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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Roetgen, Beverly, Warren et les autres… Les expatriés de Tientsin vont nous entraîner dans une aventure échevelée, servie par la plume truculente de Jean-Marie Blas de Roblès au meilleur de sa forme.

L'absorption d'une bonne dose de whisky permet des conversations plus libres, détachées des convenances et permet d'oublier un peu le spleen quand on est expatrié. Surtout à Tienstsin, au nord de la Chine. C'est-à-dire loin de tout! Roetgen et Beverly vont en apporter une nouvelle preuve. Lui arrive du Brésil, elle est déjà un pilier de la communauté des expatriés. Et si la belle américaine est plus âgée, elle est aussi plus excentrique: «Chez moi, tout est plus facile. Chez moi, c'est Key West, et pas ailleurs. Et, à Key West, quand deux personnes se rencontrent et réalisent que faire l'amour leur procurerait du plaisir, eh bien ils baisent ensemble. Boire, danser, le soleil, faire l'amour… Ça, c'est Key West! Cela me surprend toujours, dans le monde (c'est-à-dire hors de Key West), comment les gens compliquent les choses à loisir.»
Roetgen oublie ses principes et se laisse séduire.
«Vers deux heures du matin, alors qu'ils gisaient sur le lit, trop épuisés pour dormir, Beverly avait insisté pour qu'il lui raconte une histoire. Elle savait qu'il écrivait, un de ses «informateurs» à l'Institut où il enseignait lui avait même appris qu'une de ses nouvelles venait de paraître en traduction dans une revue de Shanghai. 
Roetgen s'était plié à l'exercice: content d'évaluer son texte à haute voix, il lui avait lu le début de Section découpage des porcs, un polar qu'il s'amusait à écrire par correspondance avec Hermelin, son ami de Pékin, chacun inventant la suite de l'intrigue à partir des pages qu'il recevait.» L'imagination fertile de Roetgen va alors nous entraîner dans les méandres d'un pays traversé de mystères, de légendes bien vivaces et de sociétés bien secrètes, le tout agrementé d'espionnage et d'une surveillance étroite.
Jean-Marie Blas de Roblès n'a pas son pareil pour nous entraîner dans ce type d'univers. Un peu comme dans L'Île du Point Némo, il mêle à son contexte historique et ragots, littérature et vieilles croyances.
Au sein de ce microcosme constitué par la colonie des expatriés et des Universitaires, la chose est aisée, tant les individus sont névrosés: «À l'instar de toutes les communautés étrangères résidant en Chine, la proportion de déséquilibrés, d'ivrognes et de malades mentaux y dépassait très largement le taux admis par les statistiques, et chaque semestre avait régulièrement son lot de suicides ou de rapatriés sanitaires.»
On se régale à suivre ce «con de Lafitte», un Québécois pur sirop d'érable, chargé de «polir les dépêches destinées à la France et aux pays francophones», Warren pour lequel la station balnéaire de Beidaihe est l'endroit idéal pour oublier tous ses soucis, Marylou l'Américaine qui va finir dans le coma, Hugo l'Allemand qui «commence à débloquer» lorsqu'il retrouve des traces de son père Albrecht, en poste de 1930 à 1950. On croisera aussi une Danoise avec de fausses dents, une Japonaise douée avec sa langue, des Japonais et, bien entendu, quelques Chinois qui viendront pimenter ce récit jusqu'à l'épilogue, lorsque la malédiction du Four Roses va à nouveau frapper.
Laissez-vous emporter dans ce labyrinthe à la prose hypnotique où se mêle les histoires et les époques, les rêves et les (dés)illusions.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un roman en trompe l'oeil !
Deux personnages principaux : Roetgen et Beverly .
Fin des années 80, tous deux se rencontrent dans la petite communauté des expatriés, vivant loin de chez eux mais devant se lier pour que leur séjour soit plus bénéfique. Un milieu privilégié comparé à la vie quotidienne des chinois et cependant délétère, hétéroclite et haut en couleur.
