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Citations sur C'est beau une ville la nuit (87)

Quand tu souffres tu crois que tu es seul. Et quand tu es heureux tu donnes des conseils.
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Ma page blanche je te mets à plat sous ma main et puis j’écris oiseaux fleurs. J’ajoute rouge, bleu. A l’autre bout de la ligne après le noir de couloir, je fais tomber étincelant à côté de drapés avec des plis dorés. Je fais tomber un drapé étincelant avec des plis dorés.
Je fais des vagues avec les mots de la phrase et puis je finis avec le mot bateau en pensant à légèrement ivre.
J’arrête et je regarde dans la rue.
Nous serons deux sur le bateau. Ou bien je serai seul à essayer de t’oublier.
J’écris sa main sur la nappe blanche, une main blonde appuyée légèrement sur la paume et le bout des doigts, immobile, juste avec le coeur qui bat et le verre de vin blanc embué dans la lumière d’une huître désespérée.
Voyageur immobile à l’imagination fertile. Grands hôtels vides à l’heure des grandes marées. Inoubliable silhouette d’un corps heureux sous un pan éblouissant de soleil d’été.
[p135/136].
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Vie je veux plonger encore en toi. Je veux m’embraser d’innocence et de matin qui divague. Vie je veux plonger encore en toi avec ma femme. Et puis mes enfants et puis tous ceux qui voudront m’aimer, que j’aime déjà. Vie je te veux. Je t’ai toujours voulue. J’avais pas le mode d’emploi. C’est pour ça que j’ai tant attendu. Pour te dire combien je t’aime. Comme si t’avais toujours eu ta place dans mon horizon. Mais comment faire pour t’aimer ? Vraiment t’aimer. Avec les temps et les instants où plus rien ne compte sinon le rire des enfants et le regard si clair de ma blonde. C’est un miracle de chaque jour comme des étés. La blonde je l’ai rencontrée tard, un peu plus qu’au quart quoi ! C’est la même fille que je voulais pour quand je serais grand. Ses yeux j’en ai rêvé dans le regard des autres. Son regard j’en ai rêvé dans les yeux des autres. Et le corps comme un sarment qui s’est arrondi doucement. Ses mains que je trouve bien belles. Tu vois comme les mains qui lavent le linge qui font des bons gâteaux pour les petits. C’est ma soeur. Je la connais depuis toujours. Et quelques zones d’ombre ne gâchent rien à l’affaire comme on dit. Chacun ses petits secrets on se les dit au hasard du temps.
[p127/128].
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Envie de revoir les vieux amis. Voir les yeux et l’amour. Laisser la nuit se passer autour de la table chaude, avec la lumière, faire la couleur du plus tendre des miels. Rire à notre passé avec quelques immobilités, pénétrer la pupille de l’ami, et puis revenir de l’autre côté.
Instants légers où les hommes se palpitent entièrement comme s’ils n’étaient que papilles gourmandes, affamés. Ivresse du son de la voix. Vaincre l’anonymat. Être sûr de rester à jamais dans le coeur de l’autre. Savoir enfin, qu’on ne l’a jamais quitté. Reprendre simplement les choses où on les avait laissées. Quel pied ! Quel tendre panard !
Voilà Paulo comment je suis revenu à la vie.
[p113].
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Je suis un enfant de Jimmy Endrix. Un peu ivre dans cette avenue tu peux comprendre pourquoi ce mec nous a fait planer. Ca swingue, ça bouge, ça ondoie, cette putain de Babylone. Le mélange de l’air avec les regards chargés de hasard, le noir qui devient une couleur, le noir qui devient vert et qui danse comme une gazelle, le noir qui devient rouge comme la sirène des pompiers qui volent, au coin, avec leurs casques qui leur font comme une crinière d’argent. Et puis la musique qui s’échappe. J’étais là où était née la musique que j’aimais.
[p97].
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Je me demande si cette fois je reviendrai.
Si je reviendrai dans la vie. Je vis dans du décolorant. Je me souviens des jours dorés. Je me souviens de l’ombre qui tremble. Je me souviens du pain, du café qui fume, des yeux clos, du soleil qui claque derrière le rideau. Du rire dans la maison claire, de l’âme qui s’envole au matin. Je me souviens de la peau, des doigts qui courent gros câlins. Je me souviens et tout revient. Nostalgie imbécile, quitte-moi donc cet après-midi. Laisse-moi souffler, me reposer. Je suis épuisé. Je voudrais vivre comme hier, avant ce jour maudit où quelque chose s’envola. Imperceptible absence. Vivre dans du décolorant est épuisant.
[p60].
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Après un moment, je pose le verre sur la table et je lui dis que je l’emmerde, qu’il n’est pas mon père. Il me regarde avec ses yeux vieux tweed délavé et il me dit : « Je voudrais bien ».
Je ne lui ai pas dit que ça tombait bien. Que j’étais d’accord. On s’est plus quittés pendant quelques années. Il m’engueulait. Et je me régalais. Je vivais mon père. Mon premier père.
[p51].
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Je passais des heures à les guetter dans les cressonnières et puis je me matais dans l’eau, avec un chapeau tout bleu qui venait du ciel, en me disant que j’étais un gentil garçon, et qu’un jour quelque chose ou quelqu’un me retirerait ce que j’avais là au milieu de la poitrine et qui m’écrasait.
Maman… maman !…
On m’a parlé de tes bras si doux. De cette chair qui sent bon les fleurs. Oh maman… ton fils se meurt… Je t’en prie, reconnais-moi. J’ai tant besoin de toi. Que faire de ma vie maintenant… Je n’aurai de cesse. Et si je meurs cette nuit, comment le sauras-tu ? Comment faire avant que je perde connaissance, avant que je plonge. Comment faire pour savoir que tu m’aimes, que tu regrettes et que te yeux pleurent ton fils maudit. J’étais fait pour chanter ta gloire. Il fallait calmer ma colère. J’étais un enfant de cafard. Sûrement pas un enfant de l’extase. Je faisais pleurer ma grand-mère en lui disant que j’avais rien à foutre de ma mère. Elle me répondait au milieu de ses larmes que je pouvais pas dire des choses comme ça, que je comprendrais plus tard.
Dommage, c’est beau je crois la famille.
Mais j’ai eu des chiens et des terrains vagues.
[p44/45].
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Paulo c’est un mec qui aime les belles choses. Pas dans le genre placard. Moi je mets plus de temps. Je suis plus lourd. Je peux aussi faire dans le genre romantique qui voudrait toutes les baiser.
J’aime pas ce mot. Je suis pas sûr de pouvoir leur donner de l’amour et ça m’écoeure. Je voudrais être tellement généreux. Un peu comme Paulo qui danse et qui voit le coup de chagrin dans mes mirettes. Son clin d’oeil vaut de l’or. Il vient de me rendre riche. Les mines du roi Salomon. Comme si le chagrin d’amour c’était normal. Que le pays était dur. Que la tâche était terrible et le voyage très long pour atteindre les rives d’un nouveau monde.
[p32].
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A de rares instants je pense même qu'il est bien que j'existe. Et puis parfois je trouve cela d'une banalité effrayante. (p.130 - France Loisirs)
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