grattes là, tout près de l’apparence tremble un petit qui nous ressemble. on sait bien qu’il est là.
On oublie jamais, on a toujours un geste qui trahit qui l’on est…
- Je sais que ça ne représente rien pour toi, mais je suis content que tu sois venu, Mikki...
Ça aurait été trop dur de passer ces derniers moments seul dans cette maison...
- D'accord.