Beverly a tout vécu et en ressort cassée, élevée jusqu'à 15 ans dans un milieu bourgeois-catho, elle se retrouve à la rue.
Très perturbée lorsqu'elle rencontre Roetgen qui a vingt ans de moins qu'elle, elle lui intime de lui lire des chapitres du roman qu'il écrit. Ainsi commence le rituel de la lecture, elle se livre entre inventions, mensonges, vérités et fantasmes, oui mais jusqu'où ira-t-elle ?
Il n'y a que dans ce rituel, censé l'apaiser et lui faire trouver le sommeil pour quelques heures, loin de ses fantômes, qu'elle apparaît vivante.
Le lecteur ne pourra pas dénouer le vrai du faux. Mais est-ce l'enjeu de ce roman ?
Jean-Marie Blas de Roblès nous entraîne dans un road-movie sur la création romanesque.
Le lecteur est enchaîné à plusieurs fictions littéraires qui n'ont ni début ni fin et cependant elles interagissent avec le réel de Roetgen et Beverly.
Cela précipitera-t-il la chute de Beverly ?
La fin restera suspendue...
Une belle écriture qui plonge ses lecteurs dans un univers où ils ne sont pas habitués à aller.
Merci Lecteurs.com et Zulma éditions.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 13 juillet 2019.
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« le rituel des dunes », publié en 1989, a été entièrement remanié par son auteur, Jean-Marie Blas de Roblès, et ressort chez Zulma trente ans après sa première parution. Roman d'aventures foisonnant, épopée des rencontres manquées, ce ‘rituel' célèbre aussi le pouvoir de la parole, des histoires contées, au coeur de la nuit, dans l'intimité, jusqu'au bout des mots.
Attablé à une terrasse de café, Roetgen se remémore l'aventure singulière qu'il a vécue avec une américaine de vingt ans son aînée, Beverly, alors qu'il était expatrié à Tientsin, en Chine, dans les années 80. Fantasque, imprévisible, cette femme le fascinait par le récit de sa vie mouvementée, et exigeait de lui en retour qu'il lui raconte des histoires, à la manière de Shéhérazade.
« le rituel des dunes » est un roman labyrinthique, qui ne se laisse pas saisir dès la première lecture. le personnage principal, Roetgen, est confronté à la fois au dépaysement, dans cette Chine nébuleuse post-Mao, et à ‘l'étrangeté de l'autre', en la personne de Beverly bien sûr, mais aussi des autres personnages qu'il croise. Cloîtré dans une petite communauté d'expatriés, oppressé par un environnement hostile et des conditions de vie spartiates, il saisit la narration de toutes ces histoires comme un échappatoire vivifiant, un espace de liberté et un moyen, peut-être, d'apprivoiser enfin cette femme mystérieuse. le lecteur progresse avec lui dans un récit à plusieurs niveaux; les histoires, parfois cocasses, se succèdent avec une créativité sans limite. On entre dans les sables mouvants du bizarre, de l'inexpliqué, puis de la folie, dans ces territoires où les mots dits ont peut-être le pouvoir de transformer le réel. On peut se sentir finalement agacé de ne pas tout comprendre, ou choisir de se laisser porter par la plume virtuose et l'inventivité de l'auteur, renonçant à démêler fiction et réalité, vérités et mensonges. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2LhtES9
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Alors qu'il està Macao, Roetgen se souvient de son séjour au Brésil, puis à Tientsin, au nord de la Chine. Là, avec un grand nombre d'expatriés, il partageait l'appartement de Warren, enseignant comme lui à l'institut de langues. Warren, cet américain homosexuel qui tape le manuscrit du roman que Reotgen écrit à quatre mains, un chapitre sur deux, lui fait rencontrer Beverly, une américaine de vingt ans son ainée. Il s'attache à cette femme fantasque qui adore les biographies, et lui dévoile des pans entiers de sa vie absolument extravagante. Ils deviennent amants, et chaque soir, Beverly lui demande de lui raconter une histoire.

