Le capitalisme, je le définirai comme l'assujettissement de la vie sociale à la rentabilisation sans fin du capital au profit de ceux qui le détiennent. "Sans fin" a dans cette définition un sens double : 1° cette rentabilisation conduit à une accumulation qui n'a d'autre finalité qu'elle même, 2° cette accumulation n'a pas de limite parce que à un nombre, quel qu'il soit, on peut toujours en ajouter encore un. Ce mécanisme et l'action qu'il dicte ont un effet double : la concentration croissante du capital et la dissolution concomitante de tout ce qu'il met sous sa loi : la nature, l'activité humaine, le lien social, la vie politique, le sujet, la pensée, le langage. Cette dissolution est plus ou moins avancée selon les cas, mais son œuvre de mort est partout.
Nous ne pouvons le connaître que par une observation de nous -même soutenu dans la durée, conduite avec méthode, et par un effort de réflexion de ce que nous observons. [Note de Pégase Shiatsu : visiblement, Jean François Billeter ne le sait pas, mais c'est précisément ce qu'offre la méthode Montessori, quoiqu'on en dise, très élaboré, même s'il faut certainement faire quelques ajustements individuels.... mais je ne lui en veux pas, car s'il a fait cette conclusion, c'est parce qu'il a étudiée une civilisation très pragmatique, la Chine traditionnelle, qui lui a donné certaines clés... que l'on refuse toujours en occident, arguant de quelques échecs minoritaires, sans chercher à savoir quels sont les origines de ces échecs!]
Il faut qu’il soit fondé, me suis-je dit, sur des données premières admises par tout le monde. Il n’a pas été conçu jusqu’à présent parce que nous n’avons pas vu ces données premières. Nous en avons été empêchés par les traditions
intellectuelles, philosophiques et religieuses dont nous avons hérité. Pour apercevoir ces données et partir d’elles, il faut donc une révolution dans la pensée.