"Chiennes de vie" n'était déjà pas pour les petits n'enfants, ni pour les âmes sensibles… Je vous rassure de suite, "
Donnybrook" ne sera pas pour eux non plus !
Amateurs du ♫ pays joyeux des z'enfants heureux, des monstres gentils ♪ , des Bisounours ou de Mon Petit Poney, je ne vous dirai qu'une chose : Fuyez, pauvres fous !
Par contre, pour moi, voilà encore un livre qui va aller poser ses petites fesses au Panthéon de mes romans noirs préférés.
Au départ, je m'attendais à 240 pages consacrées uniquement au
Donnybrook – ce tournoi de combats à poing nus qui se déroule dans le sud de l'Indiana et dont le vainqueur remporte cent mille dollars – imaginant un récit à la façon d'un mauvais film de van Damme, genre "Bloodsport" ou "Kickboxer", le scénario béton en plus, bien entendu !
Vous savez, un genre de roman qui, à l'instar de ses films, mettrait en scène des combattants qui s'affronteraient dans combats "phases finales à élimination directe" afin d'en arriver aux deux derniers vainqueur du tournoi… qui s'affronteraient enfin dans l'arène ! Une sorte de coupe du monde en version "boxe" au lieu du ballon rond…
Il n'en fut rien ! Ce livre, c'est plus que ça ! C'est mieux que ça ! Bien mieux qu'une description de tous les combats éliminatoires qui auraient saoulé le lecteur, à la fin.
Nos différents protagonistes, avant d'arriver au
Donnybrook – de leur plein gré ou pas – vivront quelques aventures assez mouvementées. Et une fois sur place, faudra pas croire qu'ils pourront s'affaler pour manger un hamburger à la viande d'écureuil garantie sans équidé !
L'écriture est sèche comme un muscle de combattant, nerveuse comme un chien de combat qui sent le sang sans cesse, piquante comme si vous embrassiez un hérisson (et pas sur le ventre !), le tout sur un fond de crise économique agrémenté de quelques métaphores choc ou de philosophie très particulière.
Le tout nous donnera une couleur aussi joyeuse que le costume d'un croque-mort dans Lucky Luke.
Nous sommes face à un roman noir, sans complaisance aucune…
Niveau personnages, on pourrait faire un grand trou et les mettre tous dedans pour les recouvrir ensuite, vivants, de terre ! Même le shérif m'a donné envie de vomir, alors que je le trouvais sympa. le personnage de Gravier m'a fortement touché, par contre…
Quant à Johnny "Marine" Earl, il est un des personnages un peu moins "sordide" que les autres.
Du moins, dans la masse des autres, il y a encore un peu d'espoir pour ce père de famille qui aime ses gosses et sa femme et veut leur offrir une vie meilleure. À n'importe quel prix : la fin justifiant l'utilisation de moyens pas réglos du tout !
Ce que les personnages vivront ressemblera plus à une descente en enfer qu'à un voyage de plaisance. Nous sommes à mille lieues de l'excursion d'Antoine Maréchal (Bourvil) qui emmenait, de Naples à Bordeaux, la Cadillac remplie d'héroïne de
Saroyan (de Funès).
À propos d'héroïne, vous aurez tous les ingrédients qui entrent dans la fabrication de la meth. Admirez l'enchainement… Vous aurez même une héroïne bad girl qui a un réchaud Butagaz entre le jambes et que ne sent bien qu'avec une merguez là où je pense (et où vous pensez aussi).
Quand je vous disais que ce n'était pas pour les gosses ou les âmes sensibles !
Ici, ça bastonne, ça flingue, ça trucide, ça torture, ça plante le frangin, ça baise à tout va, ça arnaque ou plus, si affinités, le tout sans foi, ni loi, ni morale : manger ou être mangé ! Tuer ou être tué…
Un auteur que je vais suivre à la trace, guettant sa prochaine publication…
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