Ce roman à l'écriture fascinante et si caractéristique de Jean-Marie Blas de Roblès, nous entraine dans de multiples histoires qui se croisent et perdent ou embarquent le lecteur.

Il y a les souvenirs rêvés, fantasmées, inventés, racontés par Roetgen, tel un Shéhérazade des temps modernes. Puis les passages de son roman, ce polar étrange dont le lecteur ne découvre qu'un chapitre sur deux, l'auteur laisse alors toute la place à notre imagination pour recoller ou réécrire les morceaux manquants de cette intrigue rocambolesque. Un certain Hugo est à la recherche des souvenirs de son père, qui vivait en Chine au temps des concessions.
Enfin, les souvenirs de Roetgen, ses rencontres, sa vie à Tientsin, ses interrogations, ses souvenirs. Roetgen qui se demande encore s'il a réellement su aimer Berverly.

A noter, trente ans après sa première parution, l'auteur nous propose ici un texte entièrement remanié, même si la plupart des personnages sont identiques.

Lire un interview de l'auteur, et ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/04/28/le-rituel-des-dunes-jean-marie-blas-de-robles/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Lorsque Roetgen débarque à Tsientsin, en Chine, il y fait la connaissance de Beverly, délicieusement excentrique, de vingt ans son aînée. Ils deviennent amants. Tandis que Beverly dévoile certains pans de sa vie mouvementée, elle demande à Roetgen, telle une Shéhérazade de lui raconter des histoires aussi rocambolesques que sa propre vie.

Gentiment décalé et très éparpillé, il m'aura fallu tout l'art de l'écriture de l'auteur pour me maintenir dans ce roman qui fait intervenir moult personnages dans de nombreuses situations et plusieurs espaces temps. Tout cela fait que je me perds, mais je le perds aisément. Je pense qu'il me faudrait une seconde lecture pour tenter de faire le tour de ce roman foisonnant et en bien saisir les moindres détails.

Heureusement, le talent de conteur de Jean-Marie Blas de Roblès est bien là et j'ai pu récupérer au détour d'une phrase ou d'un paragraphe le rythme de ses histoires. Ce ne sera pas mon livre préféré de l'auteur, surtout après les deux excellents L'île du Point Némo et Dans l'épaisseur de la chair, mais ouvrir l'un de ses romans est toujours entrer dans un monde aventureux, parfois épique et décalé, toujours formidablement écrit. Prêts pour l'aventure ?
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Quand Roetgen débarque du Brésil à une mégapole glaciale du nord de la Chine, et il est séduit par une femme de vingt ans son aînée, une sorte de Shéhérazade chinoise qui a vécu milles et une vies.
Un roman absolument brillant, réjouissant et profond qui porte haut les grands bonheurs du romanesque. Un style d'écriture extraordinaire et une histoire entre fiction et réalité.
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Romanesque, baroque, exotique... Ce livre à histoires entremêlées est bien tout cela, et fait retrouver le goût des anecdotes teintées de sensations multiples comme seul un voyageur les a vécues.
J'ai été surtout charmée par l'annonce qui m'était faite d'un portrait de personnage hors normes, fantasque et dont le mystère révélé serait le dénouement. Je suis restée sur ma faim à cet égard, mais je dois avouer que la narration à couches m'a emportée avec elle dans son flot de fantasmes plus ou moins vraisemblables. Le style est fourni, et semble parfois un peu trop maniéré et inutilement compliqué, mais je dois admettre que ce flot d'évocation évanescentes et des références culturelles à n'en plus finir crée une tapisserie d'histoires prenant. Ma vie n'a pas été fondamentalement changée par cette lecture, mais j'ai fort apprécié cette balade rocambolesque dans un monde multiculturel dont je me fiche de savoir s'il est réaliste.
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La plume de Jean-Marie Blas de Roblès, pour le Rituel des dunes, est indéniablement virtuose. On s'engouffre sans peine dans les lieux et les ambiances merveilleusement décrits, principalement à Tientsin, mégapole en Chine du Nord, où vit tout un milieu d'expatriés dont Roetgen qui y noue une liaison avec Beverly, ex-millionnaire américaine, (totalement « insane » ?, simulatrice ?, sage avant tout ?...), de 20 ans son aînée, à qui il narre - souvent pour apaiser cette compagne fantasque - des histoires et des contes tel un Shéherazade au masculin.

