La forêt pourpre

En regardant autour de lui, il fut envoûté par les charmes de cette forêt vierge; seuls le murmure de la cascade et le soupir du vent dans les branches rompaient le silence.

L'air, que le vent rendait mordant, fut bientôt adouci par le soleil qui franchit enfin les cimes et diffusa sa délicieuse chaleur sur le monde sylvestre et lacustre qu'il dominait; des huards s'envolèrent au ras de l'eau, dans les gouttelettes scintillantes soulevées par le vent, d'autres oiseaux plongeurs s'ébrouèrent au soleil avant de piquer à nouveau une tête; aussi loin que portait le regard, la végétation enchevêtrée, jamais foulée par l'homme, se déployait sans fin dans une solitude profonde et étendait son tapis vierge jusqu'aux rives gelées de la Baie d'Hudson.