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Citations sur L'espace littéraire (21)

Écrire, c'est entrer dans la solitude où menace la fascination. C'est se livrer au risque de l'absence de temps, où règne le recommencement éternel. C'est passer du Je au Il, de sorte que ce qui m'arrive n'arrive à personne, est anonyme par le fait que cela me concerne, se répète dans un éparpillement éternel.
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Ecrire commence avec le regard d'Orphée, et ce regard est le mouvement du désir qui brise le destin et le souci du chant et, dans cette décision inspirée et insouciante, atteint l'origine, consacre le chant. Mais, pour descendre vers cet instant, il a fallu à Orphée déjà la puissance de l'art. Cela veut dire: l'on n'écrit que si l'on atteint cet instant vers lequel l'on ne peut toutefois se porter que dans l'espace ouvert par le mouvement d'écrire.
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incipit :
Un livre, même fragmentaire, a un centre qui l'attire : centre non pas fixe, mais qui se déplace par la pression du livre et les circonstances de sa composition. Centre fixe aussi, qui se déplace, s'il est véritable, en restant le même et en devenant plus central, plus dérobé, plus incertain et plus impérieux. Celui qui écrit le livre l'écrit par désir, par ignorance de ce centre. Le sentiment de l'avoir touché peut bien n'être que l'illusion de l'avoir atteint ; quand il s'agit d'un livre d'éclaircissements, il y a une sorte de loyauté méthodique à dire vers quel point il semble que le livre se dirige ; ici, vers les pages intitulées "Le regard d'Orphée".
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Ce livre est mystérieux parce qu’il tourne autour d’un centre caché dont l’auteur n’a pu s’approcher. Ce centre est la mort de Malte ou l’instant de son effondrement.
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"Ecrire, c’est disposer le langage sous la fascination et, par lui, en lui, demeurer en contact avec le milieu absolu, là où la chose redevient image, où l’image, d’allusion à une figure, devient allusion à ce qui est sans figure et, de forme dessinée sur l’absence, devient l’informe présence de cette absence, l’ouverture opaque et vide sur ce qui est quand il n’y a plus de monde, quand il n’y a pas encore de monde".
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Regarder Eurydice, sans souci du chant, dans l'impatience et l'imprudence du désir qui oublie la loi, c'est cela même, l'inspiration.
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L’œuvre est solitaire : cela ne signifie pas qu’elle reste incommunicable, que le lecteur lui manque. Mais qui la lit entre dans cette affirmation de la solitude de l’œuvre, comme celui qui l’écrit appartient au risque de cette solitude.
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Si je ne me sauve dans un travail..." Mais pourquoi ce travail pourrait-il le sauver? Il semble que Kafka ait précisément reconnu dans ce terrible état de dissolution de lui-même, où il est perdu pour les autres et pour lui, le centre de gravité de l'exigence d'écrire. Là où il se sent détruit jusqu'au fond naît la profondeur qui substitue à la destruction la possibilité de la création la plus grande. Retournement merveilleux, espoir toujours égal au plus grand désespoir, et comme l'on comprend que, de cette expérience, il retire un mouvement de confiance qu'il ne mettra pas en question volontiers.
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Peut-être nous rendons-nous les choses trop faciles, quand remontant le mouvement qui est celui de notre vie active, nous contentant de le renverser, nous croyons ainsi tenir le mouvement de ce que nous appelons art. (...) De même, nous aimons à dire que l'art ne reproduit pas les choses du monde, n'imite pas le "réel" et que l'art se trouve là où parti du monde commun, l'artiste en a peu à peu écarté ce qui est utilisable, imitable, ce qui intéresse la vie active. L'art semble alors le silence du monde ou la neutralisation de ce qu'il y a d'usuel et d'actuel dans le monde, comme l'image est l'absence d'objet.
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Quand Orphée descend vers Eurydice, l'art est la puissance par laquelle s'ouvre la nuit.
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