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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un gros délire ce livre, mais au final pas tant que ça... la fin est très belle. Et puis tout ce qu'il y avant la fin est juste poilant. Il y a certes pas mal de déjà vu (un savant mélange de plein de trucs déjà vus en fait), mais c'est tellement bien écrit qu'on a l'impression que c'est nouveau et que c'est à peine exagéré (parce que quand même, des fois, il exagère ^^).
J'adore sa façon d'écrire, ça se lit tout seul sans être simpliste et ça fait paf dans les neurones, et puis il y a toujours un petit détail qui tue. le passage sur les morses, par exemple, m'a fait pleurer de rire...
En conclusion : trop trop bon !
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Dans Comment devenir un dieu vivant, Julien Blanc-Gras nous présente sa version de l'Apocalypse si elle avait lieu maintenant (d'accord, plutôt il y a 15 ans). C'est l'histoire d'un type, William, américain moyen voire modeste, qui survit comme il peut en vendant des journaux dans la rue, alors que le monde glisse inexorablement vers sa fin. Il le sait, il a les gros titres de l'actualité tous les jours sous les yeux. Will est observateur. Et Will est entouré de prophètes plus ou moins religieux, plus ou moins honnêtes, qui tentent d'appâter le chaland pour mieux l'arnaquer ou de sauver avec conviction les âmes égarées des passants grâce à la foi. Ça lui donne quelques idées artistiques, dirons-nous ; et si au départ il s'agit surtout de booster ses ventes pour se faire un peu plus de blé avec un peu de mise en scène autour de l'actualité catastrophique, très vite William prend conscience de la nécessité d'aborder la question de la fin du monde, mais "sans se faire mal". L'anxiété ne changera pas grand chose, en effet. Notre vendeur de journaux rencontre avec sa performance de rue un succès inattendu qui en fait une figure médiatique importante, jusqu'à être lui-même propulsé au rang de prophète des temps modernes, puis - nous y voilà - à celui de Dieu vivant ; parce qu'il comble en effet le vide vertigineux de l'angoisse de l'Homme face à sa fin (ça, et parce qu'il conduit une réflexion toute nietzschéenne sur Dieu). Ce qu'il fait de ce statut nouvellement acquis, je vous laisserai le découvrir.

Voilà une très chouette uchronie, qui n'est pas sans rappeler quelques maîtres américains ; Thompson et Brautigam m'ont effleuré plusieurs fois l'esprit alors que je lisais les mots de notre ami Julien ; il y a une légère coloration Sucre de Pastèque dans la narration, et une atmosphère qui rejoint assez celle de Las Vegas Parano... le tout avec un ton qui n'est pas sans filiation avec Kerouac, je crois. C'est complètement barré, le récit est en roue libre totale, et à l'image de la littérature de la contre-culture, ça séduira ou rebutera probablement très vite. Personnellement, je me suis rapidement prise au jeu. Je relèverai deux écueils, à tempérer : premièrement, le livre risque de partiellement mal vieillir. Il n'est en effet pas avard en références, culturelles et historiques, mais surtout très souvent inhérentes à leur cadre contemporain. Ça peut avoir son charme ; il faut aimer plonger dans une époque, et avoir la volonté de s'y immerger pleinement, quitte à tomber dans l'archéologie digitale. Même pour un lecteur actuel, certaines mentions risquent de ne pas évoquer grand chose ; Gaspard Royant, par exemple. On ne doit être qu'une poignée à savoir qui c'est (un artiste français au talent indécent, qui illumine la scène rock européenne indépendante depuis plus de quinze ans) ; cela dit, lire ce nom a été une fort agréable surprise. Très intattendue ; d'autant plus appréciée. Voilà qui nous dépayse des Orwell et autres Huxley (quoique, j'ai le vague souvenir d'une allusion à "The Doors of perception", tout indiqué quand on adopte le style 60's de la contre-culture américaine). Deuxièmement, le chapitrage est assez haché, la structure du livre en est un peu cousue de fils blancs : le roman aurait peut-être gagné à établir des transitions moins abruptes. Pour l'immersion en tout cas, je pense que ça aurait joué en sa faveur ; cela dit, c'est aussi un parti pris qui ajoute à la sensation d'urgence et de frénésie qui demeure au coeur de la diégèse. Assez vite en effet, la satire sociétale, qui est constante dans le roman, laisse émerger l'enjeu diégétique, attendu dès qu'il s'agit de récits d'anticipation : comment sauver le monde ? Et comment vit-on l'annonce de la fin imminente de l'humanité ? de là, l'auteur se laisse porter par ses rêveries et divagations intellectuelles, qu'il organise en un tout cohérent quoiqu'un peu bordélique : on croisera la fausse bonne idée du transhumanisme, l'urgence écologique, les divergences d'opinion face à la procréation, l'ombre de la mégalomanie sans borne qui plane sur les célébrités, l'ivresse du pouvoir, la glauque ambition scientifique de l'immortalité, la stupidité du capitalisme, le désespoir, le suicide, le meurtre, les inégalités sociales, les guerres d'ego à côté de la plaque, la lâche solution de la conquête spatiale, les conséquences de la foi, miraculeuses comme dramatiques, et plus encore. Il y a comme un air - en avance - de Black Mirror, en plus déjanté. Finalement, le portrait de l'humanité au pied du mur que dresse Julien est absurde, cynique, grotesque mais aussi emprunt d'espoir. En un mot : criant de réalisme. On est épuisants et exaspérants. On fait n'importe quoi ; on est aussi capable de la beauté la plus pure, de la grâce la plus cristalline. Comment devenir un dieu vivant est un conte uchronique apocalyptique excessif aux allures caricaturales, qui est pourtant d'une grande justesse. Qui s'attache à ne pas juger l'humanité. Julien n'est en effet ni pour la laisser crever, ni pour affirmer sa toute puissance. Il romance ses observations, assez chirurgicales. Il y a des passages vraiment fins, où l'on sent la grande culture et la grande expérience empirique du monde et des gens du voyageur invétéré et passionné qu'est l'auteur ; c'est presque, à cet égard, de la vulgarisation anthropologique et sociologique. J'ai trouvé la fin assez jolie, poétique même ; elle sera sûrement insatisfaisante pour une partie des lecteurs. Tout dépend de votre goût pour la métaphysique. Bref, rien de nouveau sous le soleil, mais une exécution authentique qui malgré quelques approximations littéraires vaut clairement le détour !
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Roman stratosphérique de Julien blanc gras qui raconte l'histoire de will, un loser qui devient en peu de temps un véritable dieu médiatique adulé de tous !
La fin du monde est pour bientôt ... arrivera t'il à gérer et contenir la catastrophe qui s'annonce ?
7 milliards de personnes attendent un signe de sa part !
J'ai tout simplement adoré, drôle et complètement barré !
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