J'ai lu le témoignage de
Morgane Seliman en 2016 et, quand j'ai vu qu'il avait été adapté en BD, je ne pouvais pas ne pas l'intégrer dans mon février = graphiques.
J'ai trouvé que la BD, en offrant un support visuel, était encore plus percutante que le livre, pourtant bien plus détaillé.
Disons que voir les images permet de prendre plus conscience de la terreur que Yassine a fait peser sur Morgane. Et la manière dont, lorsqu'elle trouve la force (et l'opportunité) de partir, c'est le système qui va l'enfoncer un peu plus.
Pas étonnant que ce type ait eu un tel sentiment de puissance et d'impunité, quand toutes ses actions lui ont valu une peine dérisoire (et y aurait-il eu seulement la moindre sanction s'il n'avait pas résisté à son arrestation ?).
Le choix des couleurs, (bleu, gris, noir), traduit bien le sentiment d'oppression, avec des touches de rose pour appuyer les actes de violence.
Morgane a fait preuve de beaucoup de courage mais a aussi pu compter sur du soutien, comme celui, primordial, de son amie Nathalie.
Quand une association vous dit : « on va vous loger à tel endroit, mais vous devez vous débrouiller pour y arriver» et qu'on est seule, comment fait-on ?
Combien de femmes ne peuvent pas être sauvées parce qu'elles n'ont pas les moyens matériels de s'enfuir ?
Les dernières pages présentent le schéma de l'emprise et de la violence et donnent quelques chiffres qui montrent qu'il y a encore des progrès à faire pour la protection des victimes