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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Chiennes de vie" n'était déjà pas pour les petits n'enfants, ni pour les âmes sensibles… Je vous rassure de suite, "Donnybrook" ne sera pas pour eux non plus !

Amateurs du ♫ pays joyeux des z'enfants heureux, des monstres gentils ♪ , des Bisounours ou de Mon Petit Poney, je ne vous dirai qu'une chose : Fuyez, pauvres fous !

Par contre, pour moi, voilà encore un livre qui va aller poser ses petites fesses au Panthéon de mes romans noirs préférés.

Au départ, je m'attendais à 240 pages consacrées uniquement au Donnybrook – ce tournoi de combats à poing nus qui se déroule dans le sud de l'Indiana et dont le vainqueur remporte cent mille dollars – imaginant un récit à la façon d'un mauvais film de van Damme, genre "Bloodsport" ou "Kickboxer", le scénario béton en plus, bien entendu !

Vous savez, un genre de roman qui, à l'instar de ses films, mettrait en scène des combattants qui s'affronteraient dans combats "phases finales à élimination directe" afin d'en arriver aux deux derniers vainqueur du tournoi… qui s'affronteraient enfin dans l'arène ! Une sorte de coupe du monde en version "boxe" au lieu du ballon rond…

Il n'en fut rien ! Ce livre, c'est plus que ça ! C'est mieux que ça ! Bien mieux qu'une description de tous les combats éliminatoires qui auraient saoulé le lecteur, à la fin.

Nos différents protagonistes, avant d'arriver au Donnybrook – de leur plein gré ou pas – vivront quelques aventures assez mouvementées. Et une fois sur place, faudra pas croire qu'ils pourront s'affaler pour manger un hamburger à la viande d'écureuil garantie sans équidé !

L'écriture est sèche comme un muscle de combattant, nerveuse comme un chien de combat qui sent le sang sans cesse, piquante comme si vous embrassiez un hérisson (et pas sur le ventre !), le tout sur un fond de crise économique agrémenté de quelques métaphores choc ou de philosophie très particulière.

Le tout nous donnera une couleur aussi joyeuse que le costume d'un croque-mort dans Lucky Luke.

Nous sommes face à un roman noir, sans complaisance aucune…

Niveau personnages, on pourrait faire un grand trou et les mettre tous dedans pour les recouvrir ensuite, vivants, de terre ! Même le shérif m'a donné envie de vomir, alors que je le trouvais sympa. le personnage de Gravier m'a fortement touché, par contre…

Quant à Johnny "Marine" Earl, il est un des personnages un peu moins "sordide" que les autres.

Du moins, dans la masse des autres, il y a encore un peu d'espoir pour ce père de famille qui aime ses gosses et sa femme et veut leur offrir une vie meilleure. À n'importe quel prix : la fin justifiant l'utilisation de moyens pas réglos du tout !

Ce que les personnages vivront ressemblera plus à une descente en enfer qu'à un voyage de plaisance. Nous sommes à mille lieues de l'excursion d'Antoine Maréchal (Bourvil) qui emmenait, de Naples à Bordeaux, la Cadillac remplie d'héroïne de Saroyan (de Funès).

À propos d'héroïne, vous aurez tous les ingrédients qui entrent dans la fabrication de la meth. Admirez l'enchainement… Vous aurez même une héroïne bad girl qui a un réchaud Butagaz entre le jambes et que ne sent bien qu'avec une merguez là où je pense (et où vous pensez aussi).

Quand je vous disais que ce n'était pas pour les gosses ou les âmes sensibles !

Ici, ça bastonne, ça flingue, ça trucide, ça torture, ça plante le frangin, ça baise à tout va, ça arnaque ou plus, si affinités, le tout sans foi, ni loi, ni morale : manger ou être mangé ! Tuer ou être tué…

Un auteur que je vais suivre à la trace, guettant sa prochaine publication…

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Johnny Earl dit "Marine", qui souhaite offrir à ses gamins une meilleure vie, braque l'armurerie de Hazard dans le Kentucky pour avoir les mille dollars nécessaires à l'inscription du Donnybrook, un tournoi clandestin organisé tous les ans au mois d'août. Trois jours de combats sur un terrain de cinq cents hectares au coeur de la forêt, propriété de Bellmont McGill : un enfoiré de sadique, riche à crever. Vingt concurrents entrent sur un ring clôturé, un seul en sort. Des hordes de spectateurs, hommes, femmes, allumés à la gnôle, camés jusqu'à la moelle, parient devant leurs grillades. Deux matchs vendredi, quatre samedi. Les six finalistes s'affrontent dimanche pour cent mille dollars.

