Nous sommes sans défense devant notre vie. Nous ne pouvons que l'accueillir, rien de plus.
On peut ainsi être instruit de tout, et passer sa vie dans l'ignorance absolue de la vie.
Un jour nous entrons dans un musée. Elle court d'une pièce à l'autre. Des statues, des tableaux, des choses. Elle regarde, elle sourit. Sans préférence, elle va, joue à la marelle sur le parquet ciré.
L'ennui léger d'une petite fille dans deux mille ans d'histoire.
L’ironie est une manifestation de l’avarice, une crispation de l’intelligence serrant les dents plutôt que de lâcher un seul mot de louange. L’humour, à l’inverse, est une manifestation de la générosité : sourire de ce qu’on aime c’est l’aimer deux fois plus.
Le vent heurte un feuillage de la même façon que la parole d'amour touche le visage de l'amoureuse, provoquant même grâce d'abandon, même petite fièvre radieuse. Le vent et la parole d'amour disent la même chose.
Ces longues promenades avec Hélène, dans l'insignifiance de cette ville industrielle. L'enchantement simple. Une avenue, bordée par les murs de l'usine. Le soleil chasse nos ombres, loin devant nous. Séparés par quelques mètres, nous tendons les bras en avant, faisant en sorte que les trois ombres se tiennent par la main. Hélène éclate de rire.
Comme le monde est clair, petite fille.
Il y a une joie dans le monde.Il y a une joie élémentaire de l'univers, que l'on assombrit chaque fois que l'on prétend être quelqu'un, ou savoir quelque chose.
Le silence est la plus haute forme de la pensée et c'est en développant en nous cette attention muette au jour que nous trouverons notre place dans l'absolu qui nous entoure.
Que faire de chaque jour ? Je ne sais pas .Je ne l'ai jamais su . Meme dans un travail ,meme là , je ne sais comment venir a bout de cette éternité du jour , comment combler ce gouffre. Comment traverser ce désert .
"La solitude est un bien premier de la vie, au même titre que la nourriture ou le sommeil. La nécessité de nous procurer quotidiennement ces biens nous dispense de toute autre justification: pas plus qu'on ne raisonne le besoin de manger ou dormir, on ne doit justifier le besoin d'être seul."