Simultanément à la pratique de votre métier d’analyste, vous devez aussi exercer l’art d’aiguiser et de rendre exact le vocabulaire que vous utilisez.
A partir du moment où on décide d’aider ses semblables, hommes et femmes, les ennuis commencent.
Lorsque demain vous verrez votre patient, pourrez-vous repérer, dans le matériel mis à votre disposition, des signes indiquant l’existence du fantôme de la marionnette ? Si vous y parvenez, vous pourrez peut-être également être en mesure d’insuffler de la vie dans cette minuscule survivance.
Ce que vous devez faire, c’est donner aux germes de la pensée une opportunité de se développer. Vous serez sûrement réticents, vous souhaiterez sûrement être conforme à une quelconque théorie psychanalytique reconnue […]. Mais cela ne fonctionne pas lorsque vous parlez en votre nom et pour votre propre compte. […] Vous devez avoir le courage de penser et de sentir tout ce que vous pensez et sentez, quel que soit l’avis de votre société ou de votre Société et quoi que vous-mêmes en pensiez. […] Si la précision des mathématiques fait leur valeur, il ne faut pas accepter néanmoins qu’elle s’ossifie, qu’elle se calcifie au point de ne plus laisser d’espace au développement.
Comment pouvons-nous voir l’invisible et comment, ensuite, pouvons-nous exprimer ce que nous voyons de manière à ce que le patient puisse voir ce que nous voulons qu’il voie ? Il y a donc deux points : le premier est que nous soyons en mesure de le voir, nous, cet invisible, le deuxième est que nous puissions trouver une modalité de communication pour pouvoir en faire part à notre patient.
[Les théories] sont à mon avis difficiles à différencier de ce que Freud a nommé des « paramnésies », qui sont destinées à combler le vide provoqué par l’oubli : on tente de remplir en inventant quelque chose.
La part exclue joue un grand rôle. Il se pourrait qu’elle n’ait pas encore été mise en évidence dans la théorie psychanalytique.
Je dirais que les preuves qui me sont accessibles durant le temps où le patient est avec moi comptent pour 99%, tandis que ce que j’entends à propos du patient ou de ma manière de mener mon travail ou de toute autre chose ne compte tout au plus que pour 1%. […] Quelles que soient les choses que je puisse entendre ou qui me soient rapportées lorsque le patient quitte mon champ visuel et auditif, je ne dois pas trop m’en préoccuper : je peux être sourd et aveugle à tout le reste.
Le problème de la curiosité réside dans le fait qu’elle risque de susciter une réponse.
Connaître, en tant qu’analyste, le sens des termes « transfert » et « contre-transfert », d’après Freud, Abraham, Melanie Klein ou d’autres, est tout à fait pertinent, à condition de pouvoir simultanément l’oublier pour être disponible à accueillir le prochain mouvement du patient, la prochaine étape, dirions-nous.