De son côté Angus la Découpe, légende des combats clandestins, a d'autres chats à fouetter, ce dernier qui s'est reconverti dans la fabrication de méthamphétamine vient d'abattre deux dealers et un pharmacien. le problème c'est qu'en plus d'avoir les flics au cul, Liz, sa nympho de soeur, décide le le doubler. Résultat : avec un dénommé Ned, elle pique la dope et le fric du frangin, le laissant à moitié mort, pataugeant dans ses viscères et dans son sang. Mais Angus est un type solide, dur au mal et il compte bien retrouver Liz et son amant et leur faire payer cet affront. Après tout si on l'appelle la Découpe ce n'est pas pour rien: athlétique, des muscles d'acier, il porte des tatouages en lettres gothiques, un pour chaque ennemi vaincu. Il se pourrait bien que d'autres noms augmentent le nombre de ses tatouages.

Et si l'on ajoute, un être difforme qui se terre dans les bois, deux flics, un barman qui en sait plus qu'il n'y parait, un certain M. Zhong et son homme de main Fu, particulièrement efficace dans le combat rapproché et très habile pour faire parler ses victimes, vous aurez une assez bonne idée de ce qu'est Donnybrook. Et comme le hasard fait plutôt bien les choses, tous ces personnages se dirigent vers la propriété de Bellmont McGill, où doit se tenir la compétition.

Autant vous dire que ce roman est violent, cru et percutant. Les personnages concentrent tout ce que l'Amérique profonde a de plus sombre et de plus déviant. Si je devais résumer l'esprit de ce livre en une phrase, ça serait celle-là : "Chaque homme survit aux dépens de son prochain, c'est la vie." Frank Bill confirme tout le bien que j'ai pensé de lui après la lecture de Chiennes de vie, c'est sans aucun doute un des plus talentueux écrivains de sa génération. Pour finir je voudrais adresser un souhait très cher à Quentin Tarantino : S'il vous plaît, adaptez ce livre au cinéma !!!
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Vous ne pouvez plus décoller de la série américaine "Breaking Bad"... Vous attendez en trépignant d'impatience la prochaine redif d'un combat de Kick Boxing ou de Muay Thaï. Les courses de bagnoles kittées c'est votre gros trip. Les gueules cassés, les chiens galeux qui se prennent raclées sur raclées, ça vous fait kiffer ?

Alors Donnybrook est votre livre de chevet.

C'est le livre que vous attendiez sans le savoir. le livre qui va vous arracher les yeux de la tête. du carnage presque à chaque page. Des poings qui volent, des tronches éclatées, des nez écrasés, le tout cuisiné dans des taudis sur camping gaz de fortune avec fond de meth au bord de l'explosion et Dark Métal Hurlant en fusion.

Autant le dire tout de suite, vous n'allez pas ressentir une immense empathie pour les personnages. Il y a peu de risques de vous voir essuyer discrètement une larme malgré les morts, nombreux, qui émaillent le récit.

Dans ce livre, c'est l'action qui vous embarque tambour battant. C'est trépidant, c'est haletant. C'est un western moderne, concocté avec les ingrédients d'aujourd'hui. Plus de chevaux, des pick up déglingués. Des hors-la-loi qui rappliquent de partout. On ne se bat plus pour dévaliser une banque mais pour un sac plein à craquer de sachets de méthamphétamine. Et là-bas, dans les forêts de l'Indiana se déroule au Donnybrook un tournoi de combats clandestins où s'affrontent les plus fêlés d'entre-eux. C'est l'unique chance de gagner suffisamment de thune pour peut-être sortir enfin de la misère dans cette Amérique rurale où il n'y a plus grand chose à espérer. Mais au Donnybrook, il n'y a qu'un vainqueur...