Mais c'est là où les choses se compliquent : à ces récits, dont nous sommes lecteurs tandis que Beverly en est l'auditrice, s'ajoutent le polar qu'écrit Roetgen en parallèle, et des récits dans les récits.
Des mises en abyme littéraire trop denses et diverses qui font que l'on s'y perd, avec la petite frustration de ne pas tout « maîtriser », et même d'être certain de bien tout suivre. Un sentiment d'ailleurs conforté à la lecture de l'épilogue.

Néanmoins, pour le plaisir du style incroyable de Jean-Marie Blas de Roblès j'ai lu ce livre sans lassitude, envoûtée par la restitution des situations et des couleurs, sons, odeurs, climat, tensions... et pour son approche de certaines formes de folie. Ne serait-ce que pour la description que Bervely fait d'Océan Drive, institut psychiatrique dans lequel elle a déjà séjourné, et la description par Roetgen de la section asile de l'hôpital de Tientsin, ce livre vaut d'être lu.
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Livre que j'avais entamé il y a 4 mois mais que j'avais interrompu par manque de concentration suite à sa complexité.

Grand bien m'a pris je me suis replongé dedans pour y découvrir une ( des ) histoire les plus labyrinthique que j'ai eu à lire.
L'auteur nous propose de suivre Roetgen employé en tant qu'expert linguiste à Tientsin au nord de la Chine. Il y rencontre Beverly, une américaine à la vie excentrique qui lui demande, sur l'oreiller de lui conter des histoires à la hauteur de sa vie.
Des histoires dans l'histoire où se mêlent roman d'espionnage ( où on découvre qu'un chapitre sur deux ), contes dignes de Sheherazade....
Une écriture splendide qui nous embarque dans des sables mouvants où il est difficile de s'en extirper.
Plus d'une fois j'ai été proche de la sortie de route tellement ça part dans tous les sens.
Encore un petit bijou de mots que nous propose Zulma éditions que je chéri tant.
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A Macao, « à mi-chemin de lui-même, entre la Chine et le Brésil », le jeune Roetgen revient avec nostalgie sur ses deux années passées à l'institut français de Tientsin, et sa rencontre avec une américaine de vingt ans son aînée, qui le marqua plus qu'il ne le réalisa. Séduit par l'originalité et l'aptitude à la liberté de Beverley, Roetgen développe une relation sentimentale et délétère avec l'américaine, qui lui permet de s'évader du petit milieu à huis clos de la communauté des expatriés. Telle Shéhérazade, elle exige de son amant qu'il lui raconte des histoires à la hauteur de sa propre vie tumultueuse. Roetgen puise dans l'intrigue du roman policier qu'il est en train d'écrire pour satisfaire sa maîtresse. Leurs histoires, étranges et surprenantes, finissent par se tisser pour ne faire qu'un conte à deux voix. Alors que la bizarrerie de l'américaine se mue progressivement en folie, Roetgen s'immerge dans un questionnement sur l'étrange réalité de l'autre.
Avec « le rituel des dunes », Jean-Marie de Roblès nous fait pénétrer dans une histoire excentrique aux multiples facettes dans l'atmosphère de la Chine des années quatre vingt.
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