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Critique de Zakuro


Je fais la connaissance de l'auteur irlandais Dermot Bolger avec ce livre traduit par Marie-Hélène Dumas qui vient d'être publié en France.

Ce livre m'a tout de suite séduite par son rythme lent et le sens de l'observation comme si je regardais un tableau, attirée par la peinture mélancolique d'une époque en train de disparaitre. Cette magnifique composition d'un temps perdu m'a fait penser au roman cet été là de William Trévor qui m'avait beaucoup marquée également.

Au centre de ce récit, Eva, le portrait révolutionnaire d'une femme irlandaise en voie d'émancipation, une artiste dans l'âme qui a fait de sa vie une oeuvre en création.

Eva, c'est Sheila Goold Verschoyle que Dermot Boger avait rencontré lorsqu'il était étudiant et l'avait encouragé comme personne dans ses premiers pas d'écrivain.
Eva comme l'appelle l'auteur dans son roman, est un personnage féminin inoubliable. Entêtée à vivre sa vie affranchie des conventions, à mener des combats pour des idées et des valeurs qu'elle partage avec convictions.

Une vie marquée par des manques et des tragédies qui n'ont pas altéré sa croyance en quelque chose de supérieur qui n'a rien à voir avec la religion.
Et c'est cette foi, cette énergie qui rendent Eva si solaire et accueillante.

Ce roman est l'hommage personnel de Dermot Bolger à partir des confidences enregistrées de Sheila dans sa petite caravane de fortune appelée L Arche, plantée dans les bois de l'ancienne demeure en ruine de son mari à Turlough dans le comté de Mayo.

Cette maison ancienne de Glanmire House hantée dans ses caves par la légende du fantôme du majordome et les cendres du parterre de jonquilles sont les derniers vestiges d'un passé révolu.
Ce sont les traces des lieux immortels, le lieu de départ et d'arrivée des nombreux chemins parcourus à travers le monde par Eva.

Le premier chapitre par son ton élégiaque fait naître une émotion qui m'a beaucoup marquée et la toute fin qui est une réalité sombre serre le coeur. Les derniers instants d'une vieille dame excentrique aux vêtements colorés entourée de ses derniers chats et de son fidèle colley racontés pour moi de deux manières différentes.

Entre temps, nous remontons le passé d'Eva. le roman se déploie à grandes enjambées comme la grande fresque d'un incroyable parcours d'émancipation féminine sociale et politique des années 50 jusqu'à l'aube du 21 ième siècle.
Que ce soit à Dublin, à Londres, au Maroc ou au Kenya, Eva a laissé quelque chose d'elle-même dans ses rencontres en laissant pousser la graine de la création chez ses interlocuteurs.
A Dublin, par exemple Eva a été la première à ouvrir des ateliers de peinture pour enfants. Sa caravane de bohème, son dernier chez-elle, u dans les années 70-80 a été le refuge d'étudiants en arts du monde entier qui venaient la voir pour discuter avec elle.

Une arche de lumière est à la fois un beau roman lumineux et enténébré des bonheurs envolés comme est la vie qui lui a valu plusieurs années d'écriture à l'auteur. Il est le deuxième volet d'un premier roman centré celui-ci sur l'enfance d'Eva à Manor House dans le comté du Donegal « Toute la famille sur la jetée du paradis » qui aborde les tensions politiques de la vieille famille aristocratique Goold Verschoyle dans une Irlande déchirée.

J'aimerais aussi voir les croquis dessinés par Sheila Fitzgerald (son nom d'épouse) lorsqu'elle était enfant dans le livre « A Donegal summer » qui n'est pas encore publié en France.
Encore de belles lectures à découvrir.

Je remercie Babelio et les Editions Joëlle Losfeld pour m'avoir fait découvrir ce roman dans le cadre de la Masse Critiques Littératures.
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