J'oubliais... Tous les ingrédients sont là pour que Franck Bill nous concocte la suite, et je l'attends avec une grande impatience !
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Je me suis décidée à lire Donnybrook, suite à la critique de belette2911. Quand je l'ai vu à la médiathèque, j'ai sauté sur l'occasion !

Ce livre est une perle ensanglantée ! Avec la précision d'un horloger, l'auteur dispose ses personnages. La majorité sont des malfrats, petites frappes à la semaine qui vendraient père et mère pour assouvir la moindre de leurs envies. Ils ne reculent devant rien, défoncent tout sur leur passage. Finalement, il y en a peu auxquels je me suis attachée. Parfois, j'ai eu de bonnes surprises. Et souvent, je me suis tâtée à en flinguer un pour le plaisir.

La force de ce livre réside dans son univers, implacable, impitoyable. Si ce n'est pas Dallas, cela ressemble plutôt à un écosystème de pourritures façon panier de crabes.

Vous n'êtes pas préparés à ce roman ! Rien ne se passe comme vous l'avez prévu, tout se carapate à la dernière minute. Vous ressortez de votre lecture imprégné des odeurs de sang, de sueur, de drogue et de merde !

Une question s'impose (spoiler)

Sur ce, bon Donnybrook ! On se rejoint dans l'arène ;)
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un bon petit bouquin bien déjanté ....on le lit d'une traite
j'ai aimé
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Si vous avez lu Chiennes de Vies vous ne serez pas totalement dépaysé, en quelque sorte le roman fait suite à la nouvelle L'Amour Brut, certains des personnages que vous croiserez sur ce Donnybrook ne vous seront pas inconnus. Mais bon cela est plus anecdotique qu'autre chose, le roman peut parfaitement être lu indépendamment de la nouvelle.

Vous l'aurez compris, une fois de plus Frank Bill ne vous invite pas au Pays des Bisounours, retour dans son Indiana du Sud et ses rednecks, retour au pays où la meth est reine ! Et sans surprise vous croiserez, au fil des pages, bon nombre de paumés à la dérive…

Le personnage principal, Earl, est peut être le plus "noble" de ce Donnybrook ; OK ce n'est pas non plus un saint, pour trouver le fric nécessaire à son inscription au tournoi il n'hésitera à employer des moyens plutôt musclés. Pour couronner quelques mauvaises rencontres viendront compromettre sa participation au tournoi…

Deux autres personnages se partagent la vedette. Angus, une légende du Donnybrook qui s'est reconverti dans le trafic de meth suite à un accident ; et sa frangine, Liz, une junkie un tantinet nympho qui a eu la mauvaise idée de vouloir le doubler.

Tandis que Earl essaye tant bien que mal de se la jouer discret, le frère et la soeur foutent un joyeux bordel tout le long de leur course poursuite. Forcément on se doute que tout ce beau monde va finir par se croiser et que le résultat sera plutôt explosif.

L'auteur nous dresse un portrait au vitriol de ses personnages, sa plume n'a rien perdu de son efficacité en passant de la nouvelle au roman. Et une fois de plus j'ai été sous le charme de cette noirceur qu'il dépeint si bien.
Il en va de même avec son intrigue aux rebondissements multiples, l'auteur ne vous laisse pas une minute pour reprendre votre souffle. N'espérez pas une promenade de santé : ça arnaque, ça cogne, ça flingue, sans foi, ni morale ; seule la survie importe ! Et oui c'est glauque, mais qu'est-ce que c'est bon !!! le bouquin est relativement court (240 pages) mais ô combien percutant, intense et jouissif.

Honnêtement je pense que même si je n'avais jamais entendu parler de Chiennes de Vies, ce bouquin m'aurait fait de l'oeil (au beurre noir) et un joli sourire (aux lèvres explosées), la couv' aurait immanquablement éveillé ma curiosité et le pitch aurait fait le reste. Avec Chiennes de Vies l'auteur marquait un essai qui ne demandait qu'à être transformé, avec Donnybrook non seulement il transforme l'essai mais en marque un second transformé d'emblée… Même les All Black au mieux de leur forme ne sauraient faire mieux !
Lien : http://amnezik666.wordpress...
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